Field Trial à Escource

[Admin-eleveurcanin 0]

field trial
ESCOURCE.
Le field trial débute aujourd'hui avec les meilleurs chiens d'arrêt. Yves Tastet sera un de leurs juges

En quête de pureté

Yves Tastet et Speedy, l'un de ses meilleurs pointers. L'éleveur consacre un grand pan de son temps à cette race

PHOTO DAVID LE DéODIC

Aujourd'hui à Escource, la semaine dernière quelque part dans une pampa en Pologne. Demain ici, à moins que ce ne soit là. Yves Tastet vit une grande vadrouille, mu par sa passion du chien d'arrêt. Avec une préférence marquée pour le pointer. L'homme est un «pointerman», c'est le terme admis par les initiés. Dans la bruyère d'Escource, et d'Herm dans quelques jours, il jugera les concurrents du field trial, épreuve d'automne organisée chaque année par la Société canine des Landes.

Dans son salon, à Saint-Vincent-de-Tyrosse, Tempête ne bouge pas une oreille. «Elle s'appelle Tempête, mais je l'appelle Speedy.» Enchanté. La sage femelle pointer est l'une des nombreux pensionnaires de l'éleveur. Car non content de juger, il élève. Et se soumet parfois à son tour au jugement de ses pairs. «Cette année, comme l'année dernière, j'ai fait le championnat d'Europe de gibier de montagne avec Speedy. C'était dans le Val d'Aoste.» Pour compléter le CV, ajoutons qu'Yves Tastet préside le Pointer Club français, honorable institution qui cultive les qualités de la race. Il siège également dans la «commission d'utilisation du chien d'arrêt à la Société centrale canine». Voilà pour l'essentiel.

Alchimie.

«Des fois, je travaille», s'amuse le président. Pour Proplan, marque très implantée... d'aliments pour chiens. «Même au travail, je parle de chiens. Il y a toujours un chien dans mon environnement.» Yves Tastet a55 ans et n'était pas vieux quand, avec son frère, il a élevé son premier pointer. De toutes les cordes à son arc, c'est celle de l'élevage qui vibre le plus fort. «Faire venir des jeunes chiens reste ce qui m'amuse le plus.» Même s'il confesse un petit péché d'orgueil le jour où, il y a deux ans, il a jugé la Coupe d'Europe de «grande quête». «C'est mon bâton de maréchal. Ce n'est pas quelque chose qui arrive souvent dans une vie.»

Mais Yves Tastet ne donnerait pas ses chiens pour un royaume. La plus grande des quêtes restera pour lui celle de l'animal. La patiente composition génétique pour perpétuer, voire sublimer les canons de la race pointer. Un travail de généalogie, d'observation, parfois d'instinct, d'espoirs aussi. «Chacun a sa petite alchimie. C'est ce qui est passionnant. C'est une recherche permanente. Et difficile, car les erreurs n'apparaissent qu'au bout d'un an, quand le chien grandit.» Le cynophile «veut voir le sujet évoluer». Ses attentes ne sont pas bornées. Elles ne se focalisent pas sur le seul affixe «Tucs landais», son estampille personnelle: «Ce qui m'intéresse, c'est oeuvrer par mon travail pour l'ensemble de la race pointer.»

Le Pointer Club français fait naître ainsi 1600 chiens par an. C'est beaucoup et peu à la fois. Beaucoup car l'exigence de «qualités naturelles» se trouve en amont de chacune de ces naissances. Peu rapporté au marché du chien. Yves Tastet assume et revendique l'élitisme des pointermen. «Le pointer n'est pas le chien de tout le monde. On ne doit pas en faire un chien populaire. Ce chien se mérite. Tout simplement parce que tout le monde ne sait pas conduire une Ferrari.» À Escource et Herm, il y aura beaucoup de pilotes. Certains conduiront des bolides.

(1) Le field trial d'Escource réunira les meilleurs chiens d'arrêt à partir d'aujourd'hui jusqu'au 29octobre. La compétition basculera alors vers Herm, du 30octobre au 3novembre. (2) L'épreuve de «grande quête» est la plus complète, la plus complexe aussi. Elle éprouve les chiens d'arrêt sur de très grandes surfaces de quête.

Auteur : Pierre Penin
Source : http://www.sudouest.com/landes(...)