A la chasse elle a gagné sa place

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Qualifiée pour la finale mondiale du concours Saint-Hubert, Christelle Bataille a su faire sa place dans le milieu de la chasse, majoritairement masculin.

Christelle Bataille avec Diam's, sa chienne.

FILLE et petite-fille de chasseur, Christelle Bataille aime rappeler que sa mère, alors enceinte d'elle, accompagnait son père Dominique à la chasse. Aujourd'hui âgée de 30 ans, elle réalise le rêve de son paternel, qui voulait un fils chasseur.
« Je ne marchais pas encore, il m'amenait déjà dans les bois. J'ai découvert la chasse à 6 ans, en l'accompagnant », se remémore la jolie blonde, qui n'a jamais été un garçon manqué. Tout naturellement, elle obtient son permis de chasse à 15 ans, l'âge minimum.
Les premières chasses ont été un peu difficiles. « C'est un monde d'hommes, et certains ont eu du mal à accepter qu'une jeune fille comme moi soit autant passionnée ». Face aux remarques, pas toujours agréables aux oreilles d'une adolescente, Christelle répond à sa manière. Lors de sa première partie, elle tue deux sangliers que d'autres chasseurs venaient de rater. « Pendant mes premières années de chasse, j'ai dû être touchée par la grâce de Saint-Hubert (le saint patron des chasseurs), j'ai vu beaucoup de gibier et j'ai beaucoup prélevé. Ça m'a aidée à me faire ma place », assure-t-elle.
En route vers la Slovaquie
Puis Christelle découvre la chasse au petit gibier et la complicité nécessaire d'un chien. Elle acquiert un Braque, un chien d'arrêt, dont le rôle est de fixer le gibier et de le garder sous contrôle jusqu'à

l'arrivée de son maître. « Puis en 2005, j'ai participé au concours Saint-Hubert, où le chasseur est évalué sur son habilité au tir et le chien sur son dressage ».
Elle remporte l'épreuve départementale, la régionale et termine cinquième à la finale nationale, au domaine de Rambouillet, dans la catégorie féminine.
« Pour moi, cette séparation des hommes et des femmes n'a pas lieu d'être. J'ai demandé à participer à la compétition masculine, cela m'a été refusé. Je me suis battue pour m'intégrer parmi les hommes et on m'isole à nouveau », regrette-t-elle.
Soit. En 2009, elle termine vice-championne de France et gagne sa place aux championnats du monde, qui se tiendront en octobre 2010 à Brastislava (Slovaquie).
Un accomplissement. « C'est une grande fierté et un beau cadeau pour tous ceux qui m'accompagnent, me soutiennent : mon père, le dresseur de mon chien, tous les chasseurs ardennais et mon compagnon ». Rencontré au cours d'une partie de chasse, ce dernier partage aussi sa passion pour les chiens. « On se comprend, on n'a pas à faire de sacrifices pour accepter la passion de l'autre. On la vit ensemble, à fond », explique Pascal Tissiere. Leur fille Inès, âgée de 6 ans, semble marcher dans les pas de ses parents.
Passionnée par la nature, elle insiste déjà pour les accompagner à la chasse, même en ce rude hiver.
Rémi

HAVYARIMANA
Source : http://www.lunion.presse.fr/in(...)