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Chentyt

Le sauvetage de l'outarde passe désormais par son élevage

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Ornithologie La Ligue pour la protection des oiseaux et le centre CNRS de Chizé recueillent des nouveau-nés dans une ferme et les relâchent dans la nature.

UN CENTRE d'élevage vient d'être inauguré à Sainte-Blandine (Deux-Sèvres) pour sauver l'outarde canepetière (Tetrax tetrax) dont les populations ont diminué de plus de 80% en vingt ans. Lors d'un premier programme de préservation Life-Nature, les chercheurs du CNRS-Chizé avaient compris que la diminution des effectifs était liée aux pratiques agricoles. Des simulations leur avaient permis de déterminer que si rien n'était fait ; d'ici 30 à 50 ans, nos enfants assisteraient à la disparition totale de cette espèce. Implanté en plein coeur de la dernière population migratrice française de cet oiseau sauvage, ce centre d'élevage est le résultat de la coopération de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) et du CNRS de Chizé. Il fonctionne depuis mai 2005 grâce à un deuxième programme Life-Nature subventionné à hauteur de 55% par l'Europe, le reste étant pris en charge par d'autres organismes, dont la Région et le département Poitou-Charentes.

À Sainte-Blandine, dans une ferme d'un hectare, on récupère les oeufs dans les champs, des oeufs verts facilement confondus avec les graminées. Après éclosion, les oiseaux sont mis en volières. Une douzaine de ces dernières abritent des adultes pour la reproduction et des poussins à réinsérer dans la nature vers deux mois. Les rassemblements des outardes sauvages s'effectuent près d'une volière à partir du mois d'août, en vue de la migration vers l'Espagne et le Portugal. Les portes de la cage s'ouvrent alors pour l'envol vers le soleil.

«Des résultats encourageants»

En 2005, sur 22 oiseaux relâchés avec des balises Argos, 20 sont partis. Seulement 11 ont été retrouvés au printemps en France dont quatre ont hiverné ici, 3 en Espagne et 1 au Portugal. «Des résultats encourageants», commente Vincent Bretagnolle, chercheur au CNRS-Chizé. Cette année, trente oiseaux supplémentaires seront lâchés pour permettre de modéliser les résultats. «Les relâcher, c'est bien, observe Christophe Jolivet de la LPO, coordinateur du programme, mais cela ne suffira pas.» En effet, leur milieu de vie est façonné par l'agriculture intensive mise en place par la politique agricole commune. «Faucher plus tard sur 15% des terres suffirait pour que l'outarde puisse se reproduire.» Pour renforcer les chances de survie de l'espèce, le Muséum (MNHN) est en train d'installer un Conservatoire à la Haute Touche (Indre).

Dès maintenant, une vingtaine d'oiseaux seront habitués à la présence humaine (imprégnés), ce qui permettra de les étudier. «Les outardes nourries à la main pendant les premiers jours et isolées ensuite ne restent pas assujetties à l'homme, contrairement aux oies», explique Michel Saint Jalme, du Muséum (MNHN). En attendant, drôle d'oiseau que l'outarde ! Méfiante et difficile à observer, elle supporte mal la captivité. Et petit détail amusant qui peut aider le profane à comprendre pourquoi l'espèce a du mal à se reproduire, le cri de séduction du mâle pendant la parade ressemble à un retentissant «Prrt».

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