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Christophe421

Tir de loup : lettre au préfet de l'Isère

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Dans un communiqué de la préfecture de l’Isère du 22 août 2006, le Préfet annonce l’autorisation d’abattre un loup suite à des attaques sur le troupeau de M. Jouffrey. AVES FRANCE réagit et envoie un courriel à la Préfecture de l’Isère (copie au Ministère de l’Ecologie) :

Monsieur le Préfet de l’Isère,

Dans un communiqué de la préfecture de l’Isère du 22 août 2006, vous annoncez l’autorisation de prélèvement d’un loup suite à des attaques sur l’alpage de Périoule, sur les communes d’Allevard - Pinsot et La Chapelle du Bard.

Comme vous le signalez, le troupeau qui a subi les attaques du loup est protégé par plusieurs moyens de protection, qui n’ont pas été suffisants pour empêcher les prédations. 21 moutons ont en effet été tués au mois de juillet après six attaques attribuées au loup.

Mais vous n’êtes pas sans savoir que le troupeau en question, gardé par M. Jouffrey, est ingérable.

L’efficacité des moyens de protection (clôtures, chiens, gardiennage, effarouchement...) n’est pourtant plus à prouver car elle a été démontrée sur de nombreuses estives, en France comme à l’étranger. Bien entendu, elles sont efficaces sur des troupeaux de taille raisonnable, ce qui n’est absolument pas le cas de celui de M. Jouffrey qui compte environ 3500 têtes.

Comment un homme aidé par deux chiens de protection peut-il surveiller 3500 ovins dans de bonnes conditions ? Il est facile de dénigrer les méthodes de prévention des attaques de troupeaux lorsqu’on les met en place dans de telles conditions !

Devant ce fait, vous prenez la décision d’abattre un loup, alors que vous savez que cela ne réglera pas le problème principal, à moins que votre idée ne soit d’exterminer une fois pour toute la totalité des prédateurs pour laisser place aux moutons dans le milieu sauvage. Même M. Jouffrey, dans un article du Dauphiné Libéré, annonçait que le tir d’un loup ne servirait à rien ! Alors, pourquoi autoriser cet abattage ? N’est-ce pas aux hommes d’adapter leurs méthodes de travail à leur environnement, et de tenter de trouver de nouvelles méthodes pour cohabiter avec le monde sauvage ?

Des solutions existent, mais il faudrait qu’il y ait en France une réelle volonté de faire cohabiter les grands prédateurs avec le monde de l’élevage.

D’abord, fractionner les troupeaux, qui sont actuellement regroupés sur un même lieu d’estive, permettrait de les protéger plus efficacement, mais aussi de limiter leurs nuisances, comme l’appauvrissement des sols sur les alpages (piétinement, déjections...). Cela permettrait également de conduire le troupeau sur différentes zones et le berger participerait, comme à l’époque, à l’entretien de la montagne en limitant la fermeture du milieu.

Ensuite, une fois les troupeaux rendus gérables par un nombre de bêtes adapté, les moyens de protection devront se généraliser. Les chiens de protection correctement dressés et les clôtures, additionnées à des systèmes d’effarouchement lumineux ou sonore sont très efficaces.

Cependant, notre consultant en clôtures de protection s’étonne que personne ne mette en place le système de fladeries dans notre pays, même expérimentalement. Ce système a déjà été testé en Suisse et a donné des résultats contre les coyotes dans le Montana et ailleurs... La technique est simple, peu coûteuse, mais oubliée en France alors qu’elle pourrait participer à la prévention des dommages (sans toutefois être efficace à 100%). Le zéro prédation est un leurre, mais la diminution de cette prédation n’est qu’une question de volonté de la part de tous les acteurs de ce dossier.

Associations, Etat, Eleveurs, nous sommes censés tous avoir le même but : diminuer au maximum les prédations. Les uns pour protéger la faune sauvage, les autres pour protéger leur activité économique.

Encore une fois, AVES France dénonce la solution radicale qui est à nouveau proposée par les représentants de l’Etat et invite les éleveurs et les différents partenaires, dont l’Etat, à réfléchir ensemble à de nouvelles méthodes pour diminuer le risque de prédations."

Christophe CORET
Président de l’association AVES FRANCE
65 rue des bons enfants
76000 ROUEN


http://www.aves.asso.fr/article.php3?id_article=258

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