VILLELONGE-L'énigme des chiens de chasse empoisonnés

[Admin-eleveurcanin 0]

VILLELONGE-D'AUDE L'énigme des chiens de chasse empoisonnés

Depuis quinze jours une série d'empoisonnements, probablement aux raticides, est perpétrée dans le village sur des meutes de chiens de chasse. Quatre animaux sont déjà morts et six autres sont traités.

La colère monte chez deux habitants du village de Villelongue-d'Aude, depuis une quinzaine de jours, à la suite d'une série d'empoisonnements perpétrés sur leurs chiens. Depuis le 4 octobre, quatre animaux sont déjà morts et six autres sont sous traitements pour tenter de se remettre de l'ingestion de produits qui les ont mis dans un état sanitaire très précaire et préoccupant pour leurs maîtres.
Au coeur du village, Jean Nouvel possède un chenil où il gardait six chiens de race Bruno du Jura, pour la chasse au gros gibier. Un espace confiné à l'abri des regards, excepté

le jardin et la mitoyenneté avec deux voisins, qui n'ont à déclarer aucun désagrément avec les canins. Aujourd'hui, Jean Nouvel emploie le passé, car l'un de ses chiens, Orki, est mort au début du mois des suites d'un empoisonnement et une chienne d'un de ses amis, qu'il gardait, également. "Les décès sont arrivés subitement, après une souffrance physique de l'animal. Des diarrhées, des selles avec du sang, de la bave et la mort".

Des anticoagulants

Un acte de malveillance délibéré ? Jean Nouvel en est persuadé. Un règlement de compte détourné en quelque sorte, pour lui porter atteinte. "J'ai des chiens depuis 1975 et c'est la seconde fois que cela m'arrive. La quasi totalité du village ne sait pas que je possède ces chiens. L'hiver, ils sont dans ce chenil au village et l'été, quand il fait plus chaud, je les mets dans un lieu spécial, à l'extérieur. Ils n'aboient pas et il n'y a qu'un seul accès pour arriver jusqu'à mon jardin, c'est donc quelqu'un qui connaissait". Il s'agit d'un caniveau d'écoulement pluvial qui longe le jardinet et qui donne facilement la possibilité de jeter quelque chose par-dessus le grillage. La nature criminelle de ces empoisonnements ne semble faire aucun doute. "D'après les premières analyses, les molécules isolées en présence sont très spécifiques, il s'agirait de raticides que l'on trouve dans le commerce, des anticoagulants de troisième génération qui peuvent mettre trois semaines à se déclarer. On les trouve sous forme de granules ou de poudre que les carnivores ne consomment pas. Ils ont forcément été mélangés à de la nourriture. Mais il y a également d'autres produits ingérés", confirme Mme Zanin, vétérinaire à Limoux, qui traite les chiens de Jean Nouvel. Quant aux cinq autres chiens, ils sont actuellement sous traitement intensif et en rémission. "Regardez comment ils sont, fatigués, déshydratés, on dirait des chiens battus. Il n'y a rien de plus docile que cette race et, habituellement, ils vous auraient sauté dessus", constate le propriétaire, consterné.
Michelle Capdepon est dans le même cas de figure, avec un chien décédé et un autre qui a frôlé la mort, sauvé de justesse par les vétérinaires. "Je croyais qu'il était malade à cause de la voiture, mais quand il a commencé à rendre du sang je suis immédiatement allé voir un spécialiste. Et dans la nuit, je me suis réveillé à cause de l'odeur. Il y avait du sang partout dans mon salon. L'autre chien, Pepsi, est mort un jour avant".
Actes ciblés

Alors, règlement de compte, jalousie, rivalité de chasse ? Quand on leur demande s'ils se connaissent des ennemis, Jean et Michelle ont des réponses divergentes, mais se rejoignent sur l'idée d'une attaque bien ciblée. "On a tous des ennemis, il y a toujours des gens qui vous en veulent, mais là, il fallait savoir où étaient les chiens. Ceux qui ont fait ça sont des lâches, des vrais salauds. C'est dégueulasse". Profondément meurtris, les deux amis ont décidé de déposer plainte pour empoisonnement et mauvais traitement envers les animaux. En espérant que ces actes de barbarie cessent.
V.B.

Photo : Guillaume


Source : http://www.lindependant.com/ar(...)