Trafic de chiots prévenu absent à l'audience

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Trafic de chiots / L'unique prévenu marnais absent à l'audience 14/01/2010

Hier, le parquet n’a requis aucune peine de prison à l’encontre des quatre prévenus qui comparaissaient dans une affaire de trafic de chiens entre 1999 et 2001. Absent, l’animalier châlonnais sera jugé plus tard.

Ils étaient tous là. Ou presque ! On jugeait hier au tribunal correctionnel de Châlons-en-Champagne deux vétérinaires et deux éleveurs de chiens poursuivis pour tromperie sur l’espèce, l’origine et les qualités substantielles d’une marchandise et complicité ; faux et usage de faux documents administratif ; exercice illégal de la médecine vétérinaire et complicité.
Tous avaient pris place sur le banc des prévenus. Encore une fois, tous ou presque. Manquait à l’appel le seul prévenu marnais, Didier Z...., un animalier de Châlons-en-Champagne pourtant placé sous contrôle judiciaire depuis 2002.
« C’est de lui qu’est partie cette affaire », assure Me Danglade, l’un des avocats de la partie civile. « Le pot aux roses a été découvert après le dépôt de plainte de plusieurs acheteurs marnais. » Une vingtaine de victimes trompées sur la provenance et la bonne santé de chiots achetés en animaleries.
Ce que confirme Cédric Mestre, le substitut du procureur de la République, qui évoque « un trafic de chiots de grande ampleur ». Un commerce juteux, pour Me Dechezleprêtre, avocat de l’ordre des vétérinaires. « Un chiot acheté 20 euros et revendu 600, imaginez le profit… En France, le trafic des animaux de compagnie s’avère plus lucratif que le trafic d’armes », affirme ce dernier.
Mais, de chiffres, il n’en a point été question au cours de cette audience, si ce n’est pour évoquer le nombre de vaccins, deux, parfois trois, injectés à un chiot au moment de sa vente. Et ce n’est pas dans le carnet de vaccination de l’animal que la réponse se trouvait. On reproche notamment à Henri V...., vétérinaire désormais à la retraite, d’avoir falsifié le document. Il fournissait un carnet vierge mais signé à l’éleveur.
« Je n’ai pas été capable de refuser. J’ai eu tort » : le cheveu gris, l’homme n’estplus que l’ombre de lui-même, brisé par neuf années de procédure.
Toujours en activité, son homologue Alain G.... affirme : « Qu’importe l’origine du chien, ce qui importe, c’est la santé de l’animal. »
Il évoque une dénonciation calomnieuse d’un ancien salarié licencié.
Sa compagne Catherine F..., à qui on a interdit de poursuivre son activité d’éleveur, était poursuivie notamment pour avoir caché l’origine de ses chiens. Elle assure : « Je n’ai jamais voulu cacher quoi que ce soit. Je ne pensais tout simplement pas que c’était important. » Le représentant du parquet a, lui, parlé de « tromperie ».

De 4 000 à 7 500  euros d’amende

Richard S..., un autre éleveur prévenu dans ce dossier, devait répondre d’exercice illégal de la médecine vétérinaire. C’est lui qui vaccinait ses chiots. Il est catégorique : « J’avais le droit de pratiquer cet acte. » Me C..., son avocat, s’est d’ailleurs appuyé sur un texte officiel pour demander la relaxe de son client.
Assis dans le fond de la salle, Henri Barbe, le président de l’Association nationale contre le trafic de chiens et de chats (l’Antac), avait tenu à assister aux débats. « On parle là d’un véritable business qui a été mis en place par des gens qui veulent faire de l’argent. » Il a quitté sa place à l’issue des réquisitions du substitut. En colère. En raison d’une procédure longue de près de dix ans, ce dernier n’a pas souhaité requérir de peines fermes, « ni même des peines avec sursis ». Il a réclamé des amendes allant de 4 000 à 7 500 euros à l’encontre des quatre prévenus, et l’interdiction d’exercer pour les deux vétérinaires.
Le jugement a été mis en délibéré à la date du 24 février.

Corinne LANGE


Source : http://www.lunion.presse.fr/in(...)