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s.deschamps

Mais où sont les hannetons ???

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Le hanneton est ordinairement roux, avec des élytres plus clairs, des antennes en lamelles, et un regard qui évoque l’étourderie de l’oncle Fernand. Celui qu’on surnommait l’idiot de la famille.

Persécuté par les traitements chimiques, ce coléoptère (un scarabéidé) jadis si familier de nos parcs et vergers est en voie de disparition.

Les Vaudois l’appellent le cancoire – du patois cancorna, dérivé du latin cancer, crabe…

Son vol est bruyant, et si lourd qu’il est facile de l’attraper à la main, de le ramasser sur les troncs.

Mais avant de le relâcher, nous posions le hanneton à terre sur le dos pour observer sadiquement ses contorsions et le remuement de ses pattes.
Une expression a survécu à ce cruel passe-temps, heureusement oublié: gigoter comme un cancoire.

Le hanneton est lourd dans son vol, il est maladroit. D’où une deuxième expression, française celle-là : étourdi comme un hanneton.

Il est encombrant. En se mettant en grappe, il fait ployer une branche d’arbuste: il symbolise une situation embarrassée, hésitante. De là une troisième expression courante: qui n'est pas piqué (mangé) des hannetons = qui se manifeste dans toute sa force. Variante: pas piqué des vers.

Le hanneton lui-même n’a jamais fait de mal à personne. C’est sa larve qui est méchante: une gerce blanchâtre qui vit en terre, dévore les racines et peut anéantir des cultures entières.

Voilà pourquoi la progressive disparition de cet insecte n’est pleurée par personne, malheureusement. Même pas par les écologistes - un loup, ça a nettement plus de classe.

Pourtant, avant de décréter définitivement nuisible le hanneton, des savants français de l’Institut s’étaient ingéniés à lui trouver des utilités.

Si l’on se réfère au Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, on avait extrait de son corps en forme d’étui des substances lipoïdes pour graisser les essieux des voitures. Comme ceux-ci continuaient à grincer, on inventa une huile à brûler. Le feu ne prenant pas, on imagina des engrais, un pigment noirâtre pour artistes-peintres. Les chercheurs broyèrent des milliers de hannetons pour créer une farine alimentaire destinée à l’élevage des faisans…

Quelques-uns de ces académiciens se seraient même réunis en 1860, autour d’un repas singulier, pour vérifier si le ver blanc, cette maudite larve dévastatrice du hanneton, était comestible, donc nutritive et profitable au peuple – comme naguère l’avait été la patate réhabilitée par Parmentier.

La grande Histoire n’a jamais enregistré le résultat de leur expérience. Ni leurs noms mais moi, je ne vois plus d'hannetons...

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Quand on recopie un texte, il faut citer la source, en l'occurrence ici Gilbert Salem.
Texte complet ici.


duc

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Tu as tout à fait raison. J’aurai dû citer la source. Car, le texte de Salem retranscrit dans ce forum vient plus précisément d’un travail réalisé pour la revue « Le Culturactif Suisse » inspiré du travail de Salem sur lequel j’ai travaillé. Il avait effectivement pour but de lancer le débat sur la disparition de cette espèce pour un autre magazine en collaboration avec un rédacteur de la C.E, Thibault Lomel. Ce texte à donc pour but dans ce forum de faire la même chose, « parler » de la disparition de cette espèce et de la profusion de la même espèce dans d’autres régions. Les études existantes n’ont pas trouvées d’explications scientifiques à ce phénomène. Si quelqu’un a travaillé sur ce sujet, je suis preneur d’informations.

Merci

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