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Eryx whitakeri, Boa des Sables de Whitaker

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Eryx whitakeri, le Boa des Sables de Whitaker


Le Boa des Sables de Whitaker ou Eryx whitakeri est une espèce d’Erycinae qui a été décrite que récemment. En effet, c’est l’avant-dernier boïdé à avoir rejoint le genre Eryx en 1991. Toutefois il reste encore bien mal connu et de sa validité fait encore objet de débats. De plus, on trouve très peu d’informations sur ce boa, que ce soit sur le net ou bien dans des ouvrages scientifiques.

Je rappelle comme à mon habitude, que cet article, non exhaustif, reste avant tout une histoire naturelle dont les informations ont été trouvées ici et là, et que les sources utilisées sont précisées en fin de discours.

I. Taxonomie et systématique : une validité discutée

Tout d’abord, il faut comprendre que cet Eryx ressemble énormément à un autre, E. conicus. Il existe également très peu d’articles traitant de ce serpent et certaines informations le concernant se trouvent mélangées dans des fiches d’élevage sur l’E. conicus. Cette situation m’a posé quelques problèmes pour trouver de précieuses connaissances sur cette espèce.

E. whitakeri a été décrit en 1991 par Indraneil Das, dans un article paru dans le Journal de la Société d’Histoire Naturelle de Bombay, « A new species of Eryx from south-western India ». Malgré mes recherches, je n’ai pu trouver ce document qui m’aurait permis d’accroître largement la qualité de cet article. J’espère néanmoins pouvoir le consulter un jour, ce qui m’amènera bien entendu à actualiser mes écrits.

Les autres articles qui traitent de ce petit boa sont rares. On peut toutefois mettre en avant l’ouvrage de Captain et Whitaker, Snakes of India, qui y ferait référence.

Reptile Database fait référence aux articles Chris Jones que j’ai consulté mais à aucun moment, il ne mentionne le nom d’E. whitakeri.

Passé ces précisions bibliographiques, on peut s’intéresser maintenant à la taxonomie de cette espèce de boa des sables. On doit sa description et son nom à Indraneil Das, un herpétologue indien. Le nom whitakeri lui a été décerné en l’honneur d’un autre chercheur, Romulus Whitaker, également originaire d’Inde et notamment connu pour ses travaux sur la sauvegarde des Gavials du Gange (Gavialis gangeticus). Ce scientifique apparaît notamment dans le reportage visible sur Youtube, Les Serpents, traitant des ophidiens venimeux d’Asie.

Étant très proche visuellement de l’E. conicus, ce boa, même s’il est reconnu valide par la Reptile Database et l’ITIS, ne fait pas l’unanimité parmi la communauté scientifique. Chez nos collègues terrariophiles américains, ce serpent est associé à E. conicus, notamment dans la fiche d’élevage de ce dernier, publié par Chris Harrison sur Kingsnake.com.

Pour en savoir plus sur sa validité taxonomique et son rapport avec le Boa des Sables à écailles rugueuses, je pense qu’il est nécessaire de lire l’article de Das et d’attendre d’autres publications traitant d’E. whitakeri.

II. Une aire de répartition sur quatre États d’Inde

Si l’on accepte l’existence d’E. whitakeri en tant que telle, on remarque que sa répartition est relativement étendue et principalement centré sur le sud-ouest de l’Inde.



Tirée de http://eryx85.free.fr/whitakeri.html

En fait, le Boa des Sables de Whitaker se rencontre dans quatre états de l’Inde, le Maharastra, le Karnataka, Goa et le Kerala.



Tirée de http://eymardlucille.unblog.fr/tag/voyage-inde-page-1/

III. Une diversité de conditions climatiques

Si l’on s’intéresse au climat que rencontre cette espèce dans la nature, on observe une certaine variabilité de ceux-ci. En effet, les quatre états qui constituent l’aire de répartition d’E. whitakeri sont couverts par trois différentes types de climat :
- un climat tropical humide, c’est-à-dire un climat « où la température mensuelle moyenne est toute l’année au dessus de 18° ».
- un climat tropical sec, se caractérise « par une évaporation supérieure aux précipitations et une température moyenne annuelle supérieure à 18° », et par « des régions désertiques ou semi-désertiques souvent entourées de montagnes, à l’ouest ou au centre des continents ».
- un climat semi-aride, avec comme caractéristiques, une longue saison sèche s’étalant sur la plus grande partie de l’année et une saison humide, où l’on observe de faibles précipitations

En plus de ça, au début du mois de juin, s’abat sur cet espace, la Mousson, un vent périodique caractéristique des régions tropicales, qui souffle vers le Nord-Est et qui est gorgé de pluie.



Tirée de http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:India_climatic_zone_map_en.svg

D’un point de vue saisonnier, l’Inde connaît quatre périodes différentes :
- L’hiver de janvier à mars
- L’été ou la pré-Mousson, de mars à juin
- La Mousson, qui correspond à la saison des pluies de juin à septembre
- La post-Mousson d’octobre à décembre

A cela, il faut ajouter que l’aire de répartition de cet ophidien est traversé par des reliefs montagneux que sont les Ghâts occidentaux, de plus de 1 600 km de long et d’une altitude moyenne de 1 000 mètres. Le point le plus haut est atteint à Anamudi au Kerala où cette chaîne s’élève à 2695 mètres d’altitudes. Ces massifs sont situés à l’ouest de l’aire pratiquement collés à l’Océan Indien.

Afin d’essayer de s’approcher au plus près des conditions de vie de cette Eryx, j’ai choisi de vous détailler les différentes températures et hygrométries qu’il rencontre dans la nature.

1) Le climat tropical humide de Karwar

J’ai choisi cette ville tout simplement car un spécimen (en photo plus bas) y était photographié ce qui indique la présence de ce serpent autour de cette ville côtière du sud de l’état du Karnataka.

Températures minimum et maximum à Karwar :



Pluviométrie moyenne à Karwar :



Comme on le voit sur ces tableaux, cette espèce de Boa des Sables supportent bien les fortes précipitations ainsi que des températures relativement élevées. On remarque également que les températures sont assez stables durant toute l’année, n’oscillant que d’environ 5°. On constate que dans cette région, le serpent n’hiberne pas mais hiverne plus certainement.

2) Le climat tropical sec de Nagpur

Cette ville a été incluse dans cette histoire naturelle car elle présente l’avantage d’être à l’intérieur des terres et donc de se différencier de la précédente. Elle appartient à l’état de Maharastra et s’élève à 310 mètres au dessus du niveau des mers.

Température minimum et maximum à Nagpur :



Pluviométrie moyenne à Nagpur :



Dans cette région de l’Inde, on voit très clairement que les étés y sont très chauds et les hivers très froids. L’écart de température entre les deux saisons approche les 15°. Si une hibernation n’est pas non envisageable ici, une estivation est quant à elle possible au regard des températures dantesques et des faibles précipitations du mois de mai.

3) Le climat semi-aride de Bangalore

Voici le dernier climat que rencontre E. whitakeri en Inde, le climat semi-aride, notamment la région de Bangalore, ville de 8.5 millions d’habitants située à l’intérieur des terres, dans l’état de Karnataka, à une altitude de 920 mètres.

Températures minimum et maximum à Bangalore :



Pluviométrie moyenne à Bangalore :



Les températures collectées à Bangalore s’approchent de celles repérées à Nagpur mais la différence se situe d’avantage du côté de la pluviométrie, qui est bien plus faible dans cette région puisqu’elle ne dépasse pas les 250 mm mensuel.

E. whitakeri vit donc des climats divers et variés et cela semble montrer que nous avons encore là un Eryx facilement adaptable à différentes températures et pluviométrie. Il est également à noter que ce serpent n’hiberne pas mais qu’il est possible qu’il subisse une estivation dans certaines régions d’Inde.

IV. Une description difficile

La description de cette espèce m’est rendue difficile face aux faibles nombre d’articles existants et face à leur indisponibilité. Toutefois, quelques caractéristiques visibles à l’œil nu, (à la différence de l’organisation des écailles) semblent le différencier d’E. conicus.

En effet, il semblerait que cette Eryx ait des couleurs beaucoup plus sombres que son cousin, E. conicus. Contrairement à ce dernier, il est également à noter chez le Boa des Sables de Whitaker, l’absence totale d’écailles blanches et grises sur le dos et le haut des flancs, voire jusqu’en bas de ces derniers pour certains spécimens. Les couleurs sont généralement bien moins contrastées. Au niveau du patron, on remarque également une ligne dorsale plus large chez E. whitakeri que chez E. conicus.

Selon un photographe indien, les écailles seraient très légèrement carénées et donc plus lisses chez cette espèce que chez le Boa des Sables à écailles rugueuses.

Comme chez tous les Eryx, le rostre dépasse largement la mâchoire inférieure. Il partage avec E. conicus, un museau bien prononcé et discernable du reste de la tête. Il semblerait également que ces deux serpents soient de bonne constitution, assez massif, ce que l’on voit bien sur la seconde photo.

Au niveau de la taille, cette espèce approcherait les 80cm pour une femelle. On voit d’ailleurs sur la seconde photo que le serpent mesure environ la longueur du bras d’un homme pour une épaisseur légèrement inférieure.

Détail de la tête d’un Eryx whitakeri provenant de Karwar :



Spécimen de provenance inconnue :



Tirée de : http://ophiophagus.nl/?attachment_id=1074

Spécimen venant de Kannur dans l’état de Kerala :



Tirée de : http://www.treknature.com/gallery/photo269877.htm

V. Mode de vie

Pour trouver des informations sur les milieux qu’ils rencontrent, on peut tout d’abord observer le sol visible sur deux des trois photos. On voit clairement qu’il ne vit pas dans du sable mais plutôt au milieu de petits rochers, de gravats et d’un tapis de feuille morte. Plutôt que de creuser réellement dans le sable, il doit plutôt s’abriter comme de la plupart des autres espèces d’Eryx, dans des terriers de rongeurs.

Il est chasse certainement à l’affut, sautant sur la moindre proie passant à sa portée.

VI. Captivité

Étant donné le peu d’informations qu’il existe sur cette espèce, et le peu d’articles scientifiques, il ne doit pas y avoir d’Eryx whitakeri élevés en captivité, du moins en Europe et aux États-Unis.

Dans le futur il est tout à fait probable de voir quelques animaux arriver dans nos régions, même si comme d’habitude, l’achat de tels spécimens doit être réservés à des professionnels ou à des amateurs avec des structures adaptées à des animaux prélevés dans la nature ; et possédant de vrais projets de reproduction, et non pas dans le but de faire un simple achat-revente, comme c’est actuellement le cas avec l’Eryx muelleri.

VII. Bibliographie et sources

1) Littérature sur Eryx whitakeri

- Das I., « A new species of Eryx from south-western India », Journal Bombay Natural History Society, N°88, 1991, p. 92-97.
- Captain A. et Whitaker R., Snakes of India, Draco Books, 2004.

2) Sites internet et forums sur Eryx whitakeri

- http://passion-erycinae.xooit.fr/index.php : forum de passionnés des Erycinae : Calabaria, Charina, Eryx et Lichanura
- http://reptile-database.reptarium.cz/species?genus=Eryx&species=whitake… : quelques éléments bibliographiques inutiles notamment les articles de Chris Jones
- http://eryx85.free.fr/ : site sur les Eryx
- http://www.kingsnake.com/sandboa/conicus.html : fiche sur E. conicus mais avec une allusion à E. whitakeri

3) Liens sur le climat en Inde

- http://fr.wikipedia.org/wiki/Climat_en_Inde : fiche générale sur le climat indien
- http://en.wikipedia.org/wiki/Karwar : climat à Karwar
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Bangalore : climat à Bangalore
- http://www.climate-charts.com/Locations/i/IN42867.php : climat à Nagpur

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