Les facteurs et les chiens : de la haine à la cohabitation

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Haulies. Les facteurs et les chiens : de la haine à la cohabitation




Cave canem. MIDI PYRENEES
La Poste organisait hier, à Haulies, une journée pour redonner confiance à ses préposés.


Photo : DDM

« Je veux bien essayer mais surtout pas avec un malinois… » Et pourtant en fin de journée Nasira Benkanla se faisait, volontairement, attaquer par un de ces Bergers belges, désormais en service dans la gendarmerie. Nasira Benkanla faisait partie de la vingtaine de factrices et facteurs qui était, hier, en formation, à Haulies pour tenter de dédramatiser la présence du chien. Un moment important pour ces professionnels qui dans le cadre de leur mission de service public sont régulièrement la cible de molosses ou de roquets.

La morsure : 2e cause d'accident du travail
« La morsure est la deuxième cause d'accident du travail en milieu rural », précisait Georges Louvard, directeur du courrier Gers et Frontonnais, très attaché à ces journées de formation, pour aider son personnel à mieux passer les situations de crise. Pour la deuxième fois la gendarmerie et ses équipes cynophiles apportaient leur concours à cette formation. « Nous intervenons avec plaisir, plus dans le but de dédramatiser le chien que d'une véritable formation sur quelques heures », ajoutait le capitaine Christian Coquerelle. Une journée sur les crêtes du Gers, immergé dans un élevage de rottweilers, chez Jacques Gheis et Aline Fach. Des chiens de bien mauvaises réputations mais pétris de qualité avec des maîtres compétents… la race parfaite pour approcher un « chien méchant » en commençant par un adorable chiot… Puis avec un couple d'anciens découvrir tous ces petits détails qui disent tout sur les intentions du chien : oreilles levées, poils hérissés babines retroussées et queue en fouet, l'animal bien campé sur ses pattes.

De tous ces facteurs mordus, un jour ou l'autre, au cours de leur tournée par des chiens certains, en fin de journée, ont osé revenir au-devant d'un chien. Gaëlle Richard, factrice à Samatan et Lombez, dans un sursaut de courage, s'est équipée de la protection de bras et à attendu la charge d'un jeune rottweiler qui s'est jeté sur elle mordant à pleines dents et tirant de toute la force de ces quarante-cinq kilos de muscle.

« C'est impressionnant, le regard du chine m'a glacé… je savais que je ne risquais rien mais j'étais prête à paniquer… » Gaëlle ajoute : « je crois que cette journée m'a aidée à mieux comprendre la psychologie du chien, mais on ne nous a pas donné les moyens de nous tirer d'un mauvais pas, c'eut été magique. »

D'autres ont simplement caressé un chien. Pour eux un grand pas vers la découverte d'une nouvelle confiance en soi.


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Éduquer les facteurs ou les maîtres des chiens ?
Cette journée était-elle destinée aux facteurs ou aux propriétaires des chiens, dont l'animal est agressif. Elle aurait certainement été beaucoup plus utile aux seconds. Le facteur le plus en sécurité du Gers est probablement celui qui porte le courrier à l'élevage de rottweilers d'Haulies. Ici les chiens sont parqués et ne défendent pas autre chose que leur terrain naturel. La boîte aux lettres est accessible depuis la route et le portail ne permet pas au chien qui serait dans le jardin d'apercevoir le préposé… L'homme est en toute sécurité.

Comme le raconte Jacques Gheis, il existe des gens qui sont incapables d'avoir des chiens. « Dernièrement j'ai refusé de vendre un rottweiler à une personne dont j'ai nettement compris que le chient prendrait le dessus sur elle et deviendrait un animal dangereux et ingérable ». Le problème de la sécurité des facteurs est immense et commence sûrement avec les maîtres des chiens.

Source : http://www.ladepeche.fr/articl(...)