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Dipsosaurus dorsalis - l'Iguane du Désert

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L'article du mois - Juillet 2008.

L’iguane du désert Dipsosaurus dorsalis BAIRD & GIRARD 1852

Par Hervé Saint Dizier - http://dragonsdasgard.actifforum.com




Classification :

Classe :Reptilia
Super-Ordre :Lepidosauria
Ordre :Squamata
Famille :Iguanidae
Genre :Dipsosaurus

Le genre est monospécifique ;concernant les sous-espèces ,une certaine confusion règne puisqu’on reconnaît comme valide la sous – espèce D. dorsalis dorsalis ,mais en ce qui concerne les autres sous-espèces ,on a parfois D. dorsalis catalinensis du Mexique considéré comme une espèce à part entière mais pour le moment elle est reconnue comme une simple sous –espèce (San Diego Natural History Museum ) ,ainsi que D. d. sonoriensis .Il existerait une quatrième sous-espèce mexicaine ,la sous –espèce nominale étant exclusivement endémique au Sud des Etats-Unis ,D. d. mojavensis ,mais dont l’existence en tant que sous –espèce est largement discutée dans la communauté des taxonomistes .

Nom anglais : (Northern) Desert Iguana,pour la sous-espèce nominale présente exclusivement aux USA.

Synoyme : Crotaphytus dorsalis Baird and Girard, 1852

Holotype : University of Michigan ,specimen n° 72121

Sources taxonomiques de la sous –espèce nominale : http://www.itis.usda.gov/servlet/SingleRpt/SingleRpt?search_topic=TSN&search_value=173921

Statut Légal :

Espèce non visée par la Convention de Washington (CITES) ni par les directives de protection en vigueur dans l’Union Européenne ,la sous-espèce nominale est encore commune dans son milieu naturel mais elle est protégée localement dans certains Etats des USA .Une facture d’achat est cependant judicieuse pour prouver de l’origine légale de l’animal .

Répartition géographique :

Déserts Mojave et de Sonora du Sud-Ouest des USA ,Baja California (Mexique ) ,quelques îles et îlots du Golfe du Mexique ,Sud- Est de la Californie ,Sud –Ouest de l’Utah ,Sud du Nevada ,centre et Sud du Nevada ,Nord- Ouest du Mexique ;son aire de répartition est largement liée à la présence du buisson de créosote ,Larrea tridentata ,une Zygophylacée de la même classe que les magnolias :



L’iguane du désert se nourrit en effet des feuilles ,des pousses et des fleurs de cet arbuste ,qui semble constituer son mets favori mais non exclusif .

Mœurs :

Diurne ,et semi-arboricole quand il s’agit de se cacher ou de trouver sa nourriture (feuilles ) mais il passe le plus clair de son temps à terre .C’est une espèce désertique et très héliophile ,avec des besoins importants en lumière ,fortes chaleurs ,et rayonnements UVA et UVB .Ce sont des iguanidés vifs et rapides ,capables en cas de fuite de courir uniquement sur leurs pattes arrière ,le reste du corps dressé (d’où le surnom de « roadrunner » donné à plusieurs espèces d’iguanidés de cette région des USA ,lorsqu’ils traversent précipitamment les routes à l’approche d’un véhicule ) .En captivité et lors des manipulations ,sa vélocité et sa relative nervosité devront être prises en compte tant pour la contention que pour la taille de l’habitat .

Il est très actif le jour et dans son milieu naturel ,se creuse des terriers profonds d’une cinquantaine de centimètres au pied des buissons de créosote pour échapper aux chaleurs les plus extrêmes ,bien qu’il puisse largement supporter des températures pour lesquelles d’autres sauriens de même provenance seraient déjà depuis longtemps au plus profond de leurs terriers .

Les rapaces ,les coyotes ,les renards du désert ,les rats et certains grands colubridés désertiques de ces régions sont les principaux prédateurs de ce lézard , Crotaphytus collaris fait des ravages parmi les iguanes du désert juvéniles .

Les mâles iguanes du désert sont extrêmement territoriaux et ne peuvent être maintenus dans le même terrarium .Il vaut mieux ,en ce qui concerne les femelles ,les maintenir également en couple ,des agressions entre elles pouvant se produire ,spécialement entre femelles gravides ou pendant la saison des accouplements .Ils sont par contre extrêmement intéressants à observer ,montrant des comportements sociaux variés ,proches de ceux obervés chez Pogona sp. ou Uromastyx sp .Ils sont extrêmement curieux de leur environnement et peuvent devenir très familiers avec leur soigneur habituel ,cependant il vaut mieux éviter de les manipuler trop souvent ou de les mettre dans des mains d’enfants .Lors des manipulations,il faut garder à l’esprit qu’ils chercheront à un moment où à un autre à fuir ,et ils peuvent le faire extrêmement rapidement .

Il faut leur éviter les courants d’air absolument ,par contre on peut de temps à autre (une fois par mois ) leur offrir un bain tiède à 30-35°C pendant lequel on pourra observer un gonflement tout à fait normal du corps ,ces bains ,en l’absence d’eau de boisson dans leur terrarium ,seront même utiles pour leur hydratation .15 à 30 minutes dans un récipient fermé mais aéré et avec 8 à 10 cm d’eau suffiront amplement ,attention à ce que le bain ne soit pas trop froid .

Biotope :

Déserts et zones steppiques semi –arides ,il peut se trouver près des côtes et sur de petites îles ,généralement en plaine et à des altitudes peu élevées à moyennes (maximum relevé par le San Diego Museum :1304 mètres au-dessus du niveau de la mer ,sur un éperon rocheux du désert Mojave ) .Ces déserts sont selon les zones sableux ou rocailleux (regs ) ,et présentent une variation de végétation avec des succulentes ,des graminées ,le créosote précité ainsi que d’autres arbustes aux besoins réduits en eau .Ce sont des biotopes extrêmement secs et chauds ,comparables à certaines zones du Sahara occidental .

Taille :

LT des juvéniles à la naissance 65 à 80 mm ,les adultes sont sexuellement matures à partir d’une LT de 250-280 mm ,LT moyenne des adultes aux alentours de 350-420 mm .LMC moyenne d’un adulte 150 mm ,LQ idem :250 mm .La croissance est relativement lente ,à cause du régime alimentaire végétarien ,comme nous le verrons plus loin .

Dimorphisme sexuel :

Les mâles sont plus grands avec une tête plus large ,la base de la queue est également plus large chez le mâle qui a des pores fémoraux cireux bien marqués ,ces pores peuvent être présents chez la femelle mais de manière beaucoup plus discrète .On peut les sexer comme les agamidés ,en levant leur queue délicatement à 45-60° et en les observant par l’arrière ,on doit pouvoir distinguer les deux poches hémipéniennes du mâle .Lors de la saison de reproduction ,les flancs des deux sexes prennent des teintes roses ou rouges .Les substances émises par les pores fémoraux des mâles sont visibles par fluorescence et des études américaines ont montré que les iguanes du désert voyaient ces longueurs d’onde ,ainsi on peut penser qu’un marquage territorial visuel peut être effectué par tel ou tel individu dans la nature .

Espérance de vie :

En captivité ,ces lézards peuvent vivre une dizaine d’années en moyenne ,mais des âges de 12 à 15 ans ne sont pas rares .La maturité sexuelle intervient lors de la deuxième ou de la troisième année ,il est préférable d’attendre la troisième pour les femelles ,qui cessent d’être fertiles vers l’âge de 8 ans .

Description :

La tête au museau triangulaire rappelle celle des agamidés ,les yeux sont petits et protégés du soleil par des bourrelets occipitaux assez marqués ,les narines rejettent du sel comme chez de nombreux iguanidés et agamidés désertiques (sécrétions blanches ),les mâchoires sont puissantes mais cet animal ne mord jamais l’homme ,je (Pr. Hjelling ) n’ai jamais eu aucun cas de morsure rapporté parmi les possesseurs de cette espèce .Le corps est large et aplati ,et la morphologie générale ,mis à part la queue ,n’est pas sans rappeler les agamidés du genre Uromastyx sp. ou les iguanidés Sauromalus obesus .Les pattes sont terminées par 5 longs doigts adaptés à la marche sur des sols peu stables et munis de fortes griffes auxquelles il faut prendre garde pendant la contention .Les membres postérieurs sont particulièrement puissants et adaptés tant à la course qu’au saut ,les membres antérieurs sont plus courts et moins musclés .Le dos est gris parsemé de rangées régulières d’ocelles blanches ,parfois soulignées de rouge ou d’orangé ,surtout si l’animal est excité ou soumis à de fortes chaleurs et beaucoup de lumière (Uvs ). La queue est longue par rapport au corps (150% de la longueur museau-cloaque ),sert à la fois de balancier pour les sauts et la course et également de moyen de défense ,par contre elle n’est pas épineuse comme chez l’Uromastyx et ne contient que peu de réserves .Elle est plus claire que le corps et annelée de bandes transversales grises plus sombres .La face ventrale est blanche et son écaillure plus fine que la face dorsale .La coloration s’éclaircit en journée ,s’il fait suffisamment chaud ,et restera sombre si la température et l’éclairage sont insuffisants .

Choix du sujet :

On trouve de plus en plus couramment des spécimens nés en Europe et il serait dommage de vouloir économiser quelques euros pour se priver de jeunes sains et non porteurs des nombreux parasites internes qu’on trouve chez les sujets d’import ,souvent amaigris et stressés ,voire déshydratés ,aux griffes et aux queues souvent endommagés .D’autre part ,NC ou pas ,leur prix restent abordables ,et les NC seront bien plus familiers et calmes ,moins craintifs ,comme ce qu’on peut observer avec les Uromastyx ou le genre Agama .



Terrarium :

De type désertique ,celui –ci devra faire au minimum L 120xl60 xh60 pour un couple d’adultes ,et pourvu d’aérations suffisantes .Ils s’accommodent très bien d’aquariums recyclés avec couvercle artisanal ,ou de vivariums plus classiques .

Substrat :

Il faut à D. dorsalis un substrat suffisamment meuble pour qu’il puisse passer ses journées à creuser et terrasser ,le sable fin [de bac à sable pour enfants,en jardinerie ] est parfaitement indiqué ,ainsi que les litières Aspen ®️,les copeaux de hêtre ,les litières à base de chanvre .On évitera les litières à base de sciure de bois ou celles du type Repti Bark ®️ ou Reptacoco ®️,peu adaptées .Il faut prévoir 8 à 10 cm de substrat pour les besoins de ces lézards .Le substrat devra être tenu propre ,et toujours rester bien sec .

Décor :

Toute plante naturelle sera mangée ,et toute plante artificielle risque de subir le même sort et de provoquer des occlusions mortelles .Comme pour les Uromastyx ,il n’est pas souhaitable de mettre de gamelle d’eau ,ils trouveront assez d’eau dans leur alimentation et de plus ,cela amènerait une humidité superflue .On leur fournira des branches solides pour grimper ,des abris en résine ou simplement des tuiles creuses ou des demi troncs de chêne-liège feront de parfaites cachettes .Des pierres plates ou des ardoises fourniront sous le point chaud une aire de « lézardage » .Si possible ,on leur enfouira dans le substrat un tuyau en PVC suffisamment large pour qu’ils puissent s’y déplacer et en faire leur retraite nocturne ,solidement fixé au fond,car ils sont parfaitement capables de déterrer tout ce qu’ils trouvent !Ce dernier accessoire n’est cependant pas indispensable .

Chauffage :

Voici un point crucial de la réussite avec cette espèce .Alors qu’une température nocturne de 18 à 20°C est tout à fait indiquée ,le jour ,il faudra prévoir un point chaud dans les 48 à 55°C avec un point frais aux alentours de 27 à 30°C selon un gradient thermique soigneusement réglé à l’aide de thermostats .L’idéal est de prévoir un câble chauffant de 50 à 100 Watts sous le terrarium avec une partie sans chauffage pour l’instauration de ce gradient ,et une lampe à vapeur de mercure de forte puissance diffusant des UVB et des UVA au point chaud .La période d’hivernage s’étend de début décembre ,où on commence à baisser progressivement les températures pour n’avoir plus qu’un point chaud à 35-40°C début Janvier et 20 à 25°C dans le reste du terrarium ,avec des baisses plus importantes la nuit (si possible ,15 à 18°C) ,et faire durer cela 5 à 6 semaines sauf pour des jeunes dans leurs deux premières années ,pour remonter ensuite aux valeurs normales début à mi- Mars.

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Eclairage :

Une forte dose d’UVB et d’UVA est impérative ,les néons classiques ne suffisant généralement pas pour que l’animal soit vraiment épanoui ,même les dernières gammes à 10% d’UVB chez Hagen ®️.Je recommanderais donc l’utilisation couplée d’un de ces néons à 8 ou 10% et d’une lampe 160W à vapeur de mercure diffusant des UV .Plus le terrarium sera éclairé et le taux d’UV important ,plus les animaux auront de belles couleurs ,un meilleur appétit et une activité plus développée .

Hygrométrie :

Elle devra être constamment basse ,bien qu’inévitablement la nuit elle descende rarement sous nos climats en- dessous de 60%. Une hygrométrie diurne de 20 à 40% est idéale .Au-delà de 50% le jour ,l’iguane du désert risquerait de développer des mycoses et des pathologies respiratoires .

Alimentation :

Pour cette partie ,mon article sur l’alimentation d’ Uromastyx geyri ,peut servir de base .Le voici recité :


"Les Uromastyx présentent le gros avantage ,à l’âge adulte ,d’être à 90% végétariens .Cependant ,il ne faut pas croire que c’est plus économique qu’un lézard insectivore .C’est cependant plus pratique en ce qui concerne l’approvisionnement en nourriture .L’alimentation de ces lézards est sujette à controverse ,voici ma pratique et ma position en la matière .

-Les insectes :dans la nature ,ces lézards en consomment ,et il est difficile d’évaluer la proportion d’insectes dans leur régime alimentaire :c’est certainement lié à des périodes plus ou moins fastes ,notamment la migration des nuages de criquets (Schistocerca migratoria ,Locusta spmig .),et à un certain opportunisme :un insecte passant dans le coin est toujours une bonne aubaine .Je ne suis donc pas partisan du régime « sans insectes » préconisé par O.
Antonini et d’autres éleveurs .

En donnant des quantités raisonnables d’insectes ,sous contrôle pour que chaque animal aie sa ration ,et pas trop souvent ,à mon avis on peut éviter de tomber dans la psychose des problèmes de « goutte articulaire » .De plus ,les insectes me semblent indispensables en tant que source de protéines pour des juvéniles en croissance et des femelles gravides ou juste après la ponte .Par contre ,on évitera absolument les souriceaux ,trop riches .

L’insecte le plus apprécié est le criquet migrateur à tous ses stades de croissance .Morios et teignes rencontrent un certain succès ,alors que les grillons domestiques sont boudés par certains individus .Ces « friandises « seront distribuées une fois par semaine ,et la quantité sera fonction de l’état de l’animal :un animal maigre aura un supplément ,un animal déjà gras voire obèse en sera privé .1 à 2 gros criquets migrateurs pour des adultes ,une fois par semaine ,est une quantité raisonnable .

Les jeunes seront nourris avec des criquets plus jeunes ,des grillons noirs ou des teignes de ruche .Durant leur première année ,les jeunes en croissance auront droit à 2 fois plus d’insectes (en nombre de proies )que les adultes ,et les femelles gravides et après la ponte recevront également un petit supplément .Après l’hivernage ,on peut se permettre d’en donner également un peu plus ,si on constate que les animaux ont bien maigri .Tous les insectes seront abondamment saupoudrés de Calcium (calcium pur ou Miner-All I®️).

-Le reste de la ration alimentaire doit être d’origine végétale stricto sensu .Le mot d’ordre est d »obtenir un ratio phosphocalcique supérieur ou égal à 2.Or ,on trouve des tableaux dans certains ouvrages ,comportant des listes de végétaux recommandés selon qu’ils atteignent ou non ce ratio .

Cependant ,certains de ces végétaux sont dédaignés des animaux même s’ils sont bons pour eux .C’est donc vers un équilibre global ,et à long terme ,qu’ il faut tendre .De plus ,certains végétaux sont à donner avec parcimonie (tous les choux) en raison de présence de cristaux d’oxalate nocifs à haute dose .D’autres sont totalement à bannir .

On présentera tous les jours une « gamelle » différente ,de préférence 3 à 4h après la mise en marche de l’éclairage et du chauffage .

A côté de cela ,on pourra laisser en permanence ,sauf au plus fort de l’hivernage (de mi-Novembre à mi-Janvier ) un ramequin ou une coupelle contenant un mélange de graines pour oiseaux et/ou pour rongeurs ,de graines de tournesol ,et de granulés :les granulés pour pogonas sont appréciés ,mais on pourra aussi bien donner ,si on a près de chez soi un éleveur de bétail ou un magasin agricole type Point Vert ,ou encore un marchand d’aliments pour bétail ,les granulés destinés aux vaches laitières ne contenant que des céréales et enrichis en calcium et en vitamine D3 ,qui coûtent très peu cher comparés aux granulés des marques « spécial terrariophilie » destinées aux iguanes et aux pogonas .

La gamelle quotidienne sera composée comme suit :

-Verdure :au moins deux végétaux de cette liste :frisée ,endive ,cresson ,épinard cru ,feuilles de pissenlit ,chou vert ,chou rouge ,chicorée rouge ,mesclun ,roquette ,persil (quoique peu apprécié ),feuilles de navet ,feuilles de betterave ,luzerne non traitée ,mâche (très appréciée),salade « feuille de chêne » ,batavia ,scarole…

-Pois et assimilés :au moins un végétal de cette liste :haricots sous toutes leurs formes SAUF les haricots rouges en grains ,petits pois frais ,en conserve ou décongelés ,lentilles ,pois chiches ,pois cassés ,flageolets ,riz complet cuit…

-Légumes :au moins un de cette liste :courgette ,aubergine (sans la peau ),carottes ,brocolis ,chou-fleur ,betterave ,radis ,champignons ,courges ,potiron ,navet ,germes de soja…

-Fruits :en saison ,un de cette liste au moins 4 fois par semaine :pomme ,poire ,banane ,fraise ,papaye ,figue de barbarie ,figue fraîche ,orange ,noix ,noisettes ,abricots ,dattes ,pêches ,framboises ,groseilles ,myrtilles…

-Fleurs :fleurs de pissenlit à volonté(très appréciées),et quand l’occasion se présente :pétales de rose ,pâquerettes ,violettes ,hibiscus ,boutons d’ or…attention aux fleurs toxiques comme la pivoine ou la digitale !

Tout ce qui n’est pas en feuille sera épluché ,donné sans la peau coupé en petits dés .Tous les végétaux seront soigneusement lavés pour enlever les traces d’engrais et de pesticides .

A éviter absolument ,soit parce que ce sont des aliments toxiques pour les animaux ,soit très mal adaptés à leur régime alimentaire :tomate (feuilles et fruits ),pommes de terre (feuilles et tubercules ),pâtes ,laitue ,concombre ,pain ,biscottes ,poivron ,ail ,oignon ,piments ,haricots rouges …

Un aliment intéressant car riche en protéines est le tofu ,qu’on trouve au rayon asiatique des épiceries et supermarchés :il s’agit de « fromage de soja »,qu’on donnera nature et coupé en petits dés .Les produits laitiers ,les aliments à base de viande ou de poisson sont par contre à bannir .Il vaut mieux se fournir au rayon fruits et légumes ou sur le marché ,plutôt que de proposer des préparations au goût des humains mais pas à celui des animaux ,des chips aux purées en passant par les gratins .Faites simple ,et sain ,en ne donnant que des aliments frais .

A noter qu’un phénomène peut déconcerter ,surtout observé chez de jeunes animaux ,c’est le fait de manger leurs propres déjections :il s’agit simplement là d’un moyen d’entretenir leur flore digestive .

Suppléments alimentaires :

Normalement ,en nourrissant de cette manière ,les Uromastyx devraient trouver quasiment toutes les vitamines dont ils ont besoin dans leur gamelle .De même ,l’utilisation de mon système assure un bon rapport phosphocalcique sur le long terme .De nombreux terrariophiles ,victimes de psychoses sur les carences ,ont surdosé les suppléments destinés à leurs bêtes en voulant bien faire et provoqué des survitaminoses et des calculs rénaux par excès de suppléments .Cependant ,pour des jeunes en croissance ,pour l’ensemble des spécimens au sortir de l’hivernage ou pour les femelles reproductrices avant et après la ponte ,un petit « coup de pouce « s’impose .

Généralement ,les Uromastyx dédaignent les nourritures végétales saupoudrées avec des suppléments du commerce ,et saupoudrer la gamelle de végétaux me paraît trop empirique ,surtout s’il y a plusieurs spécimens dans le même bac : on ne sait pas quelle quantité est absorbée ,et par quelle bête ,ou si même les suppléments sont absorbés tout court .Ma méthode consiste à administrer les suppléments en les diluant dans de l’eau à l’aide d’une seringue ,on peut ainsi faire des dosages précis .

On peut soit utiliser du Caco3 vendu en pharmacie ,soit du Tortue Cal ©️sous forme liquide ,soit du Miner-All I®️,en fonction du poids de l’animal, 2 fois par mois en temps normal et une fois par semaine pour les individus qui en ont le plus besoin .Les vitamines (Vita Reptiles de Virbac ©️) ne seront pas données aux juvéniles de moins de 6 mois ,pour les autres spécimens on donnera de faibles doses en même temps que les minéraux ,en étant attentif à tout surdosage :mieux vaut s’abstenir ,ou ne pas donner assez ,que de donner trop de vitamines ."


En ce qui concerne le criquet migrateur ,il est tout aussi apprécié par les Dipsosaurus dorsalis que par les Uromastyx sp. ,bien qu’il ne fasse pas partie de la faune entomologique de son biotope d’origine ,contrairement au dernier saurien cité .Les mêmes comportements de coprophagie (pour l’entretien de leur propre flore intestinale ) et de charognards sont observés chez les deux genres .




Photo de leur milieu naturel en Californie ,dans le désert du Sonora ,on aperçoit au premier plan les buissons de créosote .

Reproduction :

Les accouplements sont souvent précédés de plusieurs tentatives ,infructueuses ou non ,d’approche du mâle .Il peut y avoir également des accouplements infertiles .Ils sont assez violents et donnent l’occasion de courses –poursuites et de parades spectaculaires du mâle .Ces accouplements ont lieu depuis fin Mars jusqu’à début Mai dans la nature .La gestation dure environ un mois ,il faudra prévoir une boîte sombre et garnie de vermiculite ou de perlite très légèrement humide pour que la femelle dépose ses œufs ,au nombre de 2 à 10 .L’incubation à 30-31°C se fait sur de la vermiculite à peine humide ,dans une atmosphère à 65-75% d’humidité ,attention de ne pas mettre une humidité excessive pendant l’incubation des œufs assez volumineux et fragiles ,ils pourrissent facilement .La reproduction et l’incubation sont un peu délicates ,mais non impossibles ,pour le néophyte .Les petits émergeront au bout de 63 à 71 jours à ces températures ,on peut les élever en groupe dans un terrarium semblable aux adultes mais il est plus sage de les séparer des parents .Il n’y a qu’une seule ponte annuelle généralement ,rarement deux lors d’automnes exceptionnellement chauds .

Budget :

Un jeune NC se négocie aux alentours de 45-70€ dans les bourses européennes ,parfois même moins pour des bébés non sexés .Si on veut un couple ,il est préférable de disposer d’individus dépassant les 200 mm de LT pour en être certain .La nourriture est peu coûteuse et accessible à tous ,par contre l’installation et le coût électrique peuvent revenir assez cher ,il faut compter avec un aquarium recyclé neuf de taille adéquate et tout le nécessaire plus de 350€ (base tarifs animaleries danoises ).



Conclusion :

C’est un iguanidé facile à maintenir et à nourrir ,un peu plus délicat à reproduire ,d’une taille tout à fait gérable mais cependant nécessitant une installation assez grande avec un chauffage et un éclairage très forts .On le déconseillera aux enfants ,les sujets d’import doivent être évités ,et si on ne peut faire autrement ,ils devront être systématiquement déparasités .Par contre ,son activité diurne intense ,la variété de ses comportements ,ses colorations changeantes et esthétiques en font un animal de terrarium très intéressant ,inoffensif (attention tout de même aux griffes et aux coups de queue ,mais rien à voir avec son cousin l’iguane vert ),qui peut être un excellent choix pour un premier lézard ,pourvu qu’on n’achète pas de bébés .

Bibliographie :


Utah University Department of Sciences and Biology publications
San Diego University Department of Sciences database
Arizona –Sonora Desert Database
COBORN John ,Green Iguanas and other Iguanids ,TFH Publications ,Malabar ,FL,USA,1995
JANGO-COHEN J. ,Desert Iguanas ,Lerner Publ. ,May 2001
GRAY ,R. L. ,Desert Lizards Captive Husbandry and Propagation ,Krieger publ. ,2003
Wolfgang Schmidt, Friedrich-Wilhelm Henkel, Axel Fläschendräger , Leguane. Biologie, Haltung und Zucht,Ulmer Verlag ,1994
KÖHLER et al ., Inkubation von Reptilieneiern. Grundlagen Anleitungen Erfahrungen.,Herpeton Verlag ,1997
ROGNER M. , Echsen, Bd.1, Geckos, Flossenfüße, Agamen, Chamäleons und Leguane ,Ulmer Verlag ,2005


©️ Hervé Saint Dizier /Thorrshamri ,Déc .2006 ,tous droits réservés.


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