La chasse aux "animalistes" est ouverte

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Info du 08/07/2008
La chasse aux "animalistes" est ouverte Par Jean-Pierre VERGÈS
Le Journal du Dimanche

Une dizaine d'enquêteurs. Tels sont les moyens inédits engagés par la gendarmerie pour contrer les "animalistes", ces extrémistes qui dégradent, saccagent et incendient les commerces et les entreprises accusés d'exploiter les animaux. Selon nos informations, le Bureau de la lutte antiterroriste (Belat) met la dernière main à une cellule d'enquête spéciale chargée de lutter contre ces exactions. Car ces activistes ont, semble-t-il, franchi un palier inquiétant à l'occasion de leur dernier fait d'armes, l'incendie d'un important élevage d'animaux de laboratoire à Saint-Germain-sur-l'Arbresle (Rhône), dans la nuit du 28 au 29 juin.


Le Front de libération animale, de plus en plus violent, commence à inquiéter les autorités. (DR)
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"Une bouteille de gaz a été utilisée pour cet attentat, confirme une source proche de l'enquête. S'il ne s'était pas déclenché de manière intempestive, ce dispositif aurait pu faire beaucoup plus de dégâts." Un bâtiment administratif de cette société -grande pourvoyeuse de souris, hamsters, lapins, etc. utilisés en recherche biomédicale- a ainsi été endommagé, tout comme trois camions dont les réservoirs ont été percés. Le sinistre n'a fait aucune victime tant humaine qu'animale. "Ces modes d'action pourraient un jour dégénérer", s'inquiète-t-on cependant de même source. Craignant un drame humain, la section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de cette affaire, confiée à la section de recherche de Lyon (Rhône), qui sera associée à la cellule d'enquête de la gendarmerie.

L'attentat n'a pas été officiellement revendiqué mais les enquêteurs y voient la main du Front de libération animale, émanation de l'Animal Liberation Front (ALF), un groupe britannique radical qui s'était manifesté dans le Rhône, le 28 avril 2007, en mettant le feu à Tecniplast. Cette société fournit des cages d'animaux à Huntingdon Life Sciences (HLS), l'un des grands laboratoires européens de recherche de l'industrie pharmaceutique, devenu la bête noire des animalistes. Des bâtiments d'une valeur de 400 000 euros étaient partis en fumée en quelques heures.

Ce dossier sera traité par la cellule d'enquête, qui pourrait en regrouper d'autres. Car le terrorisme écologique d'inspiration anglo-saxonne semble contaminer la France. Le FLA a revendiqué onze actions en 2005, année de son apparition. Deux ans plus tard, les "animalistes" ont franchi le cap des cinquante opérations. Les boucheries, les magasins de vente de foie gras, les animaleries, des chaînes de magasins comme The Body Shop et même les cirques sont pris pour cibles.

Minutieusement préparées, les attaques sont ensuite revendiquées et détaillées grâce, notamment, à des vidéos sur le site de l'ALF baptisé "bite back" ("mords en retour"). Ainsi, dans la nuit du 27 décembre 2007, un commando du Front de libération des animaux a saccagé un élevage de rongeurs et d'insectes et libéré des animaux. "Tu vas payer de ton vivant ce que tu fais subir à ces centaines de milliers d'âmes innocentes, écrit l'ALF à l'adresse de la directrice. Fais bien attention à toi. Un conseil: surveille aussi ta voiture et protège ta maison. Seul ton chien sera épargné."
Source : http://www.lejdd.fr/cmc/societ(...)