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Ugatza

Friche, nature et protection

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Voici un extrait d'un texte de François Terrasson.
Citation :
"On est frappé par l'acroissement sur tout le territoire français d'une végétation non contrôlée qui se développe jusqu'à fermer le paysage", explique la revue Espaces pour demain dans son numéro 43 (1), lira-t-on ailleurs.
Ailleurs et partout, même sur des auspices réputés écolos, s'alignent des chefs-d'oeuvre du genre : "les herbes folles étouffent les espèces","déherbons pour rendre notre arboretum présentable" ,"le débrousallage au service du milieu naturel" .
Bien sûr, des régiments d'insectes, des meutes d'escargots, des escadrons d'épines, des hordes sauvages de pissenlits se ruent à l'assaut des terres abandonnées par l'homme.
Où est le drame ? Car il y en a un ! Ce déferlement d'angoisse a des racines, ce festival de trouille du végétal qui pousse, du spontané qui s'impose, reflète évidemment une crise profonde.
Quand on a dit ça, on est bien avancé !
De toutes parts, les informations (ou les désinformations) affluent. La forêt sans l'homme périclite, la rivière meurt, la nature disparaît à l'instant du départ de l'agriculteur.
Il y en a qui croient toutes ces choses sincèrement. D'autres font seulement semblant. Ou s'y rallient pour prendre le train en marche.
Mais là-dedans, qu'est-ce qui est scientifiquement exact ? Et comment pourrions-nous le savoir ?
Seulement par l'observation suivie et répétée de ce qui se passe dans la réalité du terrain. Et par reformulation de quelques évidences.

Dans la tête des hommes, jusqu'à nouvel ordre, est perçu comme ce qui n'est pas artificiel, c'est-à-dire produit par l'homme.

Alors aucun problème, les ronces sont naturelles.
Très naturelles.
Trop peut-être !
Elles se faufilent, elles grimpent, elles avancent, elles piquent. Elles semblent avoir la volonté, extérieure et pourquoi pas opposée à la nôtre.

Sous le masque de la protection contre les ronces, les ennemis de la friche continuent hypocritement leur croisade contre la Nature en général, aidés de quelques naïfs protecteurs s'enrobant d'un verbiage quasi-para-pseudo-écologique.

[R] Non, la friche n'est pas un danger pour la nature !
C'est une chance, un miracle, une merveilleuse surprise. Toute cette belle végétation, ces fouillis inextricables, ces épines acérées, ces fondrières remplies de menthes et d'épilobes, ces bourdons affairés, mouches floricoles et rats des champs, couleuvres et vipères, rainettes dans les saules marsaults sont une reconquête.
C'est bien là que le bât blesse.
Car tous ceux qui craignent que la jachère (2) ne passe à la friche (2) utilisent eux aussi le mot "reconquête". En sens inverse ! L'homme doit se battre pour que les symboles de sa présence soient partout. D'où la réglementation d'entretien des jachères, les passages au désherbant et les couplets sur la nature qui n'a droit à ce nom que si justement elle ne le mérite pas.


La suite est ici...

http://www.inra.fr/dpenv/terrac27.htm
Accrochez-vous.

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J'ai beaucoup aimé, surtout " De la psychiatrie à l'étude des écosystèmes " et particulièrement cette phrase " la nature a existé pendant des centaines de millions d'années avant l'homme. Il serait surprenant qu'elle aie besoin de lui " peut-être me rassure-t-elle, puisque elle est le reflet de ce que j'ai pu répondre aux "moutonniers" qui prétendent être indispensables à la diversité d'une nature dite sauvage de nos alpages.

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Moi aussi, ton texte me plaît.

Citation :
D'autres font seulement semblant. Ou s'y rallient pour prendre le train en marche.

Je crois que j'en fais partie...

Je suis étudiante mais j'ai fais pas mal de travaux sur l'agriculture et avec des agriculteurs, et les friches, j'en entends parler...... l'entretien de l'espace, la gestion du paysage...... en développement rural, on ne parle presque que de ça. Bien sûr, l'agriculture joue un grand rôle là-dedans, et des paysages agricoles, des prairies pâturées par des vaches...c'est très joli... Mais pourquoi faut-il toujours "entretenir", si ce n'est pour donner une justification d'existence à certaines exploitations en péril ??
On va dire... pour empêcher les friches de venir. Mais pourquoi empêcher les friches? Parce que ça envahit. Mais il y en a tant que ça? Non, mais ça va vite! Et pourquoi les friches, c'est mal? alors là........ on parle de fermeture du paysage, de beauté (très subjective, par définition)...
Je me pose des questions, même si j'ai pas osé les soulever face aux profs. scratch

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Est-ce que tu penses que cela est applicable à la forêt méditerranéenne Question

D'accord, nos forêts de pins ne sont pas 'naturelles' mais on laisse la nature généraliser un espèce de 'maquis' Question

'On' plante quelque-chose d'autre ? L'olivier ? Le chêne ?

On laisse certaines zones se désertifier ? On urbanise ?

On laisse brûler ou on embauche des pompiers ?

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Quelle forêt méditerranéenne?
Pourquoi envisager une désertification? Bien sûr on n'urbanise pas : on est déjà allé trop loin.
D'où vient le feu?

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Ugatza a écrit:
Quelle forêt méditerranéenne?
Pourquoi envisager une désertification? Bien sûr on n'urbanise pas : on est déjà allé trop loin.
D'où vient le feu?


Celle qui n'existe plus ni en Espagne, ni ... au Portugal

Existe-t-il des modèles ou des études ?
Ne serait-ce pas un cycle incendie -> maquis -> incendie -> ... ?
Impact sur la pluviométrie ?
Impact sur le foncier ?

Mais l'idée aussi me séduit : fin des moyens inefficaces de lutte, équilibre naturel, ...

Le feu : nous en avions déjà discuté : c'est devenu une activité économique.

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Il y a le feu, qu'il y ait friche ou pas. Et 999 fois sur mille, il est d'origine humaine. D'autre part, il ne s'agit pas d'abandonner toute eactivité, mais d'abandonner la prétention pathologique de tout contrôler...
La forêt méditerranéenne couvrait autrefois TOUT le pourtour méditerranéen. Qu'est-ce qui l'a faite disparaître?

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Ugatza a écrit:
Il y a le feu, qu'il y ait friche ou pas. Et 999 fois sur mille, il est d'origine humaine. D'autre part, il ne s'agit pas d'abandonner toute eactivité, mais d'abandonner la prétention pathologique de tout contrôler...
La forêt méditerranéenne couvrait autrefois TOUT le pourtour méditerranéen. Qu'est-ce qui l'a faite disparaître?


Autrefois : il y avait des arbres en plien coeur du Sahara.
C'est pas le réchaufement actuel qui est la cause de son extension.
La forêt actuelle, avec ses défauts, tempère quand même le climat et permet de garder une certaine humidité. C'est pour cela que je parlais de risque de désertification.
Ne devrait-on pas conserver une partie de ces 'poumons' ?

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Les forets méditerraneennes posent un vrai problème. La foret pseudo primitive n'existe plus ou de manière très fragmentée (Port Cros, les quelques hectares qui n'ont pas brules dans les Maures ou l'Esterel ...) La foret de substitution, enresinée est encore plus inflammable. Les series regressives maquis, garrigues, si elle ont un interet fort dans un ensemble diversifié, contribuent à l'appauvrissement biologique quand elles tendent à devenir hégémonique après le feu. L'urbanisation, le mitage des espaces naturels contribuent aussi à l'appauvrissement.
La première reflexion consisterait à dire : débroussaillons et nous permettrons à une pseudo foret d'etre épargnée par l'incendie. Mais la reflexion doit être poussée plus loin. En débroussaillant, on uniformise les milieux et on risque de tendre vers un tout pinéde bien "propre dessous" privant encore plus de diversité.
En France, nous sommes arrivés à un tel piteux etat de conservation que l'intervention est obligatoire, pas seulement l'intervention directe sur les peuplements mais egalement l'intervention au niveau des PLU, SCOTT et consorts. On doit sauver de la foret pour la foret comme le dit Orever forcement en debroussaillant mais on doit aussi etre capable, et là est l'enjeu, de conserver et de restaurer de vrais forets.

Après ce beau discours, je vous avoue ne pas avoir de solution si ce n'est intervenir au cas par cas pour sauver ce qui peut l'etre, travailler sur ce qui n'est pas trop dégradé ... A ce propos, je vous conseille les travaux du CEEP (conservatoire etude des ecosystèmes de Provence) dont j'ai parlé dans la rubrique 'les autres associations".

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Loulou a écrit:
Les forets méditerraneennes posent un vrai problème. ..
...
Après ce beau discours, je vous avoue ne pas avoir de solution si ce n'est intervenir au cas par cas pour sauver ce qui peut l'etre, travailler sur ce qui n'est pas trop dégradé ...


999 d'accord avec toi.

Tu as oublié la Ste Baume ....

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orever a écrit:
Ugatza a écrit:
Il y a le feu, qu'il y ait friche ou pas. Et 999 fois sur mille, il est d'origine humaine. D'autre part, il ne s'agit pas d'abandonner toute eactivité, mais d'abandonner la prétention pathologique de tout contrôler...
La forêt méditerranéenne couvrait autrefois TOUT le pourtour méditerranéen. Qu'est-ce qui l'a faite disparaître?


Autrefois : il y avait des arbres en plien coeur du Sahara.
C'est pas le réchaufement actuel qui est la cause de son extension.
La forêt actuelle, avec ses défauts, tempère quand même le climat et permet de garder une certaine humidité. C'est pour cela que je parlais de risque de désertification.
Ne devrait-on pas conserver une partie de ces 'poumons' ?

Non, ce n'est pas le réchauffement climatique qui a fait disparaître l'immense forêt méditerranéenne.
C'est le pastoralisme.
Le comble est de justifier "l'entretien" et la "régulation" contre le feu du milieu inflammable créé par la destruction (pastorale) de cette forêt ...par le pastoralisme lui même.
Je pense au contraire que la solution au problème "feu" (qui concerne anthropocentriquement l'habitat humain) passe par la reforestation...qui maintient l'humidité.

Je pense aussi que la politique en matière de forêts est inspirée par la peur de la forêt...et que l'environnement modèle notre affectivité...qui modèle notre environnement.

Cet après midi, je surveillais une récréation: les enfants avaient 800 m2 d'herbe (et non de gazon) dans laquelle ils couraient, rampaient et se roulaient avec un plaisir évident... Smile
Pas une seule bagarre.
Pas de foot non plus... Wink (et ils étaient libres du choix de leurs jeux)

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Juste une petite remarque, d'accord pour la foret qui maintient l'humidité, seulement deux remarques.
Les sols méditerranéens, qu'ils soit sur support cristallophilliens ou calcaires sont très peu hydrophiles, donc ils retiendront "un peu" d'humidité. Ensuite, on peut tourner le problème dans tous les sens, le chene vert et les cistes ça brule quand même beaucoup plus facilement que les hetres Wink

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y en a pas de conclusions, mis à part les quelques pistes enoncées plus haut.
Et c'est pas le sourire aux levres que je dis ça !

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