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Admin-eleveurcanin

La solitude de Franck avec son chien Kimera

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La solitude de Franck avec son chien Kimera

A 38 ans, il vit dans la rue aidé par la solidarité des passants et celle de ses compagnons d'infortune. Avec son chien, il ne peut accéder à un hébergement d'urgence.
Franck grelotte. C'est la première chose que l'on remarque chez cet homme de 38 ans. L'hiver est rude. Cet automne, Franck Vomacka vivait encore quelque part en Bretagne avec sa femme et son enfant. « J'étais le roi du monde. Je suis passé ici à Vannes avec elles. »

La rupture avec sa compagne, il y a neuf semaines, a précipité Franck sans travail dans la rue, tenaillé par la solitude. « Le matin, je me réveille pauvre type, seul. J'ai tout perdu. » On le croise porte Saint-Vincent en compagnie de Kimera, une chienne de 3 ans. Avec Kim, il passe les nuits dans un chantier. Qu'il quitte chaque matin à l'arrivée du premier employé. « Il me respecte. »

Un élan de solidarité

« Dans la rue, c'est pareil qu'en prison, il faut être net, droit, honnête. » Franck appuie sa parole d'un geste de la main tout en refusant de se plaindre : « Il y a des situations pires que la mienne, surtout les jeunes avec l'alcool. » Tchèque, il est en France depuis 13 ans après des études des Beaux-arts en Allemagne. Il a été ébéniste, maçon.

Alors qu'une dame vient de lui offrir un café en lui laissant un billet, une autre Vannetaise, qui visiblement le connaît, s'approche de Franck et, lui donne deux tubes d'antalgiques. « La pharmacienne me les a donnés quand elle a su que c'était pour vous. » Elle aussi lui glisse discrètement un billet. Franck semble refuser en murmurant « Non, comment je vais me juger après », avant de saisir la coupure.

« Je suis très impressionné par l'humanité des gens à Vannes, j'ai eu plusieurs propositions de passants qui m'invitent deux, trois jours chez eux. Mais, ils me garderaient plus et au bout de six jours ils en auraient marre de moi », lance Franck avant d'avouer : « Et accepter me fragiliserait encore plus. »

Pourquoi Franck ne se rend pas dans un centre d'accueil ? Il reste des places dans celui de Vannes. Sans doute, mais avec son chien, il n'y serait pas accepté. « Je n'ai même pas essayé. » Yannick, un ami de Franck sans domicile fixe, l'accoste et, thermos de café dans la poche de parka, lui propose une tasse. Par solidarité.

« Loin du monde »

Yannick a le « privilège » de pouvoir faire du café dans une chambre qu'il vient de louer. Il fait ainsi le tour de ses amis comme Franck. « J'ai été maçon vingt-quatre ans, lance Yannick. À Vannes, on pourrait remettre en état par nous-mêmes les appartements vides, qu'on nous aide en les louant à petit prix. » Yannick aide à sa façon ses « collègues ».

« J'ai eu jusqu'à douze chiens chez moi. » Certains comme Franck viennent « se poser », quelques heures chez lui. Une solidarité à fleur de peau, essentielle, qui aide à survivre.

Franck ajoute le cuir qu'il s'est forgé quand, enfant d'un pays d'Europe de l'Est, il a connu la frugalité. C'est d'abord la solitude, « loin du monde », qui le ravage.

Bruno JEZEQUEL.
Ouest-France
Photo : Franck Vomacka en compagnie de Kimera. Source : http://www.vannes.maville.com/(...)

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