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fab48

[Technique] Algues en eau douce

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Les algues en eau douce

Bien qu’elles soient un véritable fléau pour beaucoup d’aquariophiles, les algues font partie de l’aquarium et participent à leur manière à l’équilibre en absorbant les nitrates par exemple. Elles sont un signal à tout élément anormal dans le bac.
Lutter contre les algues c’est avant tout lutter contre un déséquilibre dû à une pollution que l’écosystème ne peut pas absorber ou qu’il absorbe trop lentement par rapport à la production de cette pollution.
Dans les bacs nouvellement installés (depuis moins de 5-6 mois), il est donc normal, naturel et quasiment inévitable de retrouver des algues.  En effet, elles profitent du fait que l’aquarium n’est pas encore bien équilibré pour s’installer et proliférer. Dans ce cas, il suffit généralement de faire preuve de patience (jusque 6 mois) et elles finissent par disparaître d’elles même si toutefois les paramètres sont bons. (Éclairage, qualité d’eau etc.)

La prolifération anormale des algues est le signe d’un déséquilibre ou d’un disfonctionnement :

- mauvaise qualité d’eau (excès de nitrates et/ou de phosphates) due au manque d’entretien dans les aquariums (pas de siphonages et changements d’eau réguliers, mauvais nettoyage du filtre etc.), la surpopulation, les excès de nourriture, l’utilisation abusive de l’eau du robinet (qui atteint des pics de pollution dans certaines régions…)
- éclairage inadapté (tubes inappropriés, trop vieux etc.)
- carence (manque d’un oligoélément qui paralyse la croissance des plantes par exemple) ou excès.

Pour éviter leur prolifération, il y’a plusieurs règles à respecter :

• éviter toute source de pollution :

- faire des changements d’eau réguliers (10 à 20 % chaque semaine). Ne pas oublier de siphonner le fond de l’aquarium afin d’éliminer les déchets organiques.
- Nettoyer régulièrement les éléments du filtre (mousses) et surtout ne pas toucher aux matériaux biologiques qui sont chargés en bactéries essentielles à l’équilibre du bac. S’assurer également que les équipements de filtration soient suffisants, adaptés à la taille du bac et montés correctement.
- limiter (si possible) l’utilisation des eaux trop polluées (l’eau du robinet dans certaines régions atteint des pics assez hauts en nitrates et phosphates ; de plus les algues ont tendance à proliférer en milieu alcalin donc en eau du robinet). Avoir recours à de l’eau osmosée (plus ou moins coupée avec de l’eau du robinet selon les espèces que vous voulez maintenir) peut être une bonne solution.
- ne pas attendre que l’eau de votre aquarium s’évapore avant de rajouter de l’eau par-dessus. La pollution, elle, ne s’évapore pas.
- ne pas avoir trop de poissons dans l’aquarium (1 cm de poisson par litre d’eau)
- ne pas nourrir excessivement (les poissons doivent avoir consommé la nourriture en quelques minutes). Trop de nourriture pollue l’eau.
- surveiller régulièrement les paramètres de votre eau (nitrites, nitrates, phosphates, fer, PH…)
- utiliser s’il le faut des résines « anti nitrates » et « anti phosphates » ou de la tourbe dans certains cas.
- éviter l’utilisation abusive de certains produits ou médicaments qui ont tendance à bouleverser l’équilibre d’un aquarium. En ce sens, ne pas hésiter à faire des changements d’eau et/ou à utiliser du charbon actif après l’utilisation de ce genre de produits. Attention toutefois à ne pas abuser du charbon actif qui a tendance à lâcher des éléments polluants (notamment des phosphates) et absorbe les chélateurs (liés au fer). Il convient donc de ne laisser le charbon que quelques jours après un traitement, de ne pas le réutiliser et de ne l’utiliser que ponctuellement.
- Privilégier les bacs plantés et les plantes à croissances rapides (ceratophyllum demersum, Hygrophila, Cabomba, Elodea, Myrrophyllum etc.) qui feront concurrence aux algues vertes en absorbant les sources de pollution. En ce sens, ne pas hésiter à utiliser des engrais qui nourriront les plantes (pastilles, boulettes, engrais liquides, sols nutritifs) et à injecter du CO2 qui fera pousser les plantes.
Attention à surveiller le taux de fer (il existe des tests chez Sera, JBL, Dupla…) car son excès (0,25 mg/l à 1 mg/l suivant le type de fer, chelaté ou non) encourage les algues et pas les plantes !

• avoir un bon éclairage :

- Approximativement, il faut environ 1 Watt pour 2 à 3 litres d’eau réelle. Si on veut être plus précis, il faut normalement entre 20 et 35 Lumens par litre d’eau réelle, donc entre 2000 et 3500 Lumens pour un aquarium de 100 litres. Si on considère que ce bac de 100 litres est équipé d’un seul tube de 18 Watts (qui correspond à 1100 Lumens), on se rend compte qu’on est en dessous de la valeur minimale. Il faut donc veiller d’une part à ce que l’aquarium soit équipé convenablement et d’autre part à mettre les meilleurs tubes possibles. Il ne faut pas oublier que les plantes ont un grand rôle dans l’équilibre du bac. Il convient donc de les faire pousser dans les meilleures conditions. Il faut donc choisir un tube à fort rendement : plus de 40 L/W suivant la taille.
- Un bon éclairage devra être proche de la température de couleur du soleil, soit 6500°K. Plus on descend dans les valeurs et plus on se rapproche des rouges. Plus on monte dans les valeurs et plus on se rapproche des bleus.
- Le spectre du tube (ou de l’ampoule) devra émettre toutes les couleurs de l’arc en ciel sauf le vert (pratiquement pas utilisé par la photosynthèse des plantes). Les couleurs vraiment importantes sont le rouge, l’orange et le bleu. Plus le spectre est large, riche et puissant sur ces couleurs, plus le tube est adapté pour les plantes.
- L’indice de Rendu des Couleurs (IRC) doit être très proche de 100 (supérieur ou égal à 80). Il s’agit d’une valeur dont l’importance est du domaine esthétique. En effet, l’IRC permet de révéler toutes les nuances des couleurs des poissons et des plantes. Il est rare de trouver des tubes qui conviennent à la fois aux plantes et aux poissons. C’est pourquoi il est possible d’utiliser plusieurs tubes de caractéristiques différentes (mise en valeur des couleurs et croissance des plantes).


- Eclairer pendant 11 à 12 heures par jour, si possible sans coupure.
- Changer les tubes tous les 6 à 8 mois et au pire tous les ans. Après ce laps de temps, ils éclairent toujours mais leur spectre à changé et les algues prennent généralement le dessus.
- Eviter les sols clairs
- Eviter la lumière directe du soleil (même si cela reste relatif car les bacs bien équilibrés ne sont normalement pas sujets à ce type de problème même en cas d’exposition assez forte)

• on peut aussi avoir recours à des « mangeurs d’algues »

En effet, certains poissons, escargots ou crevettes sont réputés pour manger certaines algues. Mais ils ne sont qu’un complément à une action en profondeur et ne résoudront jamais vos problèmes à eux seuls.
- l’otocinclus (mangeur d’algues vertes)
- l’ancistrus (mange parfois les diatomées)
- l’epalzéorhynchus
- le plecostomus
- le crossocheilus
- le gyrinocheilus
- le labeo
- les xyphos, platys, black mollys, les crevettes caridina, les ampullaires sont tous des herbivores qui peuvent se nourrir d’algues.


Les algues les plus fréquemment rencontrées :

• les diatomées (algues brunes) :

Caractérisées par une coque en silice, elles ont l’apparence d’une couche de rouille huileuse ou rugueuse qui recouvre la vitre et les décors. On les élimine facilement avec le doigt ou avec une éponge.

Causes :
- problème d’équilibre (souvent inévitable dans les nouveaux bacs)
- mauvaise qualité d’eau et/ou baisse de la qualité de l’éclairage (dans le cas de bacs anciens)
- utilisation d’une eau au PH élevé (qu’elles apprécient particulièrement) dans un bac dépourvu de plantes (aquarium type « cichlidés africains »). Du fait de la quasi absence de plantes, les nutriments non consommés profitent aux algues. De plus l’éclairage est généralement assez faible dans ce type de bac, ce qui n’arrange rien.  A noter également que certaines eaux de conduites, riches en silicates et phosphates, favorisent la croissance de ces algues.

Traitement :
- dans les nouveaux bacs, elles disparaissent généralement toutes seules dès que l’équilibre se fait.
- Dans les bacs « anciens », on peut s’en débarrasser en améliorant la qualité de l’eau et en veillant au bon fonctionnement des tubes néons.
- Difficile en revanche de s’en débarrasser quand elles s’installent dans les bacs à cichlidés africains. Une alternative peut être l’introduction de certains poissons (ancistrus ou pleco par exemple) qui vont brouter les surfaces recouvertes d’algues.

• les algues filamenteuses (algues « vertes ») :

Elles présentent des filaments verts (mais aussi bruns, gris ou noirâtres) plus ou moins longs qui envahissent les plantes, le substrat et le décor.

Causes :
- excès de nitrates et phosphates dus à une pollution (surpopulation, suralimentation…)

Traitement :
- diminution de la quantité de nourriture
- ne pas avoir un bac surpeuplé (et donc éviter les pics de nitrates et phosphates)
- avoir des tubes néons appropriés et pas trop vieux
- introduire un mangeur d’algues comme epalzeo siamensis qui est très utile contre ce type d’algue. Les crossocheilus, otocinclus, ampullaires, planorbes et caridina sont également assez performants.
- Introduire des plantes à croissance rapide
- Eviter les produits, résines ou engrais susceptibles d’augmenter les taux de phosphates et nitrates et a contrario utiliser des résines anti-nitrates et anti-phosphates.

• les algues encroûtantes (algues vertes) :

Causes :
- elles apparaissent généralement dans les bacs équilibrés et ne sont pas néfastes tant qu’elles n’ont pas un développement excessif. Elles ont juste un problème d’ordre esthétique. Elles ont tendance à coloniser tout le milieu (vitres, décors, plantes)
Traitement :
- la plupart des algicides étant inefficaces, il est possible, pour limiter leur prolifération,  d’introduire des poissons herbivores ou des escargots (ampullaires, planorbes, melanoïdes).
- Eliminer les feuilles des plantes trop atteintes.

• les algues unicellulaires (algues vertes)

Il s’agit du phénomène « d’eau verte » qu’on retrouve souvent dans les bassins de jardins.

Causes :
- aquariums exposés en plein soleil ou placés en extérieur
- excès d’éléments nutritifs
- sol trop riche
- filtration insuffisante
Traitement :
- changements d’eau dès l’apparition de cette algue
- utilisation (ponctuelle) d’une lampe UV


• les algues en pinceau

Généralement de couleur gris/noir, elles se fixent sur les éléments du décor et étouffent les plantes.

Causes :
- déséquilibre (suralimentation, surpopulation, mauvais éclairage, mauvaise filtration, absence d’entretien)
- grande différence entre GH et KH
- mauvais entretien du sol

Traitement :
- veiller au bon équilibre de l’aquarium (nettoyage fréquent, baisse des nitrates et phosphates…)
- introduire des plantes à croissance rapide
- favoriser la croissance des plantes grâce à un éclairage adapté et puissant.
- Introduire des mangeurs d’algues

• les algues à barbes (algues « rouges »)

De couleur vert sombre/noir, elles présentent des « poils » courts (inférieurs à 4 mm) et apprécient les plantes à larges feuilles et à croissance lente ainsi que le gravier et les éléments du décor. Elles deviennent rouges lorsqu’elles meurent.

Causes :
- déséquilibre, pollution, mauvaise qualité d’eau
- comme beaucoup d’algues, elles apprécient particulièrement les eaux alcalines

Traitement :
- améliorer la qualité de l’eau (changements d’eau réguliers, utilisation d’eau osmosée)
- sacrifier les plantes infectées
- introduire des mangeurs d’algues.

• les cyanobactéries

Ce n’est ni une bactérie, ni une algue. Les cyanobactéries sont de couleur bleu/vert, sont visqueuses et prolifèrent à toute vitesse. Les poissons et autres mangeurs d’algues ne la mangent pas car elles sont parfois toxiques. Les produits anti-algues n’ont pas d’effets sur elles.

Causes :
- Excès de nitrates
- déséquilibre entre phosphates et nitrates (rapport idéal = 10 contre 1. exemple : 10 mg/l de nitrates = 1 mg/l de phosphates)
- substrat trop carencé en azote
- suralimentation des poissons (notamment avec des nourritures riches en protéines)
- manque d’oxygène
- substrat qui « fermente »
- à noter qu’elles peuvent aussi apparaître dans des bacs sains et équilibrés (notamment lors de l’introduction de certaines plantes ou poissons qui peuvent véhiculer des cellules sur les tiges ou sous les écailles)

traitement :
- retirer au maximum les cyanobactéries et les dépôts de saletés à l’aide d’une cloche de nettoyage
- plonger l’aquarium dans l’obscurité totale pendant plusieurs jours voire 1 semaine puis introduire des plantes à croissance rapide
- favoriser les échanges gazeux au fond du bac en introduisant une petite pompe de circulation par exemple
- le recours aux antibiotiques (érythromycine) peut être une solution même si cette méthode affecte grandement l’équilibre biologique du bac (les antibiotiques détruisent aussi les bonnes bactéries).

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