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Admin-eleveurcanin

Des chiens à l'abandon dans une résidence

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Des chiens à l'abandon dans une résidence


SAINT-MACAIRE. Xavier Chaigneau n'en peut plus. Depuis deux jours il doit supporter la vue d'un des huskies de ses voisins, mort, alors que les autres sont livrés à eux-mêmes

Depuis qu'il a constaté la mort du chien, Xavier a alerté tout le monde. Mais hier soir la dépouille du husky mort gisait toujours sous sa fenêtre. (Photo A. M-R.)


Xavier Chaigneau est excédé. Et écoeuré. Lui qui n'a de cesse de choyer son caniche ne supporte plus de voir la maltraitance que subissent les sept huskies de ses voisins.

Pis, depuis deux jours, ce résidant de Saint-Macaire doit supporter la vue d'un des animaux, mort, gisant au milieu du jardinet sur lequel donne son balcon. Une pauvre bête efflanquée, muselée, abandonnée en plein soleil au milieu de quatre autres de ses compagnons de meute, bien mal en point, alors que deux autres spécimens, tout aussi faméliques, semblent enfermés à l'intérieur de l'appartement. Avec pour seul point de ravitaillement, une petite gamelle métallique dont on imagine mal qu'elle ait pu un jour rassasier ces puissants chiens originaires de Sibérie.

Depuis deux mois qu'il a emménagé avec son épouse dans un coquet appartement de la résidence de standing, clôturée avec piscine, du Pic-vert, Xavier a bien constaté que « ce qui se passe en bas est bizarre ». L'appartement du rez-de-chaussée est en effet quasiment tout le temps fermé. « On ne voit presque jamais les occupants, un couple », témoigne-t-il.

Élevage sauvage ?

Ainsi donc les chiens sont livrés à eux-mêmes. Plus d'une demi-douzaine de huskies, tournant en rond, dans un jardinet d'à peine 50 m², et dont la clôture a été électrifiée. « Par contre, relève Xavier, dès qu'il y a des petits, là, on les voit et y'a du monde qui défile. » Une soudaine activité qui peut laisser penser à la commercialisation des chiots dans ce qui est bien loin de présenter toutes les dispositions réglementaires d'un élevage. Sur ce point la loi pose pourtant un cadre précis. « Au-delà de neuf chiens, il s'agit d'une installation classée, avec des dispositions réglementaires », explique Pierre Parriaud, le directeur départemental des Services vétérinaires de la Gironde. Moins de neuf chiens, la loi n'a, a priori, rien à dire, pour peu que les animaux ne nuisent pas à l'entourage proche et soient traités convenablement. « On considère qu'il y a mauvais traitements lorsque les animaux ne sont pas nourris au moins une fois par jour et s'ils n'ont pas de quoi boire à disposition », détaille Pierre Parriaud. Ce dernier annonce qu'aujourd'hui quelqu'un de ses services se rendra sur place pour constater la situation.

Une chose est sûre, s'agissant du husky mort, « il nous faudrait saisir le procureur de la République, puisqu'il faudrait intervenir dans une propriété privée ». Idem pour les gendarmes de Saint-Macaire qui, avertis dès hier matin par Xavier Chaigneau, n'ont pu que constater, de l'extérieur, la présence de l'animal mort.

Procédures en cours

Du côté du propriétaire de l'appartement, le promoteur bordelais Avantim, on affichait hier après-midi la même impuissance. Aziz Charnoune, le gardien de la résidence, a bien tenté de joindre la locataire. En vain. « Mais ce n'est pas elle qui occupe le logement », assure-t-il.

Sous-location ? Au service gestion d'Avantim, on confesse que le suivi de ce dossier est quelque peu complexe. « On a fait le nécessaire : avocat, constat d'huissier, DSV, tout le monde est au courant. Parce que franchement, ça nous pourrit la résidence. » Le contentieux est tel qu'une procédure doit aboutir prochainement devant le tribunal.

Mais, hier soir, à l'heure de passer à table, « les tripes nouées », Xavier et son épouse ne pouvaient que constater la présence de cette carcasse décharnée, à la merci des insectes, toujours sous leur fenêtre. « Tout le monde est au courant, même le service enquête de la SPA, mais personne n'est venu. Alors, avec ma femme, on a fait passer avec une corde un saut d'eau et on a lancé du pain pour qu'ils aient un petit quelque chose à manger. »

Auteur : Axelle Maquin-Roy
a.maquinroy@sudouest.com
Source : http://www.sudouest.com/girond(...)

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