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Patricia-shih-tzu

les causes de morsures

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Il existe quatre principales categories de causes de morsures chez le chien:

1 -> Par peur

Elle explique près de 25% des cas de morsures et contre toute logique un gros chien peut très bien avoir peur d'un petit enfant et devenir agressif. La situation la plus fréquente est celle du petit enfant qui, pour jouer, essaie de tirer les poils d'un chien qui, pour une raison ou une autre, ne peut pas s'enfuir. Ces morsures dites de "dessous des meubles" par Patrick Pageat, surviennent dans des circonstances caractéristiques : l'enfant poursuit à quatre pattes l'animal qui se réfugie sous un meuble et qui, se sentant coincé, n'a plus d'autre issue que de mordre au visage son "agresseur" trop jeune pour se méfier. Se sentant acculé, l'animal apeuré ne contrôle pas l'intensité de la morsure qu'il inflige et qui peut être grave.

Cette agression résulte d'une mauvaise socialisation du chiot qui garde en lui une peur de l'être humain. Ce type de chien mord dès qu'il se sent menacé par une personne inconnue ou habillée de façon inhabituelle ou encore lorsque la situation l'empêche de fuir.

Le professeur Queinnec de l'école vétérinaire de Toulouse explique que "la morsure est une réponse orale à un stress environnemental. La bouche du chien correspond à la main de l'homme dans l'organisation de leurs réponses à un stimulus". L'éducation du chiot joue un rôle très important durant la période critique d'adaptation qui se situe entre 3 et 14 semaines. " Si le chiot a été mal socialisé, si on lui a inculqué des réflexes de peur, s'il a un tempérament très indépendant, réfractaire, autoritaire, voire simplement très excitable, on risquera de le voir mordre en réponse à divers stimuli " . Ce type d'agression est souvent le fait de chiens présentant des troubles du comportement à type d'anxiété ou de dysthymies. Le vétérinaire doit être consulté car un traitement médicamenteux peut être conseillé chez le chien afin de diminuer son anxiété et de réguler son humeur. De la sorte, la séparation d'avec le chien pourra ne pas s'imposer.

2 -> l'agression associée à des problèmes d'espace :

a) La défense du territoire
Le "territoire" est par définition "un espace dont le chien s'approprie l'usage exclusif pour lui-même, les partenaires du foyer, et les animaux ou humains extérieurs qu'il y accepte".

Lorsqu'un enfant inconnu s'approche du territoire d'un animal, celui-ci se dirige vers l'intrus en aboyant et en grognant. Les poils hérissés, la queue dressée, les oreilles droites sont des marques de menace. Le chien s'arrête à quelques mètres de l'étranger et le fixe en grattant le sol avec ses pattes. Si cette phase d'intimidation ne suffit pas, il attaque et mord.

La tendance à défendre le territoire apparaît entre 6 et 14 mois. Pour éviter ce type de comportement, le maître doit accentuer la socialisation du jeune chien à cet âge afin de le rendre plus tolérant, notamment en lui faisant rencontrer fréquemment des enfants et des adultes inconnus. Cette sociabilité limitera les réactions agressives sans pour autant inhiber le comportement de garde.

b) L'agression maternelle
Elle résulte du même principe mais intéresse la chienne qui protège ses petits. Si l'enfant s'approche des chiots, la chienne couchée commence par grogner dans une attitude d'intimidation. Si l'intrus persiste, l'animal bondit et attaque. Lorsque l'adversaire s'est éloigné suffisamment, la chienne revient lécher ses chiots en remuant la queue. Ce comportement se voit également dans les pseudocyèses (grossesses nerveuses) où les chiots sont remplacés par des analogues affectifs que la chienne materne (jouet, chiffon, balle, pantoufle etc). L'animal mord alors toute personne s'approchant de trop près de ses précieux trésors.

c) La frustration de liberté
Lorsque l'animal est confiné dans une portion de son territoire, il peut développer de violentes réactions d'agressivité contre ceux qui viennent le narguer en foulant le terrain hors de sa portée. C'est le cas par exemple d'enfants qui excitent un chien attaché à une laisse ou enfermé dans un jardin. L'animal ne contrôle pas l'intensité de la morsure et ne l'adapte pas à la taille de celui qui le provoque. Dans ce type de morsure, les chiens sont le plus souvent sains.

3 -> L'agression de dominance (agression hiérarchique)

Elle explique environ 20% des cas de morsures lorsque le chien réalise que la place hiérarchique à laquelle il a été habitué dans la famille est remise en cause. Le chien est en effet sensible à une autorité hiérarchisée à l'intérieur d'un groupe social.

Ce comportement se produit chez les chiens qui ont été mal socialisés et auxquels on a donné un statut de dominant qu'ils n'auraient jamais dû obtenir.

Si le maître ne fait pas preuve d'autorité, le chien peut se sentir comme le "meneur" de la famille ou de l'un des membres de la famille (époux, enfant). Le jeune chiot doit donc apprendre à obéir à toute la famille, car il peut devenir dangereux dès l'âge de 6 mois. Les hormones sexuelles jouent un rôle important dans le développement de ces comportements au moment de la puberté mais deviennent secondaires chez l'animal adulte. Cela signifie que la castration des animaux adultes ne limite en rien ce type d'agression.

La dominance peut s'établir lorsque le chien, puni après un comportement indésirable, réagit en grondant ou mordant et que le maître se rétracte.

De façon moins nette, le propriétaire peut faciliter le comportement de dominance dans certaines circonstances quotidiennes : c'est le chien qui mange avant ses maîtres ou qui dort sur leur lit ou le canapé ou encore qui contrôle les allées et venues dans la maison à un poste clé (entrée par exemple) etc...

Lorsque le propriétaire voue une affection excessive à son chien, ce dernier peut attaquer par "jalousie" le conjoint ou l'enfant qui ont le tort d'être en bons termes avec le maître !

Le cas classique est celui du chien qui a longtemps servi de substitut d'enfant dans une famille et qui sent que sa place va être remise en cause par l'arrivée d'un nouveau-né. En règle générale heureusement, les enfants non pubères sont rarement victimes de ce type d'agression. Par contre, l'accident est beaucoup plus fréquent lorsqu'un maître adolescent tente, pour s'amuser, de dominer le chien. La séquence de cette agression a bien été analysée par Patrick Pageat. Tout débute par une phase d'intimidation avec érection des poils, redressement de la queue et des oreilles, retroussement des babines, rétrécissement des pupilles, démarche enraidie et grognements. Puis, le chien attaque en essayant d'avoir une prise aux bras ou à la face dorsale du cou. La morsure est suivie d'une phase d'apaisement si l'agressé adopte une posture de soumission. Le chien "vainqueur" s'approche du soumis et lui lèche le membre blessé ou lui pose une patte de devant dessus. Les propriétaires pensent alors que le chien "demande pardon" :

"L'attaque varie en fonction des rapports hiérarchiques préexistant entre les adversaires. Si l'agresseur est en situation de dominance, il inflige une morsure brève immédiatement suivie d'une nouvelle phase d'intimidation. Au contraire, s'il est en situation de compétition, il maintient sa prise jusqu'à obtention d'une soumission. Dans un affrontement chien-homme, la situation est la même, les morsures des chiens qui se percoivent comme dominants par rapport à leur maître sont brèves, les gens disent que le chien "pince". En revanche, il maintient la pression jusqu'à soumission de son propriétaire lorsqu'il y a compétition. Chez le chien sain, la morsure s'arrête lorsque l'adversaire se soumet".

4 -> L'agression par irritation

C'est le type d'agression dont les enfants sont le plus souvent victimes. Elle peut être déclenchée par une douleur aiguë (otite etc) ou chronique (arthrose, dermatose, fistule péri-anale etc), les privations (faim, soif), les frustrations, ou la persistance d'un contact physique après l'émission de signaux d'arrêt de contact non compris par l'"agresseur". Les hormones sexuelles jouent un rôle important et la castration précoce diminue les risques de ce type d'agressions.

Elle est couramment décrite lorsque l'enfant veut câliner le chien "par force" . Elle se rencontre également chez des races dont les yeux sont recouverts par des grandes mèches de poils (Briard par exemple).

Contrairement à l'agression par peur, la morsure est habituellement précédée d'une longue phase de comportements agressifs moins violents qui sont souvent suivis d'un apaisement qui attire l'attention.

Le chien réagit différemment selon qu'il est dominant ou dominé. Dans le premier cas, la morsure est brève, répétée et précédée d'une phase d'intimidation ( grognement bref, raidissement des membres antérieurs et fléchissement des postérieurs, érection des poils, retroussement des babines, rejet des oreilles en arrière, dilatation des pupilles) puis est suivie d'une nouvelle phase de menace. Dans le second cas, la phase d'intimidation est moins perceptible : le chien est en général couché, ses oreilles sont rabattues sur la tête et le grognement est sourd ; la morsure par les incisives est multiple et le chien s'éloigne en continuant à grogner sourdement , les membres fléchis et la queue sous le ventre. Pageat note que les propriétaires parlent dans ce cas d'un chien qui mord sans oser regarder et qui part se cacher par remords.

Ce comportement agressif peut devenir rapidement habituel chez le chien et le vétérinaire doit être consulté.

5-> L'agression de possession

Elle s'observe quand un enfant approche un chien qui manipule un objet (os, jouet, nourriture...) et tente de lui prendre. Les vétérinaires conseillent d'habituer le chiot dès son jeune âge à ce qu'on lui prenne sa gamelle, son jouet, son os etc... pour éviter ce type d'accident très fréquent avec les enfants.

6 -> L'agression de prédation

L'agression de prédation se voit à l'encontre d'espèces avec lesquelles le chien n'a pas eu de socialisation. Ce comportement peut être physiologique envers le bétail ou les volailles de basse cour. C'est parfois l'homme qui en fait les frais lorsqu'il s'agit de bandes de chiens errants comme notamment au Brésil, aux Etats-Unis ou en Asie.

L'agression de prédation est rare envers les enfants mais reste néanmoins possible lorsqu'un chien n'ayant jamais été mis en contact avec des bébés voit un nourrisson marcher à quatre pattes ou faire ses premiers pas.

Source : Dr Lyonel Rossant, Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso.

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