Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Admin-eleveurcanin

Chiens contre le sida

Messages recommandés



PAU. Une expérience inédite de canithérapie démarre en Béarn au profit de malades lourdement affectés. Avec des premiers effets positifs


Via son labrador Teck, Danièle Berthelot crée un lien avec les patients qui les aide à mieux vivre au quotidien les conséquences de leur maladie. (photo alain guilhot)

«Teck ! Tu es fainéant, aujourd'hui ! Allez, cherche le joujou ! » Elle a visiblement un petit faible, Patricia, pour le beau labrador golden au bandana rouge qui rend désormais visite chaque semaine aux hôtes de la villa Beït-Rahar. Gérée par l'association Sid'Avenir, la discrète bâtisse anglaise, située à Pau, accueille depuis des années des hommes et femmes qui souffrent particulièrement, dans leur chair comme dans leur esprit, des lourdes conséquences sur leur lien aux autres et leur motricité, d'une maladie qui ne se guérit toujours pas.

Ils se nomment Patricia, Thierry, Fadida ou Fred. Leur bouffée d'oxygène thérapeutique s'appelle Teck, Apollo ou Bill. Les trois chiens de Danièle Berthelot, salariée de l'association paloise Un chien, un lieu, sont depuis deux mois au coeur d'une expérience de soins inédite en Béarn, et semble-t-il en France.

L'idée, c'est de faire du chien « un médiateur » entre les malades et l'extérieur, pour apaiser les tensions liées à la maladie, aux contraintes de la vie en collectivité, avec l'espoir, à terme, de réduire la longue liste de leurs médicaments psychotropes. « Il n'y a rien de magique ou de miraculeux là-dedans, explique Danièle Berthelot, psychomotricienne de formation devenue éducatrice canine. Certains psychomotriciens travaillent avec l'eau, la musique ou les arts plastiques. Moi, ce sont les chiens, parce que c'est ma passion. »

Au-delà de l'affectif

Avec, déjà, quelques résultats. « Nos patients sont souvent en colère, frustrés par leur vie ici. Pour eux, c'est un peu comme une '' prison '', assure le médecin coordinateur de la villa Beït-Rahar, Philippe Payan. On ne peut pas fumer, pas boire d'alcool. Il y a les autres patients... Ça génère des conflits parfois durs. La canithérapie peut, peut-être, les aider à mieux gérer leurs émotions, à mieux faire face à leur souffrance psychologique. »

Le fait est que, depuis peu, « on sent une amélioration. » Le Dr Payan ne se hasarde, pour l'heure, à aucune conclusion hâtive, mais « les patients disent se sentir mieux. La vie en collectivité se passe mieux. » L'heure d'alléger les traitements n'est pas encore venue. Mais l'espoir repose sur un projet médical jugé crédible qui va « bien au-delà du seul registre de l'affectif », explique Danièle Berthelot. « Tout part de l'attachement aux animaux qui se crée, de l'émotion. Le travail démarre là. Parce que pour jouer avec le chien et lui donner des ordres, il faut commencer par se gérer soi-même. »

Quand Thierry met ses pieds joints, redresse le buste et tape sur ses genoux pour faire sauter Apollo, un bichon de 3 ans au poil laineux, il a le sourire aux lèvres. Mais c'est aussi un « exercice » pour retrouver la tenue verticale de son corps, qu'il effectue sans s'en rendre compte. Quand il va cacher un jouet en peluche dans un coin de la salle pour que Teck le retrouve, il travaille marche - mal aisée - et l'équilibre - précaire.

Quand tout le monde autour de l'éducatrice caresse Teck, qui s'est mis sur le dos en battant de la queue, c'est l'anxiété qui baisse. La complicité qui se noue, au fil des séances, fait tomber les tensions, crée des liens au sein du groupe et, finalement, apporte un peu de « confort » au quotidien d'hommes et femmes fortement malmenés par la vie.

Au moment de se quitter, les patients ont la charge de garder les animaux, seuls, quelques minutes. L'un d'entre eux, s'il le souhaite, peut également aider l'intervenante à les ramener à sa voiture. Hier, c'est Patricia qui s'en est chargée, ravie.

De quoi réjouir, également, le président de la Caisse primaire d'assurance-maladie du Béarn, qui finance l'opération à hauteur de 2 250 ? pour une année. « C'est une opération très intéressante sur le plan thérapeutique, mais aussi humain. On se rendra compte, à l'usage, qu'il y a un vrai retour sur investissement en termes de confort des malades. » Réduire la longueur des ordonnances peut également amener la Sécu à faire des économies. Pour toutes ces raisons, et à quelques jours de la Journée Mondiale de la lutte contre le sida, l'expérience menée à Pau ne devrait pas rester sans lendemains. Source : http://www.sudouest.com/bearn/(...)

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...