buzz03 0 Posté(e) le 25 septembre 2006 L'Est Republicain du jour consacre un dossier complet aux champignons ou plutot a leur cueillette avec pas moins de 6 articles. Comme les articles ne restent en ligne qu'un jour, je fais des copies/colles. Planète champignon La cueillette bat son plein. Sans que la réglementation soit toujours respectée par des ramasseurs aux motivations très diverses. NANCY. - La pousse de la mi-août favorisée par un mois de juillet extrêmement chaud suivi de pluies, a fait le bonheur des amateurs de champignons sauvages dans la région. Qu'ils courent les bois pour leur consommation personnelle ou pour en tirer un supplément de revenus, tous espèrent les conditions favorables à une pousse d'automne (cèpes, pieds de mouton, trompettes de la mort... ) aussi fructueuse. « Le ramassage des champignons n'est pas un droit, c'est une tolérance », rappelle Pierre Morin, d'Atton, titulaire du brevet de mycologie. « Les champignons cueillis dans la nature appartiennent toujours aux propriétaires des lieux », précise Catherine Normandin, chef du service forêt, environnement et développement rural à la DDAF de Meurthe-et-Moselle, qu'il s'agisse de l'Etat, des communes ou de privés. Il convient donc de toujours s'enquérir des dispositions édictées (interdictions, autorisations sous conditions comme l'achat d'une carte à la mairie, la cueillette réservée aux habitants de la commune etc... ) Dans les Vosges par exemple, par arrêté préfectoral, la récolte est tolérée, sous réserve de l'accord des propriétaires, dans la limite de trois litres par jour et par personne, et ce pour la consommation familiale. La récolte pour une autre destination est soumise à autorisation du propriétaire, dit encore l'arrêté. Le vendeur doit pouvoir justifier de l'origine et de la provenance des champignons. Le respect des biotopes Phénomène récent, les Vosges seraient confrontées à des « battues » vues d'un très mauvais oeil, tant par les forestiers que les élus ou encore les ramasseurs locaux... Pour certains, le phénomène reste marginal ; pour d'autres il est inquiétant. Devant des pratiques déraisonnables, le maire de Fontenay par exemple, a été conduit à rappeler l'usage en la matière (lire par ailleurs). Pour Jean-Paul Maurice, pharmacien à Neufchâteau et conseiller scientifique régional du patrimoine naturel de Lorraine, il convient de faire la part des choses entre le ramasseur local « et les escouades qui ratissent la forêt et la dévalorisent. L'inadmissible, c'est le non respect des biotopes et des quotas imposés par jour et par personne, le fait de léser économiquement la population locale ». Des « escouades » qui, selon lui, vendent le fruit de leur ratissage hors la région. M. -H. V. Une filière commerciale bien organisée NANCY. - Installée à Golbey, la Forestière de champignons, créée en 1994, est une entreprise spécialisée dans le ramassage, la collecte et la mise en marché de champignons sylvestres. La collecte se fait dans trente dépôts salariés de l'entreprise, situés dans les Vosges, en Haute-Saône, Meurthe-et-Moselle et Haute-Marne. Là ont lieu l'achat, la pesée, le tri, le calibrage et le règlement en espèces des champignons aux ramasseurs. Un deuxième tri, puis le nettoyage, s'opèrent sur la plate-forme de Golbey. Puis vient le conditionnement (en colis de 1 à 3 kg, en barquettes de 250 ou 500 g) selon la demande des clients que sont le marché de Rungis, la restauration, les détaillants ou grossistes de fruits et légumes, les particuliers. En France et à l'étranger (Belgique, Allemagne, Italie... ) Si l'activité est totalement dépendante de la météo, elle l'est aussi aujourd'hui « des pays de l'Est qui ont complètement envahi le marché depuis 2-3 ans », commente Guy Belin, patron de l'entreprise, titulaire d'un BTS production forestière et d'un DUT gestion entreprises. A Lubines, dans le canton de Provenchères (Vosges), l'entreprise Champi Est développe la même activité. A sa tête Patrick Falaize. « D'une année sur l'autre, le tonnage peut varier de 1 à 10. On peut faire en une semaine ce que l'on a fait en une saison. » Profil des ramasseurs : « En général des gens qui travaillent. Des hommes, des femmes, des retraités qui ramassent pour se faire un complément de revenus dont le montant est également variable de 1 à 10. » M. -H. V. « A la limite de la guéguerre » NANCY. - Il y a un mois, Guy Colné, le maire de Fontenay dans le canton de Bruyères (Vosges), s'est vu dans l'obligation de prendre un arrêté. Un rappel au civisme devenu impérieux pour que soient respectés la forêt, les cultures, mais aussi le partage. « Il y avait une telle dévastation de la forêt... C'était à la limite de la guéguerre, à celui qui arriverait dans les parcelles le premier, sans tenir compte du respect des lieux. » Le premier magistrat fustige les abus : « Il y a un moment où il faut savoir faire la part des choses entre ceux qui vont aux champignons pour eux et ceux qui revendent en masse. Vous savez quand vous voyez des minibus de 10 personnes arriver venant d'autres régions, qui ratissent une parcelle entière... » Pour l'heure, l'arrêté semble avoir joué son rôle. Encore que le maire s'interroge : « Le cours du champignon a tellement baissé... » Reste que la commune a l'intention de veiller au grain, même si l'élu est bien conscient qu'il faudrait des armées de gardes forestiers pour contrer la technique du « pas vu, pas pris ». A la veille de l'ouverture de la chasse, l'élu entend aussi que soient respectés les chasseurs « qui paient des droits », l'afflux de cueilleurs entraînant le rabattage du gibier. M. - H. V. « De qualité saine, loyale et marchande » NANCY. - Le champignon sauvage n'entre pas dans la liste des produits normalisés. S'appliquent donc en ce qui le concerne, explique un agent de la direction départementale de la Concurrence, consommation et répression des fraudes des Vosges, les règles générales : le champignon doit être « de qualité saine, loyale et marchande. » Autrement dit entier, propre... des critères objectifs de bon sens. Cette obligation n'incombe pas au ramasseur, puisque ce n'est pas une profession, mais au grossiste qui met le produit sur le marché. Les directions départementales de la Concurrence, consommation et répression des fraudes effectuent régulièrement des contrôles sur les marchés, dans les grandes surfaces, les entreprises spécialisées dans la collecte et mise sur le marché des champignons sylvestres etc... « La réglementation joue double emploi avec la valeur commerciale », ajoute l'agent de la DDCCRF. « Si un champignon est cassé, il sera refusé par le client. » Adresse de l'emballeur, origine du produit (pays voire région) doivent être par ailleurs clairement identifiables sur le produit. A l'heure où la concurrence des pays de l'Est fait rage, la vigilance est-elle davantage de rigueur ? Pourrait-il y avoir tentation de vendre du champignon russe sous étiquette française, en raison du fort crédit d'image du champignon français ? « Nous n'avons eu à connaître que d'un cas cette année. Sur un marché forain », explique-t-on à la direction de la Concurrence, consommation et répression des fraudes des Vosges. Seuls des éléments objectifs de suspicion ont conduit à verbaliser ce commerçant qui ne pouvait fournir de preuves de la provenance de sa marchandise : « On était en pleine sécheresse ici, il n'y avait pas de pousses, ça on en était sûr. » L'infraction n'est donc pas aisée à prouver. Car au seul aspect, il paraît bien difficile de distinguer une girolle russe d'une girolle française. Le travail des services de la concurrence, consommation et répression des fraudes devrait être facilité dans les années à venir. Des prélèvements sont actuellement en cours dans le but de réaliser une banque de données qui fixera des références pour chaque pays. Autres contrôles de la concurrence, consommation et répression des fraudes : la recherche des métaux lourds (mercure en particulier) et la radioactivité : « Nous n'avons jamais eu de résultats dépassant les quantités maximales autorisées, qu'il s'agisse de champignons français ou de pays de l'Est. On est d'ailleurs toujours bien en deçà, alors que c'est le végétal qui absorbe le plus la radioactivité. » M. -H. V. « Une approche plus écologique » NANCY. - Le ramasseur qui court les bois pour sa consommation personnelle a, selon Françoise Gérard, pharmacienne à Nancy, « une approche plus écologique » qu'autrefois. Et responsable. « A l'officine par exemple, je n'ai jamais vu une amanite phalloïde sur le comptoir. » La jeune femme, membre de la société lorraine de mycologie et de l'association de mycologues pharmaciens, a encore pu le vérifier à l'occasion de la dernière pousse extraordinaire. « Les gens que nous voyons vont aux champignons par tradition familiale, ils ont une histoire derrière eux. » Et savent qu'il est formellement conseillé de faire vérifier leur cueillette avant consommation. Françoise Gérard, plongée dans ce monde dès l'enfance - son père était mycologue - se réjouit de constater l'existence aujourd'hui « d'énormément d'autodidactes pointus » en la matière. Elle ne manque d'ailleurs pas de vanter, pour les personnes qui souhaiteraient approfondir leurs connaissances, l'existence des cours gratuits ouverts à tous le mercredi à la société lorraine de mycologie et des sorties proposées les jeudis en saison par l'association de mycologues pharmaciens. « L'automne arrive, avec ses petits rhumes, ses fatigues de la rentrée... et ses champignons. » Cette maxime maison est à lire actuellement dans la vitrine de son officine, signe de sa passion. L'occasion aussi de mettre en valeur « Regards sur les champignons », un superbe ouvrage de la Nancéienne Aline Roth, 656 pages fruit de trente années de travail, d'observations, 225 planches couleur inédites, exécutées à la gouache, d'après nature et grandeur nature par l'auteur elle-même. M. -H. V. Planète champignon Quelques règles essentielles Ne cueillir que les champignons que l'on connaît, toujours avec leur pied ; les ranger dans un panier et bannir les sacs plastiques dans lesquels les micro-organismes se développent très vite ; les nettoyer sans attendre car ils s'altèrent vite. Les champignons peuvent stocker des composés polluants : il ne faut pas les ramasser en bordure de routes à grande circulation. Les mycotoxicologues conseillent par ailleurs de les consommer raisonnablement : pas plus de 150 g par semaine. Respecter les propriétaires Selon la jurisprudence, le fait qu'un propriétaire privé n'avertisse pas par panneau ou clôture une interdiction de cueillette n'autorise pas à pénétrer sur sa propriété. Son autorisation est donc toujours nécessaire sous peine d'amende proportionnelle à la cueillette, hors éventuels dommages et intérêts réclamés. Ces sanctions valent pour toute infraction à la réglementation quel que soit le propriétaire : Etat, collectivités publiques. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
tite drine 0 Posté(e) le 25 septembre 2006 bien interessant tout ça !! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Jacky09 0 Posté(e) le 25 septembre 2006 Pour information sur toutes ces filières ... le cèpe des vosges était à 28 € le kilo sur le marché de Maisons Laffitte samedi dernier. En pleine periode .... Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
buzz03 0 Posté(e) le 26 septembre 2006 Jacky a écrit:Pour information sur toutes ces filières ... le cèpe des vosges était à 28 € le kilo sur le marché de Maisons Laffitte samedi dernier. En pleine periode .... C'est affolant. D'apres des sources bien informees, dans les Hautes-Vosges, les depots les prenaient a seulement 2 euros le kilo et ils se retouvent en vente 14 fois plus cher. Il faut dire que ce fut une annee exceptionnelle, mais apparement, ca n'a pas eu d'effet sur le prix a la vente. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
CANIS111 0 Posté(e) le 26 septembre 2006 Pourquoi ne pas interdire tout simplement la vente de champignons sauvages dans les marchés comme "Rungis" et dans les commerces ? Seuls les restaurateurs pourraient en acquérir. Si c'était le cas le ramassage intensif disparaîtrait de lui-même et le problème serait réglé avant que la mycologie ne devienne qu'un lointain souvenir. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
buzz03 0 Posté(e) le 26 septembre 2006 CANIS a écrit:Pourquoi ne pas interdire tout simplement la vente de champignons sauvages dans les marchés comme "Rungis" et dans les commerces ? Seuls les restaurateurs pourraient en acquérir. Si c'était le cas le ramassage intensif disparaîtrait de lui-même et le problème serait réglé avant que la mycologie ne devienne qu'un lointain souvenir. Je suis tout a fait d'accord, mais je ne pense pas que ce soit une des priorties de notre ministre de l'ecologie. Cela dit, j'ouvre une petite parenthese. Je vais regulierement sur un forum conascre aux champignons que vous connaissez peut-etre (tachenon.com) et tous les membres sont bien sur des passionnes et ne vendent pas leurs champignons. Malgre cela, certains ne sont pas loin d'etre tout de meme des "viandards". En effet, il est de coutumes de mettre des photos des cueillettes et j'ai vu des truc ahurissants comme 3 ou 4 cagettes remplies de girolles et les cepes, n'en parlons meme pas. On croirait parfois un concours. A moins de manger des champignons a chaque repas ou d'inviter regulierement tout le quartier, je me demande ce qu'il en font. Alors je m'interroge sur les beaux discours que ces personnes tiennent parfois dans d'autres messages. Je sais que sur ce forum "nature et biodiversite", mon discours sera compris. Personnellement, quand mon panier est rempli, je part. En general, je cuisine les champignons le jour meme et je n'en conserve pas ni seche, ni congele. Si vraiment le cueillette est bonne j'en donne a mes proches et voila. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
tite drine 0 Posté(e) le 27 septembre 2006 Il m'est arrivé d'en ramasser beaucoup certaines fois, j'en donne à mon entourage et fait sécher le reste !! un vrai bonheur en plein hiver une pitite omelette avec quelques girolles ! Par contre, j'ai du mal à comprendre ceux qui les vendent.... et encore plus les razzias que font certains, débarquant à 35 en car et raflant le moindre champi de la forêt.... Moi, je commencerais par fermer tous les USAI et compagnie, on verrait moins de dégats... Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites