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Michel23

Conservation de l’ours des Pyrénées

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Je transcris ici l'article que Christophe a fait paraitre sur AGORAVOX. ON ne peut que saluer son courage et l'opiniatreté de son combat. Si seulement tu pouvais être entendu...

Christophe CORET Président d'AVES FRANCE a écrit:


Conservation de l’ours des Pyrénées : le retour des réserves Lalonde

La mort de Palouma constitue une tragédie supplémentaire dans le dossier de l’ours des Pyrénées. Avant même que tout élément ne soit communiqué, le ministère de l’Ecologie écartait toute autre hypothèse que la mort accidentelle. Or, sans vouloir paraître paranoïaque, plusieurs éléments troublants nous poussent à nous interroger sur les circonstances de la mort de cette ourse, notamment le refus catégorique de certains bergers et éleveurs d’accepter les réintroductions, et les battues d’effarouchement menées par ces mêmes individus pendant les semaines qui ont précédé la chute de Palouma. D’autre part, il faut rappeler que les ours tués au cours des dernières années, ont été abattus lors de chasses organisées sur les territoires des plantigrades: Claude en 1994, Melba en 1997, Cannelle en 2004, sans compter le pauvre Papillon, dont la dépouille portait la trace de plombs...

Il est donc établi que la pratique de la chasse dans les zones à ours est particulièrement néfaste pour l’animal.

En conséquence, nous pensons que la création de réserves, incluant les territoires vitaux des ours, dans lesquelles les chasses seraient prohibées, constituerait le moyen le plus efficace pour permettre à une population d’ours d’atteindre les effectifs nécessaires à sa survie à long terme. Ces réserves ont déjà été instituées dans le passé, par le ministre en fonction en 1990, Brice Lalonde.
A l’époque, les négociations n’avaient pas permis de s’entendre sur une zone de 80 000 hectares sur laquelle la chasse aurait été soumise à un certain nombre de restrictions.
En conséquence, une autre proposition fut soumise aux élus et aux chasseurs qui la refusèrent également : il s’agissait de créer une réserve de 6500 ha englobant les zones vitales, où la chasse était interdite, et une zone de 6000 ha où la chasse était réglementée. Cela constituait pourtant une concession très importante offerte par l’Etat aux chasseurs, mais apparemment cela n’était pas suffisant... Ces réserves ont donc été un échec, puisque personne ne les a respectées et qu’elles furent abrogées par Michel Barnier en 1993. Entre-temps, le Conseil de l’Europe décidait de ne pas renouveler son diplôme au Parc national des Pyrénées, incapable de prendre les mesures nécessaires à la sauvegarde des derniers plantigrades, mais ceci est une autre histoire...

En l’état actuel du dossier, nous pensons que la survie de la population d’ours des Pyrénées ne peut être garantie sans la préservation intégrale de son habitat.
Les expériences de plusieurs pays nous montrent qu’un programme de renforcement de l’ours ne peut-être efficace sans une protection de son habitat par des mesures concrètes.
Le programme de conservation de nos ours dure maintenant depuis plus de dix ans. La population ne cesse de diminuer malgré les réintroductions, d’une part parce que le dialogue est quasiment impossible avec les opposants les plus irréductibles de l’ours, d’autre part parce que certains groupes, dont les chasseurs, n’entendent pas renoncer à leurs « privilèges » pour donner sa chance à l’animal.

Ces réserves biologiques doivent protéger l’ours contre la chasse certes, mais aussi contre les aménagements touristiques et forestiers.

L’une des missions du gouvernement français est de protéger notre patrimoine naturel et de sauvegarder la biodiversité. Il appartient donc à l’Etat de prendre toutes dispositions pour garantir un futur viable à l’ours pyrénéen, et notamment d’interdire ou de réglementer très sévèrement les activités pouvant nuire à ces animaux.
Combien de temps devrons-nous attendre pour voir enfin les éleveurs et bergers récalcitrants accepter les mesures de prévention et de protection préconisées par les associations et spécialistes de la question ?
Combien de temps devrons-nous attendre pour que les chasseurs daignent enfin respecter les zones à ours et éviter toute battue dans ces secteurs, comme il leur a été maintes fois demandé ? Le temps de voir s’éteindre le dernier ours ? L’animal devra-t-il subir le même sort que le bouquetin des Pyrénées ?

Depuis l’échec des réserves Lalonde, le dossier a tout de même connu quelques évolutions positives, avec les premières réintroductions en 1996/1997. Il serait donc souhaitable de mettre en place des mesures complémentaires à ces réintroductions, à savoir la protection intégrale des zones vitales. Comme nous l’évoquions au début de notre article, il nous semble donc logique d’interdire une chasse lorsqu’elle est susceptible de mettre en danger la population d’ours (seules les battues administratives bien encadrées et réglementées pourraient être autorisées pour réguler les grands mammifères).

La réglementation des activités humaines dans ces zones strictement protégées ne doit pas s’appliquer seulement aux chasseurs. Nos voisins italiens ont pour cela divisé le Parc national des Abruzzes en quatre zones :

La zone A est une réserve intégrale dont l’accès est interdit sans la présence d’un garde ou d’un guide.

La zone B sert de réserve générale où l’élevage est permis.

La zone C est une zone de protection dans laquelle seule l’agriculture non motorisée est autorisée.

La zone D est une zone de développement dans laquelle on trouve les infrastructures liées au tourisme.

Pour en revenir aux Pyrénées, AVES France souhaite la mise en place de réserves intégrales sur une partie du domaine vital de l’ours. Les zones à ours dans lesquelles le pastoralisme est toléré doivent être conditionnées par la mise en place systématique de moyens de protection, afin de prévenir les dommages sur les troupeaux (mesures soutenues financièrement par l’Etat).

Mais le gouvernement français aura-t-il le courage et la volonté politique de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires à la survie du plantigrade dans nos montagnes
?

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Suite - Christophe... a écrit:


Attention, nous ne souhaitons pas que les ours soient parqués dans "un sanctuaire" mais qu’ils puissent trouver des zones refuges, des zones préservées dans lesquelles ils seront à l’abris de la chasse et des activités humaines.
Partout où on a mis en place des projets de conservation des ours, on a préalablement protégé les zones à ours. En France, les ours sont victimes d’accidents (sic) de chasse depuis trop longtemps et subissent une pression de la part des anti-ours qu’il faut réduire.

En créant ce type de zones protégées, comme en Italie, dont les accès sont limités, l’ours retrouvera son territoire et les éleveurs qui le partageront devront (enfin) jouer le jeu et installer des moyens de protection pour une meilleure cohabitation.

Pour faire simple, nous sommes évidemment contre le parcage des ours dans des réserves! Nous pronons une réglementation plus stricte des activités humaines sur le territoire des plantigrades.

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Entendus, nous le sommes un peu.
Notre discours est repris dans quelques articles et des journalistes commencent à nous demander des informations sur ce positionnement... mais ce n'est pas encore suffisant.
La communication est un travail de longue haleine et ce type d'article engendre aussi la montée aux créneaux des anti-ours... et ils sont malheureusement beaucoup plus écoutés que nous !

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