Suisse (Valais) : Des copains qui redonnent le goût de la ..

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Suisse (Valais) : Des copains qui redonnent le goût de la liberté...



CHIENS D'ASSISTANCE L'association Le Copain apporte énormément aux personnes handicapées moteur. Mais avant d'arriver chez le bénéficiaire, deux étapes cruciales sont à franchir.

«Le chien est le meilleur ami de l'homme.» Voilà un dicton qui prend tout son sens en voyant les chiens éduqués par Le Copain. L'association suisse fondée en 1993 a son centre à Granges, et permet à des personnes handicapées moteur de bénéficier d'un chien d'assistance. L'animal pour sa part leur offrent une plus grande autonomie au quotidien. Tous sont des goldens ou des labradors issus de la grande famille des retrievers. Malgré leur bonne bouille et leur beau pelage, ces chiens ne sont pas surdoués. Comme les autres, ils doivent apprendre leur métier depuis leur plus tendre enfance et le chemin est long. Suivons le parcours d'un chien destiné à l'assistance de personnes handicapées.

Séparées de leur famille à 8 semaines, les petites boules de poils passent directement de l'élevage à la famille d'accueil (lire encadré ci-contre). Bien que l'association organise le placement des chiots, ceux-ci ne poseront pas une patte au centre avant l'âge d'un an. Le rôle de la vingtaine de familles d'accueil réparties dans toute la Suisse peut alors débuter. La croissance des chiots dans ce milieu est une période cruciale dans la formation de l'animal. «A 2 mois, il est important de le sortir dans le plus d'endroits possible pour qu'il s'habitue à toutes situations», explique Jean-Pierre Fourgeiret, fondateur du Copain. «A 10 semaines, l'animal réagit déjà autrement. Il est donc primordial de commencer le travail tout de suite.» L'association attribue aussi des chiots à des couples sans enfants. «L'important, c'est qu'il ne soit pas avec une personne seule. Et surtout, il faut que le responsable du chiot ne le laisse jamais plus d'une heure sans compagnie. Ce travail demande donc énormément de temps. Il faut être régulier et strict à la fois. Heureusement que chaque année nous trouvons de nouvelles familles. Sans elles, Le Copain n'existerait pas», précise Jean-Pierre Fougeiret.

C'est entre 12 et 15 mois que les chiens débarquent pour la première fois au centre d'éducation Le Copain situé à Granges. Les vingt-deux semaines de formation vont compléter les ordres déjà acquis par les chiens précédemment. Tous reçoivent la même éducation et apprennent entre autres à ouvrir et fermer les portes, prendre le téléphone, aider une personne à se déshabiller ou encore sortir le linge de la machine à laver. C'est aussi le moment pour les éducateurs de faire le tri entre les chiens aptes et inaptes à l'assistance.

«Chaque année, nous devons réformer 30% des chiens. C'est un taux d'échec relativement bas. Il y a eu des années noires où entre 50% et 70% ne passaient pas les tests pour cause de maladie. Nous voulons offrir aux bénéficiaires des chiens en bonne santé et bien dans leur tête. Il est impensable de remettre entre leurs mains un chien craintif ou agressif», explique Jean-Pierre Fourgeireit, fondateur du Copain. «Certains défauts se corrigent, d'autres non. Ce n'est pas vraiment au niveau des exercices que nous voyons si le chien sera apte ou non, c'est dans son comportement à l'extérieur. La crainte par exemple ne se corrige pas. C'est pour cela que la famille d'accueil ne doit pas surprotéger le chien faute de quoi il deviendra peureux.» Aussi, deux fois par année, l'Association organise deux semaines de stage pour les futurs bénéficiaires et les chiens, histoire aussi de tisser les premiers liens entre les personnes handicapées et les familles d'accueil. Suite à ces six mois de stage intensif, le chien sera remis entre les mains de son futur maître, Le Copain restant tout de même propriétaire du chien.

Gaétan est un adolescent de 13 ans. Atteint par une maladie à l'âge d'un an et demi, il souffre d'une IMC (Infirmité moteur cérébrale) qui a fortement restreint son usage de la parole et l'oblige à rester en chaise roulante. Il y a quelques années, en se promenant à la Foire du Valais, ses parents ont découvert l'association Le Copain qui organisait des démonstrations.

Tout de suite, ils se sont dit que la compagnie d'un chien pourrait être bénéfique au développement de leur enfant. Voilà comment en juillet 2006 cette famille a regagné son appartement de Vérossaz accompagnée de «Yoga», un golden retriever d'un an et demi. Bien sûr, en adoptant ce chien, il restait une part d'incertitude. Mais très rapidement, les craintes se sont dissipées. «Les premiers temps, Gaétan utilisait l'ordinateur intégré à sa chaise pour travailler avec le chien. Gentiment, il a pris confiance en lui et a essayé de donner des ordres de sa propre voix. Le fait d'avoir un chien le responsabilise et l'aide à aller de l'avant», nous raconte Alexandra, sa maman. «Il a fallu du temps pour qu'ils s'habituent l'un à l'autre. Maintenant, après deux ans, je vois que des progrès ont été faits des deux côtés. Pour rien au monde je voudrais rendre ce chien. A l'extérieur, les gens ne voient plus la chaise roulante en premier, ils voient un enfant avec son chien, aussi fier l'un que l'autre. «Yoga» me demande tout de même beaucoup de travail mais il nous apporte encore plus de bonheur.» Sa venue a été bénéfique pour le moral de l'enfant mais pas seulement. «Le chien le rend beaucoup plus indépendant. Grâce à lui, je n'ai plus besoin d'être en permanence à ses côtés. Si Gaétan fait tomber un objet, je sais que «Yoga» est là pour le ramasser. C'est le meilleur ami de Gaétan et je lui souhaite de pouvoir le garder encore longtemps.»

TEXTES: SOPHIE DORSAZ PHOTOS: SACHA BITTEL
Photo : Alexandra, la maman de Gaétan est conquise: "C'est le meilleur ami de Gaétan et je lui souhaite de pouvoir le garder encore longtemps.' Source : http://www.lenouvelliste.ch/fr(...)