Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Franzi

Un chien agressif est-il forcément un chien dominant ?

Messages recommandés


Un
chien agressif est-il
forcément un chien dominant ?






extrait du livre de Laurence Bruder Sergent
« Mon chien est quelqu’un de bien »





Un chien peut
avoir des centaines de raison de menacer
[1].




Penchons-nous à présent sur cette idée reçue
qu’un chien belliqueux, qui aboie, grogne,
montre les dents, se bagarre souvent, est
forcément un « dominant ».




En fait, ce n’est pas le cas.








Il ne faut pas confondre dominance et
agressivité.








Plus un
individu est haut placé dans la hiérarchie,
moins il est agressif
.









Celui qui se veut maître d’une situation doit
montrer sa compétence mais aussi garder son
calme, afficher son assurance et ne pas se
laisser gagner par l’hystérie en cas de
problème.








Dit-on qu’un humain qui passe son temps à se
bagarrer est un leader ? Ou, plus proche de
vous, votre supérieur hiérarchique au travail :
vous inspire-t-il du respect s’il entre dans des
colères terribles à tout bout de champ ?





C’est tout le contraire : on a plutôt tendance à
estimer d’un individu incapable de garder son
calme dans un contexte délicat qu’il a besoin de
prouver à tout le monde (et surtout à lui-même)
qu’il a suffisamment d’envergure. Celui qui a
confiance en lui et qui est reconnu comme le
chef par ses pairs n’a aucune raison de se
mettre en rage, sauf si son pouvoir est remis en
cause.






Ainsi, si votre chien se montre agressif envers
ses congénères, les étrangers ou envers
vous-même, posez-vous la question de ce qui peut
motiver ses menaces : a-t-il peur de quelque
chose, veut-il protéger ce qu’il considère comme
son territoire, sa nourriture ou de façon plus
générale sa propriété ?








Pourquoi éprouve-t-il le besoin de se laisser
dominer par l’émotion alors que s’il était
convaincu d’être le leader, sa domination
(justement) aurait dû être suffisante pour ne
pas avoir besoin de réagir ? Lui avez-vous
laissé croire qu’il pouvait tout se permettre
chez vous ?




Il y a
parfois du laxisme dans certaines relations
Homme/Animal, et ce manque de repères peut faire
naître des comportements non désirés.




[2]








Rappelons-nous que l’absence de cadre est
anxiogène pour tout individu social. Il revient
donc aux maîtres de poser des limites dès
l’arrivée du chien à la maison afin d’éviter
qu’il devienne agressif par simple angoisse de
ne pas avoir de chef fiable sur lequel se
reposer. Il ne s’agit nullement de faire usage
d’autoritarisme (sinon c’est celui qui est
violent qui perd toute légitimité) mais de
fermeté.














Critères de races et agressivité









La thèse de Christophe Mariette
[3]

permet de remettre en perspective un certain
nombre de données. Il a étudié une
population de chiens (700) amenés en
consultation par leurs propriétaires pour
des problèmes de comportement et plus
particulièrement de conduites agressives.
Outre une catégorisation par race quoi
n’apporte aucune information valable quant à
la prédisposition à l’agressivité de
certains types de chiens, il a effectué une
différenciation entre les agressions sur les
humains en général, sur le propriétaire en
particulier et sur les autres chiens.









Voici une de ses conclusions : la
modalité « mâle non castré » est plus
présente parmi les chiens auteurs
d’agressions sur les humains et les
propriétaires que les femelles et les mâles
castrés.






Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Un travail de recherche mettant en parallèle
la stérilisation des chiens et le nombre de
morsures serait intéressant à mener
puisqu’il est souvent dit d’un chien
belliqueux « il n’y a qu’à le castrer, cela
ira mieux ». En effet, de nombreux chiens
sont conduits chez le vétérinaire pour
castration/stérilisation en raison de
« problèmes » de comportement. Certains
croient, à tort, que cette opération va
résoudre leurs soucis
[4].




La pratique des comportementalistes qui
rencontrent des propriétaires de chiens
quotidiennement diffère pourtant de cette
croyance populaire : ce n’est pas parce
qu’un chien est stérile qu’il n’est plus
agressif. D’ailleurs il suffit d’observer
les statistiques d’autres pays, par exemple
les américains qui ont recours beaucoup plus
souvent que nous aux stérilisations, pour se
rendre compte que chez eux aussi, même
castrés, les chiens se servent parfois de
leurs dents !








*******








Autre observation : les chiens de petite
taille ont tendance à mordre plutôt les
maîtres que les étrangers à la sphère
familiale. Les chiens de grande taille
réalisent plutôt les agressions sur des
tierces personnes ou sur les autres chiens.





Peut-on faire la relation entre la place que
les maîtres font à leur chien au sein du
foyer et les rapprochements physiques plus
aisés avec certains individus (prendre
l’animal dans les bras sans se soucier de
son consentement quand d’autres sont limités
au jardin, ne pénétrant jamais à l’intérieur
de l’habitation) ?




Il y aurait aussi à constater si le
propriétaire s’inquiète beaucoup plus
rapidement lorsque son chien de 35 kilos ou
plus le menace, par rapport au maître d’un
petit gabarit ? On a souvent tendance à
trouver amusant un bichon qui s’excite alors
que si un berger allemand a le même
comportement, on prendra les choses bien
plus au sérieux !




Enfin, certains grands chiens sont des
gardiens, ils protègent donc le territoire
de toute intrusion (d’où les morsures
constatées sur des humains ou chiens qui y
pénètreraient) alors que les petits chiens
gardés à l’intérieur ont bien moins
d’interactions avec d’autres individus.










Mais alors… comment faire pour se prémunir des
problèmes d’agressivité à la maison ? Il s’agit
de s’inspirer des notions qui fonctionnent à
l’état sauvage et les adapter au type
particulier du chien familier. Autrement dit :
gérer les ressources vous-même et ne pas laisser
votre chien le faire à votre place. Etre le
leader et ne pas permettre à votre chien de
prendre cette place. Ces précautions mises en
place, il faudra aussi veiller à ne pas
provoquer vous-même des situations tellement
difficiles à vivre pour le chien qu’il ne
trouvera pas d’autre possibilité pour s’y
soustraire que de menacer (par exemple le gêner
lorsqu’il dort, l’empêcher de se nourrir dans le
calme, le provoquer sans cesse, etc.).









J’apprécie particulièrement cette sage maxime :
« demande-toi quelle est la souffrance de celui
qui t’agresse ». Parfois c’est un chien qui ne
bénéficie pas d’une place suffisamment explicite
pour lui qui manifeste de l’agressivité par
angoisse et inquiétude de ne savoir où se
positionner. N’oublions pas que le comportement
que l’on observe dans la rue, le jardin, et la
maison elle-même, est la juste conséquence de la
nature de la relation qu’il a tissée avec ses
maîtres.











Normal ou pathologique ?





Quand les comportements de nos chiens nous
inquiètent, il convient de replacer les
évènements dans leur contexte, pour comprendre
certaines attitudes, d’apparence suspecte, sans
nous laisser aveugler par l’anthropomorphisme.
Evitons de cataloguer un chien « anormal » alors
qu’il ne fait que produire des comportements de
chiens.








La définition du mot « comportement » peut se
résumer ainsi : manière d’agir, de faire,
attitude adoptée en réponse à son environnement.
C’est la façon dont un individu se conduit en
relation avec son milieu, un congénère, une
situation, un stimulus.








Il est possible qu’un comportement soit normal
pour l’animal mais indésirable pour l’humain.
Prenons l’exemple du chien qui s’en prend aux
poules du voisin. Certes cette attitude est
déplaisante et risque d’engendrer différents
problèmes.




Mais elle est banale et légitime pour le
prédateur qu’est le chien.








Il est donc utile de faire la différence entre
ce qui est pathologique (qui relève de la
maladie) et ce qui ne l’est pas.








Nos chiens de compagnie sont devenus tellement
proches de nous que nous en oublions qu’ils sont
toujours des animaux. Ce ne sont pas des hommes
à qui il ne manque que la parole. Ce sont des
êtres vivants à part entière avec leur propre
perception du monde.








Ainsi les chiens sont des prédateurs et peuvent
pourchasser d’autres animaux qu’ils considèrent
comme des proies.




De même, des chiens « normaux » sont parfois
pointilleux sur la préservation de ce qu’ils
considèrent comme leur propriété tel leur
territoire ou leur gamelle.








C’est également naturel qu’ils aiment avoir la
meilleure place au meilleur moment : l’animal
est par définition opportuniste, il cherche le
bon endroit, le plus stratégique.




Et si certains mâles se bagarrent avec les
autres, ce sera dans un objectif qui, dans leur
conception de chien, relève de la plus haute
importance : pour des questions de hiérarchie,
par esprit de compétition, de conquête de
territoire ou encore pour un enjeu (type jouet
ou femelle).








Gênant mais pas pathologique








Il n’y a là que des comportements gênants (pour
les humains) mais pas du tout hors norme (pour
les chiens).








Peut-on leur en vouloir de se comporter en
chiens ?




Non.








A nous de nous adapter en restant vigilants et
en évitant les situations qui peuvent dégénérer.





Evitons de donner un gâteau à l’enfant juste à
côté du chien qui a tendance à être agressif en
présence de nourriture.




Evitons de croiser volontairement le mâle du
quartier qui met le nôtre en transe au moindre
regard.




Evitons d’installer le panier du chien gardien
juste en dessous de la boite aux lettres (le
facteur vous en sera reconnaissant).








Laurence Bruder Sergent




Comportementaliste




Auteur des livres « la cause des chiens » et
« j’éduque mon chien moi-même »

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...