diadophis1 0 Posté(e) le 24 mars 2010 Par les temps qui courent, la taxonomie des amphibiens et reptiles est très variable en dépit de plusieurs facteurs; entre autre, de nouvelles méthodes telles des tests d’ADN mitochondrial ainsi qu’un nombre plus élevé d’herpétogistes qui travaillent sur la classification des espèces.Malgré qu’il y ait eu plusieurs changements de nomenclature chez les pythons, j’attire principalement votre attention sur le python de Birmanie, le groupe du python réticulé ainsi qu’une ‘’introduction’’ aux changements apportés dans le genre Leiopython. J’ai pu récemment lire des documents très intéressants sur la classification de ces pythons et je vous fais part ici de ce que j’ai pu lire.Le python de BirmanieRécemment, le python de Birmanie a été élevé (pour la 2ème fois) au rang d’espèce (Kuhl 1820) (Jacobs, Aulyia et Böhme 2009) et s’appelle donc Python bivittatus (anciennement Python molurus bivittatus, une sous-espèce du python indien). Également, les seconds auteurs mentionnés ci-dessus ont nommé une sous-espèce insulaire, Python bivittatus progschai. La différence entre les 2 espèces réside dans la coloration ainsi que l’écaillure; Chez le python indien, la coloration est généralement plus claire que son homologue de Birmanie (quoique ce critère ne soit pas une différence ‘’officielle’’), le patron en forme de pointe de lance sur le dessus de la tête s’estompe au niveau de l’œil ou avant et ce dernier est en contact avec une écaille labiale. Chez le python de Birmanie, l’œil est séparé des labiales supérieures par un rang circulaire de petites écailles. Le motif en pointe de lance est généralement continu jusqu’au bout du museau ou du moins, dépasse la hauteur de l’œil.En ce qui concerne Python bivittatus progschai, il s’agit d’une forme naine et insulaire habitant Sulawesi et dont la taille maximale connue est de 240 cm. Les auteurs ont noté que le nombre d’œufs pondu est 1/3 ou moins inférieur au nombre pondu par la sous-espèce nominale. Également, les juvéniles semblent définitivement plus petit par rapport à ceux de Python b. bivittatus. Notons qu’il semble y avoir des différences au niveau des taches (coloration, disposition et nombre) cependant, ce n’est pas tout à fait clair dans l’étude, probablement dû au fait qu’elle est encore en cours et que l’échantillonnage de spécimens est trop faible.Photo 1 : Notez l’écaille labiale supérieure qui touche à l’œil chez Python molurus (source de la photo : Frankief, reptileforums.co.uk) Photo 2 : Les écailles labiales ne touchent pas à l’œil chez Python bivittatus (source de la photo : kewlwallpapers.com)Photo 3 et 4 : Notez la tache en pointe de flèche sur le dessus de la tête; Chez Python molurus (3) elle s’estompe à la hauteur de l’œil ou avant et chez Python bivittatus (4) elle dépasse l’œil et peu se rendre jusqu’au bout du museau (probablement en dépit de l’âge de l’animal) (source des photos : (3) Shyamal Wynaad et (4) Jan Ševčík)Voici le lien de l’article (il est en allemand, mais vous retrouverai un résumé à la fin du texte.)http://www.cnah.org/pdf_files/1436.pdfLe python réticulé et le python du Timor dans un nouveau genre ; BroghammerusAfin d’alléger le texte concernant des spécifications sur l’auteur Raymond Hoser et ‘’sa taxonomie’’ (ici Broghammerus et Leiopython), je vous invite à lire le post suivant :http://www.repticlic.com/discussion-generale-reptiles-general-reptiles-discussion-f6/des-taxonomistes-australiens-controverses-texte-long-t12201.htmDes différences morphologiques ont amené Hoser à créer le genre Broghammerus pour l’espèce reticulatus et plus tard Rawling et al. (2008) ont homologué l’espèce timoriensis . Des études génétiques ultérieures menées par Rawling et al 2008 ont également démontrées que le python réticulé et du Timor se distinguent du genre Python, cependant il faudrait les considérés comme des genres génétiquement très proches.Hoser spécifie que le genre Broghammerus (pour reticulatus seulement puisque timoriensis n’était pas homologué dans le genre Broghammerus en 2003-2004) possède 4 fossettes thermiques sur les labiales supérieures comparé à 2 pour Python bivittatus, molurus et sebae). Il note également que la couleur de l’iris orange ou rouge est un critère de distinction. Outre cela il parle également qu’il y a une ligne foncée généralement bordé d’écailles claires sur le dessus de la tête, qui différencie ce genre du genre Python ; en l’occurrence, on n’a pas besoins de chercher bien loin sur Google image pour se rendre compte que le groupe des ‘’blood’’ (Python breitensteini, brongersmai et curtus) peuvent également posséder cette ligne foncée sur le dessus de la tête. D’autres détails morphologique entre en ligne de compte (Selon McDowell 1975 et/ou Kluge 1993) pour le genre Broghammerus : Absence de toute marque foncée sous l’œil et entre ce dernier et le museau, différence morphologique de certains os du crâne et de la forme des hémipénis, ainsi que la forme et disposition des fossettes thermosensibles.Dans ce cas-ci, on a clairement l’impression que Hoser a été beaucoup plus influencé par les écrits de McDowell, que par des recherches et investigation venant de sa part (même s’il a tout de même investigué un peu), dans la désignation du genre Broghammerus. Mais comme il semble être le premier à avoir proposé un nom, celui-ci a priorité sur tous les autres noms de genre qui pourraient être proposé ultérieurement à la date de parution de son article (selon le code de l’International Commission on Zoological Nomenclature ou ICZN si vous préférez).Par soucis de transparence, je vous donne le lien pour l’article de Hoser, MAIS JE VOUS AVERTI TRÈS CLAIREMENT : Beaucoup d’information provenant de cet auteur et de cet article NE SONT PAS VALIDES ET NE SONT PAS ACCEPTÉES DANS LA COMMUNAUTÉ SCIENTIFIQUE EN GÉNÉRAL !!!!!!!!!!!!! Donc cala signifie en bon québécois : prenez pas tout ce qui est écrit pour du Cash !!!!!http://www.smuggled.com/pytrev2.htmLe genre LeiopythonÀ ma grande surprise, j’ai pu constater qu’il y a eu des changements taxonomiques majeurs dans le genre Leiopython (ou White-lipped python, si vous préférez)a) Le python d’Albertis (et non d’Albert, comme on peu parfois le voir dans la littérature) a été homologué par Rawling et al (2008) dans le genre Bothrochilus et passe donc de Leiopython albertisii à Bothrochilus albertisii. Reste à savoir si cette homologation est acceptée dans l’ensemble de la communauté herpétologique ou si elle est sujette à changement. Notez que je ne peux vous donner plus de détails en dépit du fait que l’article complet de Rawlings et al (2008) n’est pas actuellement disponible gratuitement.b) 5 espèces sont maintenant incluses dans le genre Leiopython. Il s’agit de Leiopython bennettorum (Hoser 2000), biakensis (Schleip 2008), fredparkeri (Hoser 2000), hoserae (Hoser 2000) et huonensis (Schleip 2008). Toutes les espèces sont originaires de Papouasie Nouvelle-Guinée (incluant la partie indonésienne) et/ou les îles avoisinantes. La principale façon de distinguer les espèces demeure l’observation de détails sur la tête (forme et/ou nombre et/ou disposition de telles ou telles écailles, présence ou non d’une petite marque claire derrière l’œil, sur les écailles postoculaires). Compte tenu de l’homologation de Leiopython albertisii dans le genre Bothrochilus et de l’apparente similitude physique entre les espèces, il est possible qu’il y ait d’autres changements taxonomiques dans un futur rapproché chez ce genre de python.Voici un lien sur l’article complet de Wulf Schleip sur le genre Leiopython et les 5 espèces incluant des cartes de répartition et les critères diagnostiques.http://leiopython.de/en/infos/2008Schleip_Revision_of_the_genus_Leiopython.pdfBon, eh bien je m’arrête là pour aujourd’hui !!! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Ophidioman1 0 Posté(e) le 24 mars 2010 Génial !! Belle recherche Patrice et merci d'avoir prit ce temps de partager avec nous. J'ai trouvé très interressant. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Guillaume G 0 Posté(e) le 24 mars 2010 Je seconde Merci pour ce post ... C'est fascinant !! !! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites