Franzi 0 Posté(e) le 15 janvier 2007 LE CHAT Dans ma cervelle se promène, Ainsi qu'en son appartement, Un beau chat, fort, doux et charmant. Quand il miaule, on l'entend à peine, Tant son timbre est tendre et discret; Mais que sa voix s'apaise ou gronde, Elle est toujours riche et profonde. C'est là son charme et son secret. Cette voix, qui perle et qui filtre, Dans mon fonds le plus ténébreux, Me remplit comme un vers nombreux Et me réjouit comme un philtre. Elle endort tous les cruels maux Et contient toutes les extases; Pour dire les plus longues phrases, Elle n'a pas besoin de mots. Non, il n'est pas d'archer qui morde Sur mon coeur, parfait instrument, Et fasse plus royalement Chanter sa plus vibrante corde, Que ta voix, chat mystérieux, Chat séraphique, chat étrange, En qui tout est, comme un ange, Aussi subtil qu'harmonieux! De sa fourrure blonde et brune Sort un parfum si doux, qu'un soir J'en fus embaumé, pour l'avoir Caressée une fois, rien qu'une. C'est l'esprit familier du lieu; Il juge, il préside, il inspire Toutes choses dans son empire; Peut-être est-il fée, est-il dieu ? Quand mes yeux, vers ce chat que j'aime Tirées comme un aimant, Se retournent docilement Et que je regarde en moi-même, Je vois avec étonnement Le feu de ses prunelles pâles, Clairs fanaux, vivantes opales, Qui me contemplent fixement. C.Baudelaire - Les Fleurs du Mal Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité guenon Posté(e) le 15 janvier 2007 ...... Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité jimmy Posté(e) le 16 janvier 2007 AAAAAAAAAHHHHHHHHHHHH ce Baudelaire toujours là pour nous mettre la larme à l'oeil, tout comme je lui ai appris !!!!:jkhg: Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Nouchka55 0 Posté(e) le 19 janvier 2007 Si j'aime Beaudelaire , c'est surtout pour ce poème Merçi Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité guenon Posté(e) le 19 janvier 2007 oh oui, il est si beau Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Franzi 0 Posté(e) le 19 janvier 2007 LE CHAT - Charles Beaudelaire "Viens, mon beau chat, sur mon cœur amoureux ; Retiens les griffes de ta patte, Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux, Mêlés de métal et d’agate. Lorsque mes doigts caressent à loisir Ta tête et ton dos élastique, Et que ma main s’enivre du plaisir De palper ton corps électrique, Je vois ma femme en esprit. Son regard, Comme le tien, aimable bête, Profond et froid, coupe et fend comme un dard, Et des pieds jusqu'à la tête Un air subtil, un dangereux parfum Nagent autour de son corps brun." Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité Posté(e) le 19 janvier 2007 je peut en mettre un ? Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Franzi 0 Posté(e) le 19 janvier 2007 non c est a mloi !! na !! mais bien sur grand fou va !! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité Posté(e) le 19 janvier 2007 ce n est pas de baudelaire mais . A comme amisN comme nouveauxI comme ignoransM comme méreA comme amourU comme uneX comme xietous sa pour dire que les animeaux ne nous laisserons j amais Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Franzi 0 Posté(e) le 19 janvier 2007 LES CHATS - Charles Baudelaire, Les fleurs du Mal "Les amoureux fervents et les savants austères Aiment également, dans leur mûre saison, Les chats puissants et doux, orgueil de la maison, Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires. Amis de la science et de la volupté, Ils cherchent le silence et l’horreur des ténèbres; L'Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres, S’ils pouvaient au servage incliner leur fierté. Ils prennent en songeant les nobles attitudes Des grands sphinx allongés au fond des solitudes, Qui semblent s’endormir dans un rêve sans fin; Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques, Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin, Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques." Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Franzi 0 Posté(e) le 19 janvier 2007 Ode au chat Au commencement les animaux furent imparfaits longs de queue, et tristes de tête. Peu à peu ils évoluèrent se firent paysage s’attribuèrent mille choses, grains de beauté, grâce, vol... Le chat seul le chat quand il apparut était complet, orgueilleux. parfaitement fini dès la naissance marchant seul et sachant ce qu’il voulait. L’homme se rêve poisson ou oiseau le serpent voudrait avoir des ailes le chien est un lion sans orientation l’ingénieur désire être poète la mouche étudie pour devenir hirondelle le poète médite comment imiter la mouche mais le chat lui ne veut qu’être chat tout chat est chat de la moustache à la queue du frémissement à la souris vivante du fond de la nuit à ses yeux d’or. Il n’y a pas d’unité comme lui ni lune ni fleur dans sa texture: il est une chose en soi comme le soleil ou la topaze et la ligne élastique de son contour ferme et subtil est comme la ligne de proue d’un navire. Ses yeux jaunes laissent une fente où jeter la monnaie de la nuit. Ô petit empereur sans univers conquistador sans patrie minuscule tigre de salon, nuptial sultan du ciel des tuiles érotiques tu réclames le vent de l’amour dans l’intempérie quand tu passes tu poses quatre pieds délicats sur le sol reniflant te méfiant de tout ce qui est terrestre car tout est immonde pour le pied immaculé du chat. Oh fauve altier de la maison, arrogant vestige de la nuit paresseux, gymnaste, étranger chat profondissime chat police secrète de la maison insigne d’un velours disparu évidemment il n’y a aucune énigme en toi: peut-être que tu n’es pas mystérieux du tout qu’on te connaît bien et que tu appartiens à la caste la moins mystérieuse peut-être qu’on se croit maîtres, propriétaires, oncles de chats, compagnons, collègues disciples ou ami de son chat. Moi non. Je ne souscris pas. Je ne connais pas le chat. J’ai sais tout de la vie et de son archipel la mer et la ville incalculable la botanique la luxure des gynécées le plus et le moins des mathématiques le monde englouti des volcans l’écorce irréelle du crocodile la bonté ignorée du pompier l’atavisme bleu du sacerdoce mais je ne peux déchiffrer un chat. Ma raison glisse sur son indifférence ses yeux sont en chiffres d’or. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité Posté(e) le 19 janvier 2007 Sagesse II - III - IDésormais le Sage, puniPour avoir trop aimé les choses,Rendu prudent à l'infini,Mais franc de scrupules moroses,Et d'ailleurs retournant au DieuQui fit les yeux et la lumière,L'honneur, la gloire, et tout le peuQu'a son âme de candeur fière,Le Sage peut, dorénavant,Assister aux scènes du monde,Et suivre la chanson du vent,Et contempler la mer profonde.Il ira, calme, et passeraDans la férocité des villes,Comme un mondain à l'OpéraQui sort blasé des danses viles.Même, - et pour tenir abaisséL'orgueil, qui fit son âme veuve,Il remontera le passé,Ce passé, comme un mauvais fleuve !Il reverra l'herbe des bords,Il entendra le flot qui pleureSur le bonheur mort et les tortsDe cette date et de cette heure !...Il aimera les cieux, les champs,La bonté, l'ordre et l'harmonie,Et sera doux, même aux méchants,Afin que leur mort soit bénie.Délicat et non exclusif,Il sera du jour où nous sommes :Son coeur, plutôt contemplatif,Pourtant sera l'oeuvre des hommes,Mais revenu des passions,Un peu méfiant des " usages "À vos civilisationsPréférera les paysages. Paul Verlaine Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité Posté(e) le 19 janvier 2007 La Belette entrée dans un grenierDamoiselle Belette, au corps long et flouet,Entra dans un Grenier par un trou fort étroit :Elle sortait de maladie.Là, vivant à discrétion,La galante fit chère lie,Mangea, rongea : Dieu sait la vie,Et le lard qui périt en cette occasion !La voilà, pour conclusion,Grasse, mafflue et rebondie.Au bout de la semaine, ayant dîné son soû,Elle entend quelque bruit, veut sortir par le trou,Ne peut plus repasser, et croit s'être mépriseAprès avoir fait quelques tours,"C'est, dit-elle, l'endroit : me voilà bien surprise ;J'ai passé par ici depuis cinq ou six jours. "Un Rat, qui la voyait en peine,Lui dit : "Vous aviez lors la panse un peu moins pleine.Vous êtes maigre entrée, il faut maigre sortir.Ce que je vous dis là, l'on le dit à bien d'autres ;Mais ne confondons point, par trop approfondir,Leurs affaires avec les vôtres. "Jean de la Fontaine Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
nbcat1 0 Posté(e) le 19 janvier 2007 j'adore les fleurs du mal , c'est super beau ! le seul ouvrage que je garde de mes études !! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites