walter.3 0 Posté(e) le 18 août 2008 Rat brun (Rattus norvegicus) : prévention et lutte L’arrêté royal du 19 novembre 1987 rend obligatoire la lutte contre le rat brun (Rattus norvegicus Berk., aussi appelé rat gris, rat d’égout ou surmulot). La mise en œuvre de la lutte relevant du « responsable » au sens juridique du terme, elle concerne donc tout occupant public ou privé. Qui est le rat brun ? Le rat brun est un rongeur commensal de l’homme. Il est présent dans le monde entier et cause d’importants dégâts : destruction de biens, de nourriture, souillures et vecteur de maladies. L’adulte est long d’environ 25cm, plus une queue d’environ 20 cm. De couleur brun –gris, les poils hirsutes. Son poids peut dépasser 400g. Le jeune est d’une couleur plus grise. Pour s’installer, le rat a besoin de 3 choses : -un logis : un sol meuble, il aime creuser sous un support (dalle de béton, débris, déchets…) mais peut s’en passer s’il n’a pas le choix pourvu qu’il puisse creuser. -de la nourriture : parfaitement omnivore, le rat profite des aliments pour hommes ou animaux, des déchets de compost, de poubelles, bref, de tout ce qui est comestible et accessible. S’il en a l’occasion, il mange également des œufs ou de petits animaux (jeunes par exemple) et peut devenir cannibale face à des congénères blessés ou en cas de disette. -de l’eau : le rat a d’énormes besoins en eau et sa présence est liée à celle d’un point d’eau accessible (égout, ruisseau, mare, abreuvoir, piscine,…). Le rat est un animal sociable qui vit généralement en colonies hiérarchisées dont la taille dépend des ressources disponibles. Par besoin ou par opportunisme, des individus peuvent quitter la colonie pour s’installer ailleurs et en fonder une nouvelle. Une colonie peut comprendre plusieurs centaines d’individus sur quelques ares. Sa capacité de multiplication est très importante : 3 semaines de gestation, une dizaine de jeunes par portée, une maturité sexuelle à 6 semaines, jusqu’à 7 portées par an… Une jeune colonie dans un endroit favorable se développe rapidement. Plusieurs indices permettent de détecter sa présence : vue d’un individu, objets rongés, sacs grignotés, déjections, galeries (trou d’une petite dizaine de cm de diamètre avec le cas échéant un tas de déblais étalé à l’entrée), couloirs de passage. Empêcher qu’il ne s’installe La meilleure façon de se débarrasser du rat brun est… de ne pas en avoir ! Pour cela quelques mesures simples permettent d’empêcher l’installation d’une colonie, ou au moins d’empêcher qu’elle puisse s’accroître de façon importante, causant de gros dégâts et rendant la lutte difficile et onéreuse. -le logis : boucher ou grillager les anfractuosités, les trous, les égouts, tuyaux, soupiraux,… qui permettent aux rats de se déplacer et de s’abriter en sécurité. Eviter les tas de déchets, de débris, le bric à brac ou le bois stocké indéfiniment dans des endroits accessibles. -la nourriture : stocker la nourriture dans des récipients fermés, des remorques, des silos,…. Ne pas nourrir les animaux à l’extérieur, particulièrement le soir ; nourrir les animaux dans des bâtiments sur sol en dur, inaccessibles aux rongeurs, ou utiliser des mangeoires à bascule. Eviter de laisser des déchets de cuisine à l’air libre (compost ouvert, par exemple). -l’eau : rendre les points d’eau comme les abreuvoirs inaccessibles aux rats. Le piéger Le rat se méfie de tout ce qui est inhabituel (néophobe), ce qui le rend plus compliqué à piéger que la souris par exemple. Au vu des capacités de multiplication et d’apprentissage de l’animal, le piégeage n’est efficace que si la population se limite à quelques individus dans un milieu pauvre en ressources. Les pièges les plus communs sont le piège-trappe et la « tapette » à rat. Le lard à une excellente réputation comme appât. La colle à rat peut donner de bons résultats sur de jeunes sujets si elle est placée correctement. L’empoisonner Une dératisation efficace ne se conçoit pas sans l’aide de poisons. Tous les poisons destinés au rat brun sont des anticoagulants. Particulièrement efficaces contre les rongeurs, la mort différée empêche l’apprentissage. Un rat met environ 5 jours avant de mourir suite à l’empoisonnement, le temps d’épuiser ses réserves de vitamine K. Il existe une multitude de molécules anticoagulantes, présentées sous des formes diverses : grains, granulés, pâtes, gels, poudres,… Deux catégories de molécules : 1ère génération : (Coumafène, Coumatetralyl, Chlorophacinone) : ces produits sont souvent moins chers, demandent a être ingérés en plusieurs fois ou en grande quantité, sont moins toxiques pour l’environnement et peuvent parfois présenter des phénomènes de résistance. 2ème génération : (Brodifacoum, Bromadiolone, Difénacoum, Diféthialone, Flocoumafen) : agissent même en dose unique, sont plus toxiques pour l’environnement (les cadavres restent empoisonnés). En cas de colonie importante, une solution économique et écologique est d’utiliser un poison de 1ère génération et de terminer par un poison de seconde génération. La présentation dépend de l’utilisation qui sera faite : certains produits sont destinés pour l’intérieur ou l’extérieur ; les grains sont susceptibles d’être consommés par des oiseaux, les blocs et les pastas peuvent être déplacés ; les pastas intéressent les chiens et chats ; une poudre de piste se met sur le trajet des rats (qui s’empoisonneront en se léchant),…. Quelques conseils de sécurité : mettre des gants ; mettre le poison hors d’atteinte des enfants et des animaux domestiques ou sauvages ; attacher si possible les blocs ou pastas avec un fil de fer pour qu’ils ne les emportent pas ; contrôler régulièrement la présence de poison. Pour les appâts de première génération, prévoir un approvisionnement constant en rechargeant les postes régulièrement. Une pose d’appâts par semaine est suffisante pour les appâts de seconde génération, pas plus de 2-3 doses par poste : en effet la hiérarchie de la colonie et le délai avant la mort obligent à étaler le traitement dans le temps de façon à ce que quelques individus ne consomment pas tout le poison, n’en laissant pas aux autres ; en cas de forte population, mieux vaut multiplier les postes que de les surcharger en appâts. Il est possible que les rats mettent plusieurs jours à toucher aux appâts, particulièrement si ils sont cachés dans un tuyau ou une boîte qui n’était pas présente auparavant. Si un poste régulièrement visité ne l’est plus, vous pouvez l’enlever. Attention à la date de péremption du poison : il perd de son efficacité au cours du temps. Une lutte efficace est effectuée sur tout le territoire d’une colonie (qui est de quelques ares), il se peut que le foyer soit présent ou s’étende chez vos voisins : seule une lutte simultanée vous permettra de le détruire. Lutte permanente Il est possible que votre terrain soit de facto favorable à la présence du rat brun : proximité de rivière, endroit de stockage ou de transfert de nourriture, bâtiment agricole, poulailler, proximité d’un terrain vague, foyer important non traité dans le voisinage (à signaler à la commune !),… La première chose à faire est d’appliquer autant que possible les mesures de prévention. Ensuite, au besoin, effectuer une campagne de dératisation pour éliminer les individus présents. Pour éviter que des rats de passage ne recolonisent le site, quelques postes d’appâtage seront présents en permanence en des endroits stratégiques. Ils permettront d’une part de contrôler la présence ou non de rongeurs, d’autre part, de détruire les premiers individus avant qu’ils ne fondent une colonie. -les endroits : lieux de passage connus ; lieux favorables ; proximité de nourriture, logis ou eau ; le long d’un obstacle ; endroit discret, inaccessible aux enfants et animaux non ciblés. -les postes : conçu pour permettre le passage des rats (Æ : 8-10cm), pour résister à la curiosité d’enfants ou d’animaux, pour résister aux intempéries et à la moisissure. Ce peuvent être des tuyaux en PVC aménagés, des boîtes en bois ou autre. -les appâts : privilégier les appâts sous forme de blocs paraffinés : ils résistent à l’humidité et les traces de grignotement se voient très bien. Si possible, les attacher. Certaines molécules agissent aussi sur d’autres rongeurs susceptibles de visiter les postes tels souris, mulots, petits campagnols. -contrôle : un contrôle mensuel est indispensable afin de vérifier l’intégrité du poste et de remplacer les appâts. Davantage si le poste est systématiquement vidé avant, mais dans ce cas, cela signifie la présence d’un foyer à proximité. diffusé avec l'autorisation du CRAW / Lutte biologique et ressources phytogénétiques / Zoologie / labo "rongeurs" Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
lila15 0 Posté(e) le 18 août 2008 c'est un animal admirable: beau, intelligent, familier... mais en effet très nuisible... Pour transporter des oeufs; un rat se met sur le dos, prend l'oeuf entre ses pattes et d'autres rats le tirent par la queue... Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Jean-Paul01 0 Posté(e) le 18 août 2008 magnifique article, comme souvent Walter, merci Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité Posté(e) le 18 août 2008 très belle article a+ Cédric Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité Posté(e) le 19 août 2008 lila a écrit:c'est un animal admirable: beau, intelligent, familier... mais en effet très nuisible... Pour transporter des oeufs; un rat se met sur le dos, prend l'oeuf entre ses pattes et d'autres rats le tirent par la queue... c est vrai je l ai deja vu faire je me demandais meme si que se rat fesait sur le dos apres j ai compris travail en equipe tres intelligent Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité Posté(e) le 24 août 2008 bravo tres bel article :bav2:merci Marie Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites