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Michel23

Les dessous noirs de l’Amour blanc (Raphaël Quesada)

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Article paru dans les épines drômoises de décembre 2005

Citation :
Article publié avec l'autorisation de l'INRA, texte original

http://ww.inra.fr/dpenv/pdf/quesac51.pdf

Auteur : Raphaël Quesada Place du Doyenné, 38890 Saint-Chef LO.PARVI@wanadoo.fr
Le Courrier de l’environnement de l’INRA n°51, février 2004

L’Amour blanc, Ctenopharyngodon idella (Cuvier et Valenciennes, 1844), est un poisson d’eau douce originaire d’Asie orientale (bassin des fleuves Amour et Yang Tsé Kiang), introduit en France en 1957 (Chimits, 1958). Il est importé dans les élevages extensifs de carpes ( Cyprinus carpio ) depuis quelques dizaines d’années (Arrignon, 1991 ; Muus et Dahlström,1991) afin de limiter la végétation aquatique.

Cette carpe chinoise (grass carp des anglo-saxons) dotée d’une mâchoire adaptée au broutage, possède en effet la particularité d’être herbivore, contrairement aux autres poissons présents en Europe. Les plantes fibreuses sont consommées en priorité, les characées et les algues filamenteuses en dernier ressort (Le Louarn in Keith et Allardi, 2001). Elle ingère en même temps des organismes vivants parmi ces plantes (mollusques, larves d’insectes…) (Bruslé et Quignard, 2001).

Thermophile, elle se reproduit dans les cours d’eau rapides (1 à 1,7 m/s) et ses œufs sont pélagiques. La reproduction naturelle de cette espèce n’a jamais été signalée en France (Le Louarn in Keith et Allardi, 2001 ;Bruslé et Quignard, 2001). De plus, les pisciculteurs ont mis sur le marché des individus "bricolés" génétiquement (triploïdes stériles) qui excluent toute reproduction naturelle (Bruslé et Quignard, 2001 ;Dumas, 2002).

Par mesure de précaution, le législateur (loi pêche de 1984) interdit l’introduction de cette espèce dans les eaux libres en France. En revanche, elle n’est pas classée nuisible et peut être achetée, transportée et introduite dans les eaux closes (étangs privés sans évacuation permanente vers le réseau).

Son efficacité pour venir à bout des herbiers aquatiques les plus envahissants et sa combativité en ont rapidement fait la mascotte des pêcheurs spécialisés dans la pêche à la carpe. La pêche moderne de la carpe, originaire d’Angleterre, est apparue vers les années 1980 en France et attire un nombre de pratiquants toujours croissant.

Cette nouvelle façon de concevoir la pêche se dit plus "écologique" que la pêche à la ligne classique car les " carpistes" relâchent le poisson qu’ils attrapent (pêche appelée no-kill) (Barthélémy, 1999 ; Dumas, 2002). Elle n'a cependant pas pu obtenir de label particulier du ministère de l'Environnement qui ne reconnaît que 3 types de pêcheurs (prédateurs) : les amateurs à la ligne et les pêcheurs aux engins amateurs ou professionnels (Perrin, comm. pers.).

Afin de pouvoir (re-)pêcher les gros poissons (la pêche à la carpe privilégie la recherche du plus gros trophée) dans de bonnes conditions, il est nécessaire que les herbiers soient réduits au minimum car ils constituent une gêne (accrochage et casse des lignes). L’Amour blanc, "défricheur naturel", vient lui aussi conforter cette idée de respect du milieu naturel et des espèces induite par la pratique du no-kill. En effet, il semble plus naturel que les herbiers soient consommés par des poissons plutôt que détruits par des herbicides (même ceux soi disant " biodégradables" selon l'ACTA…) ou par faucardage.

Dans certaines piscicultures extensives d’étangs, le désherbage, autrefois assuré par vidange régulière des étangs et assec, s’espace ainsi de plus en plus grâce à l’action des amours blancs. Le naturaliste devrait donc, en toute logique, se réjouir de cette nouvelle pratique de pêche et de l’arrivée d’un "désherbant" écologique… Mais voilà, dans la nature, tout est affaire d’équilibre et, malheureusement, la bonne volonté des pêcheurs se heurte au fonctionnement autarcique de l’écosystème étang.

Les "carpistes" introduisent dans les étangs et, même, dans des ballastières phréatiques des amours blancs de petite taille sans avoir aucune idée du potentiel alimentaire du biotope ni de la densité de poissons à l’hectare qu’il serait opportun d’introduire. Certains pisciculteurs, motivés par la vente d’un maximum d’individus, avancent des chiffres complètement fantaisistes…

Or l’Amour blanc ne se nourrit que quand la température de l’eau est suffisamment élevée (20°C et plus) et cesse de s’alimenter pendant la période d’hivernage (Bruslé et Quignard, 2001). Les individus introduits sont en général de faible taille (moins de 2 kg) et le milieu récepteur possède alors le maximum d’herbiers aquatiques. Durant les premiers mois, voire les premières années suivant la taille de l’étang, le broutage des jeunes pousses par les amours blancs suffira juste à limiter l’expansion des herbiers. Puis, rapidement, les herbiers vont commencer à diminuer pour enfin disparaître totalement. Cette chute brutale est due à plusieurs facteurs. Tout d’abord, les amours blancs grossissent en moyenne de 1 à 2 kg par an et il faut environ 50 kg de matière végétale pour produire 1 kg d’Amour blanc (Hristic, 1976 in Bruslé et Quignard, 2001). Ils pourront atteindre la taille respectable de 150 cm pour 35 kg (Bruslé et Quignard, 2001). Or l'on sait qu'à partir du seuil de 250 kg d'Amour à l'hectare, la régression est inévitable (De Nie, 1987).

Le deuxième facteur de la chute brutale des herbiers est lié aux autres herbivores - souvent "exotiques" eux aussi, comme le Ragondin (Myocastor coypus) et le Cygne tuberculé (Cygnus olor) - qui se concentrent eux aussi sur la nourriture qui tend à diminuer (Thienpont, 2002)…

Le troisième état, un peu plus long à se mettre en place, est encore plus radical : la consommation d’une quantité considérable de macrophytes et l’éradication de la végétation aquatique altèrent les habitats aquatiques par un accroissement de la turbidité de l’eau associée à une diminution de la concentration en oxygène (Bain, 1993 in Bruslé et Quignard, 2001). En effet, les poissons " blancs" (Carpe commune et Carpe cuir, Gardon, Rotengle, etc.) qui se nourrissent habituellement des graines et des invertébrés qu’ils trouvent dans les herbiers sont contraints soit de filtrer le plancton animal soit de fouiller en permanence la vase du fond de l’étang pour s’alimenter. Ils entraînent ainsi, par bioturbation, énormément de matières en suspension dans l’eau. Laquelle devient complètement trouble (prenant quasiment la couleur de la vase sur certains étangs) et la lumière du soleil n’atteint plus le fond de l’étang.

Cette augmentation spectaculaire de la turbidité de l’eau gêne la photosynthèse et entraîne à terme la disparition totale des plantes aquatiques… au profit des algues filamenteuses inconsommables par les poissons. Certes, les pêcheurs n’accrochent plus leurs lignes sur les herbiers et les poissons mordent particulièrement bien à l’hameçon car ils manquent de nourriture naturelle. Dans ce milieu glauque, ils sont particulièrement réceptifs à l'amorçage que les carpistes jettent en quantités considérables sous forme d’aliments hautement énergétiques, colorés et parfumés. Ils contribuent ainsi à accentuer l’eutrophisation du milieu.

Notons au passage que la carpe chinoise n'est pas très attirée par ces mixtures et reste rarement capturée. Bien évidemment, l’empoissonnement permanent permet de combler le déficit de reproduction naturelle et la mortalité qu’entraînent les néfastes manipulations des poissons blessés et relâchés. Ainsi, le pêcheur sportif, féru de technologie (chaque équipement de carpiste coûte 2 à 3 000 €), voulant être "écolo" (Barthélémy, 1999) se comporte, malgré lui, comme un destructeur d’étangs particulièrement redoutable. Sait-il que les herbiers aquatiques jouent un rôle écologique majeur pour de nombreuses espèces animales ? Ils sont le lieu d’alimentation et de reproduction de centaines d’invertébrés et de nombreux amphibiens, poissons,
oiseaux.

L’introduction excessive des amours blancs entraîne une perte des habitats refuges, des zones d’alimentation et des aires de reproduction des espèces phytophiles, d’où des effets négatifs vis-à-vis des poissons et des oiseaux aquatiques (Bain, 1993 in Bruslé et Quignard, 2001). La destruction des frayères des autres poissons par l’Amour blanc est signalée par plusieurs auteurs (Le Louarn, in Keith et Allardi, 2001 ; Hristic, 1976 in Bruslé et Quignard, 2001).

Le cortège floristique de ces herbiers abrite souvent des espèces rares dont certaines sont protégées localement, voire visées par la directive européenne Habitats Faune et Flore (Quesada, 2002a). D’autres dérives de la pêche à la carpe, comme le maintien du niveau d’eau maximum de l’étang, sont malheureusement à souligner. Certes, en augmentant la taille du bocal, on augmente la taille des poissons trophées mais on limite la roselière et on empêche également le marnage qui oxygène les vasières et qui est bénéfique à tout le cortège floristique et faunistique des grèves (Quesada, 2002b).

La pêche de nuit à la carpe est autorisée sur quelques plans d’eau soumis à la loi Pêche et sur de nombreuses eaux closes. Celle-ci entraîne des problèmes de gestion des plans d’eau (contrôle des prises quasi impossible, abandons de tas de déchets, etc.) et facilite la casse des lignes de pêche car les pêcheurs accrochent plus fréquemment. Ces lignes de pêche (notamment les " tresses" sont quasiment imputrescibles et forment sous l’eau de véritables pièges pour de nombreux animaux (oiseaux, Tortue cistude, poissons, etc.) (Dumas, 2002).

Sur la réserve naturelle régionale des étangs de Mépieu, un étang de 0,8 ha qui ne possédait plus aucune végétation aquatique a été entièrement vidangé en fin d’été 2002 afin d’ôter les amours blancs et les carpes qui s’y trouvaient. Au printemps 2003, il était entièrement colonisé par les algues Charas (source importante de nourriture pour les canards) et plusieurs espèces de plantes aquatiques faisaient leur apparition (Oenanthe aquatiqua, Potamogeton gramineus, Najas marina, Ranunculus trichophyllus…). Deux nichées de Canard colvert (Anas platyrhynchos) et une nichée de Fuligule milouin (Aythya ferina) ont été repérées ce printemps sur cet étang habituellement déserté par les anatidés. Preuve que le phénomène de disparition des herbiers n’est pas irréversible et qu’avec une gestion appropriée des étangs, il est possible de retrouver rapidement un cortège écologique diversifié.

Sur le grand étang de la réserve naturelle régionale des étangs de Mépieu (plus de 30 ha), la baisse du niveau d’eau a déjà permis de retrouver un cortège floristique de grève très intéressant (Rumex maritimus, Carex bohemica, Bolboschoenus maritimus, Juncus articulatus, Cyperus fuscus, etc.) qui avait complètement disparu. La pêche à la ligne est autorisée entre septembre et février sur des postes de pêche fixes. La gestion de la pêche est assurée par la fédération de pêche et de protection du milieu aquatique de l’Isère.

Il est fortement recommandé aux "carpistes" d’ôter les poissons exogènes (Amour blanc et Silure). De plus, l’association Lo Parvi, gestionnaire de la réserve, effectue la pêche de régulation des amours blancs à l’aide de filets. Celle-ci devra se poursuivre sur plusieurs années afin de ramener la population à un niveau acceptable. En somme, il faut un peu moins d'Amour que d'ordinaire pour voir renaître les herbiers aquatiques et roselières qui sont l'écrin vert de nos étangs .

Raphaël Quesada est président de l’Association nature Nord Isère Lo Parvi.

Je tiens à remercier Guillaume Delcourt, Cécile Dubois, Jean-François Perrin et Stéphanie Thienpont, pour leurs
informations et leurs relectures critiques de cet article.


On peut se poser des questions, quid des tortues, des poissons d'aquariums, jussie et autres plantes décoratives si néfastes pour les milieux aquatiques et qui sont relachés par des gens certains de faire une bonne action écologique ??
N'y aurait-il pas là aussi un gros travail d'information à faire ? Ne serait-ce qu'auprès des vendeurs animaliers qui devraient avoir obligation de prévenir leurs clients des dangers que ceux-ci peuvent faire courrir a l'environnement en relachant inopinément leurs acquisitions dans la nature ?

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Michel a écrit:


On peut se poser des questions, quid des tortues, des poissons d'aquariums, jussie et autres plantes décoratives si néfastes pour les milieux aquatiques et qui sont relachés par des gens certains de faire une bonne action écologique ??
N'y aurait-il pas là aussi un gros travail d'information à faire ? Ne serait-ce qu'auprès des vendeurs animaliers qui devraient avoir obligation de prévenir leurs clients des dangers que ceux-ci peuvent faire courrir a l'environnement en relachant inopinément leurs acquisitions dans la nature ?

Il s'agit des pêcheurs, là...
Ils se f... royalement du rôle des herbiers pour les amphibiens, les alevins et les insectes (et donc les chaînes alimentaires) qui sont aussi un facteur de diversité.
On voit là comment est "creux" l'argument selon lequel ce sont les usagers de la nature qui la connaissent le mieux : chasseurs, pêcheurs, agriculteurs;, éleveurs...parapentistes ( Wink )...

Pour ce qui est des commerçants...c'est beaucoup demander à leur conscience de citoyen ( Laughing ) que de se priver de vendre ce qui peut l'être.
Quant à leurs clients! Sleep

Il faut informer oui, mais pour aboutir à une prise de décision politique : une loi d'interdiction.
C'est mon avis et je le partage. Very Happy

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Petit témoignage :
Près de chez moi il y a un petit étang, il commençait à être envahie par la végétation donc quelqu'un à proposé au propriétaire de mettre 1 amour blanc, mais pas plus.... Le hic, c'est que le pisciculture les vendant à fait une promotion au propriétaire et il en a donc acheté 5 pour son étang. Ce qui devait arriver arriva : plus de végétation, donc plus de frayère, alors en ce moment l'étang à sec pour revenir à un état normal.... À mon avis ce propriétaire aura compris et il ne refera pas la même erreur.....
Sinon niveau espèce exotique dans les cours d'eau je vois régulièrement des tortues de floride, mais pour voir une cistude, faut s'accrocher..... Evil or Very Mad

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A la suite des problèmes engendrés par le relâchage des tortues de floride (trachemys scripta elegans), la vente en est devenue interdite, mais les animaliers ont contourné le problème en vendant à la place leurs cousines (entre autre trachemys scripta scripta et trachemys scripta trootsi ) qui deviennent aussi grosses, et donc le problème n'a fait qu'être déplacé.
Ce sont certes des concurentes de la cistude, mais c'est encore pire car elles s'attaquent à des proies encore plus grosses et déséquilibre en peu de temps un biotope.
... Ne parlons pas non-plus des tortues de la famille des trionyx... pale il y a quelques années, il y a eu une campagne de réintroduction de trionyx dans le Gange pour le débarasser des cadavres humains trop nombreux... donc imaginez les bestiaux !!!

Je pense aussi pour bien connaitre le sujet (ma femme récupérait les tortues d'eau dont les gens ne voulaient plus) qu'ils ne les relâchent pas pour une raison écologique, mais bien pour s'en débarasser parce que ça devient gros !!! Heureusement le phénomène semble être en régression car on trouve un peu partout des endroits (certaines SPA...) qui les récupèrent.

Un autre phénomène important en ce qui concerne la cistude (je m'égarre un peu du sujet là... Razz ) c'est qu'elles sont ramssées par des particuliers et des collectionneurs peu scrupuleux. Espèce protégée, on en trouve facilement à la vente sur le net (idem pour l'herman). Il y aurait long à dire là-dessus...

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Je crois que l'article est complet et va bien au fond des choses. On ne perçoit pas un milieu aquatique comme un écosystème. On y bricole, on y joue aux apprentis sorcier sans se soucier des conséquences. Consternant.

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Ce n'est même pas jouer à l'apprentis sorcier, c'est juste adapter le milieu à une activité de l'homme. La raison est clairement indiquée : "il y avait trops d'herbe qui nous empêchait de pêcher tranquilement, donc on a mis des "vaches" aquatiques pour brouter l'herbe..." No

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Moralité, c'est toujours ceux qui payent une redevance a une fédération étatisée Chasseurs, pêcheurs, j'en passe et des meilleurs qui ont le droit de faire n'importe quoi avec la bénédiction du gouvernement. Et ça va aller en empirant pas vrai Loulou ? Twisted Evil

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Ben, dans le cas d'espèce ce n'est pas si simple car les eaux dites "closes" ne sont pas soumises à la loi pêche. On y fait donc ce que l'on veut. La nouvelle loi sur l'eau va simplifier le classement eaux libres/eaux closes mais dans les faits celà ne changera rien pour l'application de la loi. Pour ce qui est de la chasse, effectivement le gouvernement vient de faire cadeau d'un Etablissement public (l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage) au lobby chasse. Les elections approchent Evil or Very Mad
¨Pour en revenir à notre sujet, j'insiste sur le fait que le propeiétaire d'un etang ne se rends pas compte ou ne veut pas se rendre compte du fonctionnement "naturel". Il en paye les conséquences en devant vidanger son etang afin de restructurer les peuplements piscicoles et favoriser un fonctionnement 'autotrophe". (bien fait pour lui).

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L'évolution naturelle spontanée d'un étang (plan d'eau de faible profondeur, non traversé par un courant d'eau permanent), c'est l'eutrophisation, l'envahissement par la végétation et le comblement progressif jusqu'à l'assèchement...

Les surperbes régions d'étangs, haltes migratoires pour les oiseaux, comme la Dombes et le Forez, qui sont là depuis le Moyen-âge (Rabelais racontait que c'était un de ses Géants, chais plus lequel, Gargantua ou Pantagruel, qui s'asseyant sur les monts du Forez avait craché dans la plaine) n'existent que parce que ces étangs (d'ailleurs artificiels, avec des digues ou "chaussées") sont entretenus : vidange annuelle, avec "rotation" et mise en culture temporaire un an ou deux pour la Dombes, ce qui permet de dégrader la vase qui se comporte comme un engrais naturel pour les cultures. Vidange pour la pêche annuelle et remise en eau après quelques semaines de repos seulement en Forez...

L'intervention de l'homme est parfois très favorable à la biodiversité.

Malheureusement les pratiques intensives viennent aussi, comme en sylviculture, à l'encontre de ces pratiques intelligentes : l'intensification de la pisciculture d'étangs tend à privilégier les volumes d'eau (en gros proportionnels à la production de poisson), donc à surcreuser au détriment des herbiers et roselières (moins utiles si on compte moins sur la reproduction naturelle du poisson dans ces milieux pour le repeuplement). Heureusement, il y a les chasseurs Very Happy qui s'y opposent et demandent des roselières avec des hauts-fonds vaseux et des chenaux, pour le gibier d'eau, ce qui bénéficie aussi aux hérons pourprés, butors, grèbes et autres fauvettes... Mais ces habitats ne sont entretenus que parce qu'il représentent une valeur économique (c'est du boulot...).


:184:

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