Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Admin-eleveurcanin

Chiens, Chats... Nos animaux de compagnie sont-ils heureux

Messages recommandés

Chiens, Chats, Etc...Nos animaux de compagnie sont-ils heureux ?

Par Anne MERCENIER-BOULLAND • Vétérinaire •

Le bien-être animal est un sujet souvent abordé pour décrire les conditions de vie des animaux d’élevage. Pourtant, même si les modes de vie sont très différents, voire opposés, force est de constater que nos animaux de compagnie eux aussi semblent parfois souffrir d’un « mal-être ».

Qu’entend-on par « bien-être animal » ?
Le bien-être animal est une notion traditionnellement utilisée pour les animaux d’élevage : le bien-être est alors défini comme une situation où toute souffrance inutile est absolument proscrite. Cela paraît évident et pourtant, de gros progrès ont été faits ces vingt dernières années dans le domaine de l’élevage. Que ce soit pour les poules ou les bovins, la protection animale a fait progresser leurs conditions de vie. Et même s’il reste encore de très nombreux points à améliorer, la prise de conscience du bien-être de ces animaux est un point très positif.

En ce qui concerne les animaux de compagnie, c’est tout autre chose. Partant du principe que ces animaux vivent avec leur maître une relation de complicité affective, il est d’usage de penser qu’ils sont heureux. Sans parler des animaux maltraités (car battus, abandonnés, affamés, assoiffés, enfermés…), évoquons plutôt leurs conditions de vie : sont-elles idéales pour l’animal…ou pour le maître ? Bref, le bien-être d’un animal se mesure à l’échelle de ce dernier : de quoi a-t-il besoin pour être heureux ?

Comment reconnaître un animal heureux ?
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, un animal heureux n’est pas un animal qui fait tout ce qu’il veut, et ceci est particulièrement vrai pour les chiens : rendre un chien heureux, c’est l’éduquer afin qu’il s’adapte au mieux à notre mode de vie. Concrètement, cela signifie qu’il faut lui donner des règles de vie, quitte à le contrarier au début de son éducation.

Un animal qui ne se sent pas bien dans son milieu de vie va manifester des troubles comportementaux : s'il s’ennuie, il peut manifester des comportements « bizarres » : boire de façon intempestive, courir après sa queue, se lécher frénétiquement une partie du corps…l’ennui évoluant vers une forme de dépression. Le chat peut même devenir agressif. Les animaux peuvent s’ennuyer lorsque l’on ne s’occupe pas assez d’eux, pour diverses raisons : solitude à la maison, pas assez de sorties, pas de jeux, etc.

Un chien qui ne respecte pas la hiérarchie au sein du foyer va devenir dominant. Cela se manifestera par de l’agressivité plus ou moins marquée.

Première étape : adaptation
Tout petit déjà, le chiot ou le chaton est éduqué par sa mère afin qu’il respecte une certaine hiérarchie. D’autre part, les petits s’habituent très vite au contact des personnes qui les soignent, ainsi qu’à la présence d’autres animaux. Il est fondamental d’habituer le jeune animal aux contacts de différentes personnes, aux bruits et aux autres animaux.

Les animaux passant les 3 premiers mois de leur vie dans un milieu dépourvu de contacts seront très perturbés quand ils arriveront dans un environnement familial. C’est le cas de nombreux chiens séparés avant l’âge de 2 mois de leur mère et grandissant dans une cage d’élevage intensif ou d’animalerie, avec pour seul contact, la personne venant leur donner leur repas 1 à 2 fois par jour. Ces animaux seront très fortement prédisposés à développer de graves troubles comportementaux allant de l’anxiété chronique à une forme d’agressivité dangereuse pour les humains comme pour les autres animaux.

Deuxième étape : choisir et accueillir son compagnon
Pour être en mesure de respecter le bien-être d’un animal, il faut d’abord bien réfléchir au compagnon dont on pourra dignement s’occuper. On ne gère pas un caniche comme un rottweiler, ni un chat persan comme un chat des forêts norvégiennes. Il s’agit de respecter la nature de l’animal.

Prenons quelques exemples : un chaton de 5 mois né d’une chatte qui a toujours vécu dehors et ayant lui-même été habitué à vagabonder, aura d’énormes difficultés à s’adapter à une vie en appartement. Il risque fort de devenir agressif par ennui, et finalement, très peu sociable. Un chien de race malinois est heureux s’il se dépense beaucoup : en appartement avec uniquement des promenades hygiéniques, ce chien va vite développer de graves troubles comportementaux. Dans ces deux exemples, les animaux ne seront jamais de bons compagnons car ils seront malheureux.

D’autre part, un animal n’est pas un objet dont on peut disposer quand on en a envie. Le petit chien ou le petit chat doivent rester en contact avec sa mère pendant au moins 3 mois. En effet, la mère éduque ses petits et leur apprend à ne pas mordre trop fort et à ne pas griffer de façon intempestive pour les chats. Cette notion est fondamentale puisqu’elle conditionne la qualité de la relation entre les futurs maîtres et l’animal.

Troisième étape : respecter sa nature
En plus des besoins absolument incontournables tels que manger, boire et sortir, un chien a besoin : de l’affection de son maître en priorité de jouer, de se promener au moins 1h par jour, voire plus pour les gros chiens de sentir que son maître prend les décisions à sa place. Malgré l’évidence de ce propos, nombre de chiens tentent d’être calife à la place du calife ! Cet état de fait déséquilibre le chien et le place à un statut qui ne fera qu’augmenter son anxiété.

Pour un chat, c’est différent : en plus de l’inévitable affection de son maître, il sera heureux s’il parvient à vivre comme un félin parmi nous : il doit pouvoir chasser (même un jouet) et avoir une certaine indépendance. Finalement la recette du bien-être de son compagnon pourrait être la connaissance et le respect de sa nature. Vaste programme !
Source : http://www.lasemaine.fr/2009/1(...)

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...