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kti

Il se passe que... (Kti mal)

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Mes chers amis,

La grande machine que j'ai mise en route en septembre 2005 commence à se bouger !

Aujourd'hui, le 29 août 2006, mon livre le plus fini, «Le Soleil Rose», est assuré par la SGDL. Alors je l'ai posté à six maisons.


quatre grandes :
- Robert Laffont, car il fait aussi Fixot et Seghers (un livre pour trois maisons)
- Jean-Claude Lattes, car c'est l'heureux gagnant d'Harry Potter (donc bourré de tunes)
- Calmann- Levy, car c'est l'un de leur lecteur (décédé depuis) qui a cru le premier en mon talent et m'a encouragée à perséverer : Roger Vrigny
- Gallimard, car à mes yeux, Gallimard est incontournable.

Deux petites :
- Les éditions Métailié, car j'aime leur politique intimiste (40 publications/an), une dame de fer, qui agit au coup de coeur, plutôt espagnol et portugais, mais qui privilégie les romans «agités».
- La Musardine, spécialisée dans le C.l
Même si le Soleil Rose va vien au-delà du C.l, il en parle sans gêne. Beaucoup.


Voilà, première démarche today. Je me couche vannée (c'est lourd tous ces bouquins !)

Devant la télé, le tel sonne. Après la sieste, à 22 heures, je réponds pas. Je veux pas rater Kohlanta !

C'était l'assistante de Jean-Luc Delarue, que j'avais sollicitée y'a trois mois...

Pas de Cv. Le CV c'était l'an dernier. Non, là j'avais juste parler à elle. De moi. Rapidement.

Or j'ai écouté son message après coup. Elle veut me rencontrer. Pour un projet d'émission. Genre que je peux témoigner. Oups !

Je peux témoigner sur plein de trucs et ce serait pour moi un passe impeccable pour la publi de mes livres.


C'est un peu trop pour moi, ce jour.
Je sais que sans pub, un bouquin ne peut pas marcher.
Parler chez Delarue.... Serait la clé pour me trouver un éditeur.

Mais je suis tellement émotive ! Et je veux pas faire de mal, à personne.

Tu vois le dilemne, ce qui peut m'angoisser ? Je veux publier, c'est le moment ou je meurs.

Oh comme j'ai besoin de Fidj !!!

Puis-je accepter l'invitation de Delarue ? Passer à la télé ?
Je sais que c'est prévu, que c'est mon destin, que c'est prévu.

Mais je ne veux blesser personne et en direct, j'ai peur de dire des choses que j'ai mis trente ans à écrire... A sortir de mon coeur meurtri.

Je suis dépassée ce soir. Ca va être ça ma vie, maintenant ?
Passer à la télé, être lue, montrer ma tête, essuyer les critiques, signer des autographes ?
Certains vont m'applaudir, d'autres me vénérer, d'autres me cracher dessus.......


J'ai peur.

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J'arrête pas de cauchemarder. Depuis des mois que je bosse plus dans la médecine.
Depuis que j'ai décidé de m'accomplir, de faire ce que j'aime faire. Ce pourquoi je suis faite.
J'arrive pas à devenir folle. La sage en moi me rappelle à l'ordre. Toutes les nuits.

Ce matin, en me réveillant, je me suis dis : abandonne, retourne à tes articles médicaux... Ils sont tellement plus confortables !

Mais je sais ce qui m'arrête : ma bonne éducation. Faut que je ch.. dessus un bon coup !

Oui, envoyer valser tous les principes éducatifs qui me clouent le bec depuis ma naissance !

J'suis écrivain et faut que j'assume !

Bernard Rapp est mort la semaine dernière. Avec élégance, comme il avait tjs vécu.

Mais au moins, à 50 ans, il a choisi de se faire plaisir : écrire ses scénarios et tourner ses films ! Il a pris le risque, c'est fort et je l'applaudis.

Mais tu vois, il est mort très jeune... Joliment remarque, il n'a souffert que six mois.

C'est ce que je me souhaite, à 60 ans, du moment que j'ai publié quelques romans, au moins les plus précieux à mes yeux.

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As tu trouver des éditeurs maintenant?

Comment ça se passe?

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Oh tu es mignonne, Puce, de t'en inquiéter !

Ben Delarue m'a relancée et relancée, en octobre.... Et j'ai dû refuser, car le tournage se passait juste au pire moment de ma sinusite et j'étais pas montrable. De surcroît, j'avais l'histoire à raconter mais pas le bouquin écrit.

Depuis, je l'ai rédigé, il s'appelle «Inter(pas)net» (189 pages) et je l'ai assuré et envoyé.

L'assistante de Delarue (Amandine) m'a dit que ce n'était que partie remise... Elle me rappelle dès que le sujet tombe de nouveau.

Question éditeurs : j'ai envoyé 29 manuscrits depuis le 30 août. Quatre titres :
- Le soleil rose
- La nuit de la honte, qui est sur le forum (cadeau, vous êtes mes premiers lecteurs, dans Perroquet café)
- Le loft
- Et Inter(pas)net

J'ai aggrandi le panel d'éditeurs à Stock et Florent Massot et Pol et Belfond (sur quatre titres).

Ah et j'ai présenté aussi «Inter(pas)net» au Concours Marie-Claire du futur écrivain 2007. (Réponse en mai 2007).

Sur 29 livres envoyés, quatre me sont revenus refusés (Gallimard, Laffont, Lattès et Calmann-Lévy) pour «Le soleil rose». Ca ne m'étonne guère, il n'est pas très facile d'accès. Mais bon, y'en a encore 25 dans le circuit !

Pour Delarue, je crois que j'étais pas prête.... Je m'y voyais pas. J'hésitais énormément et comme par hasard, j'ai déclenché une sinusite béton à ce moment-là !

Kiss à toi, Puce


boum boum boum boum boum boum boum

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Je lis beaucoup les posts, mais dés que je ne voit pas la suite, je m'informe drunken

C'est super, et donc encore 25 réponses à attendre?

Dés que j'ai le temp, j'irais me plonger dans ton histoire Wink

Bizous

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Merci Puce

Oui, j'essaie de changer de carrière.

J'étais médecin mais l'écriture m'intéresse davantage.

C'est un boulot de ouf, un vrai challenge, c'est dur !

Je m'oblige à 50% de mes revenus, nous sommes pauvres..... Mais

J'ai tjs préféré écrire et j'ai suivi une voie (la médecine) qui m'a été imposée.

Oui, j'ai gagné un max de fric en médecine, ça paie bien, je peux encore en gagner de la thune !

Oui, y'a du fric, mais je..... Oh oui,mes enfants a nourrir, oui..... le loyer à payer... Oui, oui, oui

MAIS NON !

JE SUIS ECRIVAIN !

PAS MEDECIN !

Moi, je veux être écrivain......


Sad Sad Sad Sad Sad

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Et là, dès aujourd'hui, je travaille sur un autre titre :

«L'affaire MCJ»

Une très belle histoire, celle de la conception de ma fille Marie-Charlotte...

Encore un roman dur mais je m'y complais. (1997, à relire).

J'adore, j'adore écrire et raconter. J'adore observer et traduire.....

Les êtres humains m'intéressent. (Plus que les oiseaux)

J'ai vécu la médecine dans la douleur, à les torcher, à les saigner, à les voir ainsi démunis, mes malades... Mes mourants... Les pauvres !
Ca m'a appris une certaine compassion.

Je la mets dans mes livres.

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«L'affaire MCJ» veut dire «L'affaire Marie-Charlotte Jean», car je m'appelle Catherine Jean.

Je signerai sous mon vrai nom. Son père ne l'a pas reconnue, donc elle porte mon nom, celui de mon père, et j'en suis fière.

Jacotlolita m'a demandé pourquoi je n'exerçais pas la médecine au quotidien.

Parce que j'ai vu des choses atroces, au cours de mes études (11 ans).

J'ai dû faire des constats de décès, au chevet de petites mamys qui tenaient difficilement et que j'aimais bien. Il faut vérifier le coeur, bien sûr, mais aussi mettre le doigt sur la langue.
En pédiatrie, c'était l'horreur : des nouveaux-nés qu'il fallait piquer au crâne ou à la main, dans leurs tout petits vaisseaux. Certains avaient des tubes partout, dans la gorge car ils ne respiraient pas seuls, dans la vessie car ils ne savaient pas faire pipi, certains étaient amputés du colon, avec une poche, ils ne pesaient même pas cinq kilos ! D'autres plus âgés étaient leucémiques, avec une espérance de vie.... comptée, et ils riaient pourtant, ils me demandaient des histoires et je faisais le clown, le coeur brisé.
D'autres étaient déjà atteints d'une insuffisance rénale, à même pas huit ans, alors en attendant la greffe, ils subissaient des séances d'hémodialyse tous les trois jours, allongés l'espace de deux heures et reliés par un tube à une machine qui leur nettoyait le sang. Le reste du temps, ils avaient une fistule au poignet (un tube qui pendait). Et ils riaient !!! Vachement joyeux les enfants malades ! C'était insupportable pour moi car je savais qu'ils étaient plus ou moins condamnés et pas eux.

En psychiatrie, ben tu ne peux pas parler avec les schizophrènes. Tu crois qu'ils blaguent tellement ils sortent de trucs abracadabrants. Les maniaques bougent tout le temps, se trimballent à poil, on les calme à coup de douche froide et de médocs qui les rendent complètement HS. Les dépressifs pleurent tout le temps, ne souhaitent qu'une chose, mourir. Ils se détestent, se martyrisent en permanence. On les électrochoque, on envoie du courant dans leur cerveau. Les autistes chient sur eux et piquent des crises de rage, on est obligé de les attacher sur des lits, mains et pieds, pour qu'ils ne se jettent pas la tête contre les murs. Ils hurlent, ils hurlent !!!

Les soignants sont costauds, ils n'y vont pas avec le dos de la cuillère et je ne supporte pas de voir un être humain traité ainsi.

En neuro-chir, ce sont des gamins qui nous arrivent en hélicoptère, accident de moto le plus souvent. T'enlève leur casque et leur crâne s'étale sur la table ! Faut consoler les parents et je ne sais pas faire...

En cardio, y'a des arrêts cardiaques intempestifs. Alors il faut brancher la p'tite machine électrique et leur injecter du 3000 volts sur le thorax. Ca ne marche pas toujours..... Et quand la veille, on parlait avec eux, c'est dur !

En médecine interne, il y a les SDF amenés par la police. Leur corps est maigrissime, tout glacé, ils font 35 degrés ! On les rechauffe avec des toiles en j'sais pas quoi mais ça marche pas tjs. Y'a les TS médicamenteuses, on leur enfile un tube dans la gorge pour les faire vomir. Ils sont confus et ne pensent qu'à une chose : recommencer, ils nous insultent de les avoir sauvés. Y'a les blessures par balle ou arme blanche..... Direct en chir !

Ah j'en ai vu d'autres, des trucs insurmontables, or moi, j'étais pas faite pour ce métier.
A mes yeux, l'hôpital, c'est un pays en guerre. Trop cruel.

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Ah je n'ai pas rendu hommage aux sidéens !

Qui ont déboulé à partir de 1986 ! On était très démunis à l'époque, nous, les toubibs : aucun traitement !!

Des jeunes, une misère ! Homos ou prostituées, au début de l'épidémie. On ne savait rien sur cette saleté !

Ganglions partout, introduire une petite aiguille dedans pour tirer le jus. Eviter de se blesser pendant la manoeuvre (risque de contamination +++), attention lors du transport des prélèvements dans l'ascenseur !..... Et ponctions dans leurs os (sternum et crête illiaque = torse et hanche).

Ca crisse à donf quand tu perfores leur os et ils grimacent, même sous anesthésie locale, la ponction osseuse est très douloureuse.

Les malades atteints de Kaposi transpirent bcp. Il ne faut pas les toucher ! On met des masques et triple gants.

Avec eux, c'est vite fait, ils décèdent dans la semaine, dans d'atroces souffrances.......On n'a pas le temps de s'y attacher.

Moi, je me suis pris l'aiguille dans l'index juste après une ponction sternale ! En 1988. J'ai été suivie un an..... La médecine du travail et ouf ! J'ai pas shoppé le truc !

J'ai oublié les alcooliques aussi, en hépato..... Ils vomissent carrément du sang, en jet ! Varices oesophagiennes qui se percent ! Là, c'est la fin rapide aussi.

Et les suspicions de méningites des bébés, quand tu dois introduire un énorme cathéter dans leur moelle épinière, sans rater ton coup car sinon, tu les paralyses à vie. Les pauvres, ils tiennent même pas leur tête ! Alors imagine comme c'est dur de ne pas rater le coup !
C'est tjs en pleine nuit que ce genre de cas t'arrive. T'es seule, complètement seule avec un bébé sur les bras !

Ah non, la médecine, jamais plus !

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