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CHPOMPISTE

cétoines du genre Eudicella

Messages recommandés

Fiche d'élevage des cétoines du genre Eudicella




Généralité

Je vous présente ici une fiche d'élevage pour les cetonidae du genre Eudicella.
La même technique peut être employée avec de nombreux cetonidae, avec
de simples petites variations du taux d'humidité et de la température
pour simuler le milieux de vie naturel des spécimens. Le document vous
présentera les différentes étapes menant à l'élevage réussi de ces
animaux merveilleux.
Le substrat

Il
s'agit fort probablement de l'élément crucial dans la réussite de votre
élevage de cétoines. La confection du substrat demande très peu
d'investissement si ce n'est de l'effort nécessaire pour y parvenir.
La
première étape dans la confection du substrat consiste évidemment à se
procurer les éléments nécessaire. Il vous faudra trouver deux
"ingrédients" de bases. Le premier est de vieilles souches de bois
dures pourries juste à point (le chêne est l'idéal, mais je fais de
très beaux élevage avec de l'érable). De nombreux auteurs ont tenté de
décrire par des mots mais rien ne vaut l'expériementation pour choisir
le taux de pourrissement idéal. Disons, pour donner une bonne piste de
départ, que le bois ne doit être ni trop dur, ni trop vieux: s'il est
parsemé de champignons (bien qu'innofensif pour vos cétoines dans la
plupart des cas) cela pourrait vous poser des problèmes. La bûche que
vous choisirez devrait idéalement pouvoir être brisée à la main sans
trop d'effort.
Le deuxième ingrédient consiste en une bonne ration
de feuilles mortes. Elles ne doivent pas être sêches, les feuilles de
l'année, en automne, n'ont pas le niveau de putréfaction souhaité. Pour
choisir les bonnes feuilles, rien de plus simple. Vous enlevez la
première couche de feuilles sur le sol de n'importe quelle forêt de
feuillus (encore une fois, le chêne est mieux, mais de très bon
résultat son possibles avec de l'érable), la couche noire de feuilles
un peu compostées qui se trouve en dessous des feuilles sèches est
exactement ce que vous recherchez.
Il convient ensuite de broyer
les ingrédients pour les rendre comestible aux cétoines. J'utilise
personellement une technique artisanal, une chaudière et une pelle,
pour détruire mon bois en copeaux d'au maximum 1 cm³. Ce procédé génère
aussi une sorte de poussière de bois qu'il convient d'ajouter au
substrat. Pour les feuilles, je les broie à l'aide d'un taille bordure
("weedeater") et de ma bonne vieille chaudière. Il faut simplement
remplir le seau à moitié, placer le taille bordure dans le contenant et
actionner. Continuer l'operation jusqu'à l'obtiention d'une substance
beaucoup plus semblable à de la terre qu'aux feuilles d'origines. Il ne
reste plus qu'à mélanger les ingrédients dans des proportions qui ne
font pas l'unanimité chez les éleveurs. Les normes passent de 50%
feuilles /50% bois à 80% feuilles / 20% bois. Je crois personellement
que pour qu'un substrat fonctionne, il doit simplement être assez fin,
peu importe le ratio. Comme les feuilles sont plus facile à broyer, il
est plus facile d'obtenir un substrat bien fin en abaissant le ratio de
bois. J'utilise personellement environs 60%feuilles /40% bois avec
succès. Le substrat ainsi obtenu ne doit pas être sec, mais il faut
aussi veiller à ne pas avoir un surplus d'humidité (il ne doit pas être
"mouillé", plutôt humide.). Je n'utilise aucun instrument spécifique
pour contrôler le taux d'humidité dans mes élevages. Pour les espèces
du genre Eudicella, il suffit d'écraser dans la main un peu du substrat
pour en faire une boule. Si la boule de substrat se tiens mais
s'effrite facilement, sans toutefois que vous ne puissiez en extraire
la moindre eau, le taux d'humidité est probablement satisfaisant. Un
substrat correctement humidifié au départ ainsi qu'un arrosage régulier
dont la fréquence dépendra du taux de rétention de l'humidité de votre
enceinte d'élevage est important pour assurer une hydratation adéquate
des spécimens. La norme est d'un à deux arrosages par jour, mais peut
descendre à une fois tout les deux jours dans une enceinte suffisament
close. L'arrosage se fera à l'aide d'un vaporisateur (push-push). Si
votre substrat est trop humide au départ, il est possible de le sècher
en l'étendant sur une bâche exposée au soleil pour quelque temps.
Dépendant du degrés d'humidité et de la température du moment, le
séchage peut durer d'une a plusieur journées.
Comme les petites
mouches qui se forment et autres "indésirables" sont intimement liés au
substrat, je pense que cette section est toute indiquée pour aborder le
sujet. Au cours de votre élevage de cétoines, vous serez probablement
confrontés à de nombreux envahisseurs. Ceux que je vois en plus grande
quantité sont sans contredit les petits centipèdes. Étant innofensifs
pour les cétoines, je ne vois personnellement pas de raison justifiant
l'investissement de temps afin de tenter (souvent de façon provisoire
ou même vaine) de débarasser votre élevage de ces petites bêtes. Il en
va de même des petits moucherons que vous rencontrerez dans vos
élevages. Mais comme ces derniers sont bien plus désagréables pour
l'éleveur que les centipèdes, il peut être d'une certaine utilité de
tenter de contrôler l'invasion. La technique qui est la plus efficace,
mais aussi la plus longue, consiste à changer une bonne partie du
substrat dès l'apparition. Il s'agit par contre d'une procédure
laborieuse et un contrôle serré semble plus indiqué. Pour ma part, je
n'ai que rarement connu d'épisode de grande invasion de moucherons,
mais lorsque cela se produit, l'aspirateur est l'idéal pour combattre
l'envahisseur. Faites simplement attention si vous avez des imagos dans
le terrarium pour ne pas en aspirer un par mégarde. Si le problème est
d'étendue limité, l'installation de bandes collantes anti-mouches
autour du terrarium devrait suffire. Évidemment, une bonne hygiène du
terrarium vous évitera bien des désagréments.
Il est fort possible
que vous croisiez de temps à autres de petits ou moyens coléoptères
dans votre bac, je les considère personnellement comme de petits bonus
que j'ajoute à ma collection...
Le substrat






Le stade larvaire

Voici
venu le moment de parler de nos petites bêtes elles même. Chez les
cetonidae, le stade larvaire est d'une durée assez variable dépendant
du genre. Chez le genre Eudicella utilisé comme base pour la
création de cette fiche d'élevage, il est d'une durée d'environ 20 à 24
semaines, grandement influencée par la température de l'enceinte
d'élevage. Plus la température est basse, plus la durée du cycle sera
longue. La température de prédilection dans les milieux d'élevage de
cétoines se situe entre 20 et 24 degrés Celcius, facilement atteignable
dans un environnement normal de maison sans chauffage spécial pour le
terrarium, outre la lumière normale du terrarium. Il existe une école
de pensée chez les éleveurs (à laquelle j'adère) voulant que plus on
allonge le cycle larvaire, plus les imagos auront de chances d'être
agréablement gros. Cette information est à prendre avec réserve puisque
je n'ai pas en ce moment accumulé assez de données sur le sujet pour
pouvoir la considérer fiable.
La cycle est divisé en trois stades
distincs, divisé par les mues de la larve. Il n'y a que très peu de
changement morpholoque entre les différents stade si ce n'est que de la
grosseur du spécimen et de la coloration du dernier ségment qui devient
de plus en plus prononcée. De plus, à partir du stade L2, il devient
possible avec de petits efforts de distinguer sur le dernier segment
des larves mâles un petit point chitineux appelé "organe d'Érold",
rendant possible le sexage des larves.
Les soins à apporter aux
larves sont des plus faciles. Il suffit de s'assurer que ces dernières
aient suffisament de substrat pour pouvoir se nourrir et que le dit
substrat ne s'assèche pas. Lorsque le substrat devient trop usé, il
convient de le changer. Normalement, un litre de substrat suffira pour
soutenir une larve pour la durée totale du cycle larvaire.
Cetains
éleveurs conseillent d'ajouter au substrat une petite quantité de
croquettes sèches pour chiens et des quartiers de pommes. La pertinance
d'une telle opération sur la grosseur des futurs imagos laissant place
à un débat entre les différents experts, et n'ayant pas testé moi-même
la chose, je ne rapporte cette information qu'à titre anectodique.
À la fin de son cycle, la larves se confectionnera un "cocon" fait à partir du substrat et de sécrétion pour se chrysalider.
Larves au stade L1




Larve au stade L2




Larve au stade L3





Le stade nymphale

Voici
un autre stade ne demandant que peu de soins. Lorsque les larves se
seront chrysalidées à l'intérieur de cocon, il suffit de maintenir
l'humidité du substrat pour voir ensuite émerger les imagos. Il
convient aussi d'éviter plus particulièrement la prolifération de
champignons et autres fungus lors du stade nymphale. Il faut éviter que
l'intégrité des coques ne soit compromise par les champignons, ce qui
entrainerait le pourrissement de la nymphe.
Si vous utilisez une
enceinte de verre pour votre élevage (ce que je conseille ne serait-ce
que pour cela, surtout si c'est votre premier élevage), il est plus que
probable que certaines larves se serviront de la parroi de verre pour
minimiser l'effort nécessaire à la confection de la coque. Vous
obtiendrez alors une demi-coque collé contre la parroi et vous aurez la
chance de tout observer, de la chrysalidation à la mue imaginale.
Il
convient de ne pas trop déplacer les coques lors de ce stade. Si pour
une raison ou une autre vous devez le faire, sachez que c'est
prartiquement impossible pour les demi-coques sur la parroi. Pour les
coques complètes, il suffit de prendre garde de remettre la coque
environs sous la même épaisseur de substrat où vous l'avez trouvée et
dans la même orientation.
Encore ici, la durée du stade dépend du genre de cétoines élevé. Encore chez le genre Eudicella, cette phase dure environ 6 à 8 semaines. Elle peut atteindre presque 4 à 6 mois chez certains gros Goliatinni.
Coques




Imago et larve dans une demi-coque




Le stade imaginal

L'émergence
du premier imago dans un élevage est un moment qui est pour moi rempli
d'émotion. C'est la concrétisation de plusieurs mois d'efforts et de
soins. L'idéal à ce stade serait d'avoir une deuxième enceinte
d'élevage pour les imago, pour éviter que ces derniers ne déplacent les
coques de leur congénère lors de leurs fouissage. N'utilisant moi même
qu'une seule enceinte, je peux vous dire que cela peut provoquer des
pertes de façon beaucoup plus que théorique. C'est à ce stade que les
bêtes demandent le plus de soin, bien que le temps nécessaire à leur
prodigation reste somme toute limité. Il suffit encore une fois de
savoir maintenir un bon taux d'humidité et aussi de nourrir les bêtes.
Les aliments consommés par les imago sont des fruits tout simplement.
Des fruits à la chair molle de préférence. J'utilise personellement de
la banane, du melon et des kiwis avec succès. Placer les fruits dans
une petite gamelle pour éviter de souiller le substrat avec le jus des
fruits, ce qui pourrait rapidement mener à un problème de drosophiles.
Pour des raion de salubrité et de prévention des drosophiles, mieux
vaut changer les fruits au maximum après 72 heures. En été, tout les 24
heures ne serait sans doute pas superflus.
Si vous laissez tout vos
imago mâles et femelles dans la même enceinte, vous n'aurez rien
d'autres à faire pour assurer la reproduction de vos spécimens
d'élevage.
Peut-être seulement ajouter une ou deux branches dans le
terrarium, à la fois pour créer un décor et pour donner une bonne prise
aux insectes lors des accouplements.
Imago mâle ( Eudicella gralli gralli)





Imago femelle (Eudicella gralli gralli)




Les oeufs

Pour
assurer un rendement maximal de votre élevage, le substrat se doit
d'être le plus fin possible. Que ce soit pour faciliter le fouissage
des femelles vers le fond du substrat pour la ponte ou que ce soit pour
faciliter la ponte en elle-même, cela fait l'objet de spéculations sur
la plupart des forums d'éleveurs de coléoptères. Mais le fait demeure
qu'un substrat fin assure à l'éleveur un rendement maximum.
Lorsque
vous soupconnez les pontes d'avoir commencé, il devient primordial de
ne pas déranger le substrat en aucune façons. Les oeufs sont petits et
fragiles et une manipulation entrainerait à coup sûre leur mort.
Les
oeufs mettant environ 2 ou 3 semaine à éclore, je conseil de ne pas
chercher les larves avant environs deux mois après le début
hypothétique des pontes. Vous vous assurerez ainsi qu'un maximum d'oeuf
aient éclos et que les larves seront d'une grosseur suffisante pour que
vous soyez capable de les détecter.
Les reproductions commenceront
normalement environs une semaine après l'émergence du premier mâle (qui
émerge habituellement un peu plus tard que les premières femelles) et
les pontes environs une autre semaine plus tard. Encore une fois, les
temps sont donnés en fonction du genre Eudicella ayant servi de base à
l'élaboration de cette fiche d'élevage.
Conclusion

Lorsque
l'on regarde la fiche dans son ensemble, on se rend bien compte que la
pièce maîtresse d'un bon élevage reste le substrat. Il convient donc de
prendre le plus grand soin dans sa confection. Il est fort possible en
suivant les recommendations de créer un très bon substrat dès le
premier essai, mais seule l'expérience permettra la confection d'un
substrat vraiment exceptionnel, et donc l'élevage de spécimens de
taille vraiment exceptionnelle.
Je finirai en ajoutant que
nonobstant la quantité de travail demandé par l'élevage des cétoines (
que je considère quand même limité), le sentiment de réussite ammené
par la première émergence compense grandement les efforts investis. Et
que dire de l'illumination dans les yeux d'un jeune passionné
lorsqu'après avoir eu vos pontes, vous lui proposez bien altruistement
de lui offrir de quoi faire son propre élevage.
Je vous le dit,
l'élevage d'insectes apporte des heures et des heures de plaisir pour
tout les passionnés d'insectes de ce monde.

Fiche préparée et rédigée par Madscientist (aka Dany Brown)
Toute utilisation de ce matériel à des fins strictement personelles ou éducatives est grandement encouragée.
Si
vous désirez utiliser une partie ou la totalité de ce matériel pour une
utilisation publique, vous êtes prié de citer la source ainsi que le
site d'origine de la fiche. Autrement, vous avez ma bénédiction pour
propager cette petite pièce de savoir.

Amicalement, Madscientist.

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