Phenix_08 0 Posté(e) le 28 juin 2010 Image tirée du netLe criquet pèlerin (Schistocerca gregaria) est une espèce de criquet ravageur d'Afrique qui forme régulièrement des essaims dévastateurs. Il fait partie de la catégorie des locustes, comme le criquet migrateur ou le criquet nomade. Ces migrations sont déclenchées lorsque la population atteint un certain seuil de densité. Les criquets deviennent grégaires et leur couleur devient plus vive, avant de commencer leur migration. Le criquet pèlerin mange chaque jour son propre poids de verdure : il doit accumuler des réserves de graisses avant de migrer.Les criquets mâles adultes mesurent de 6 à 7,5 cm de longueur environ et les femelles entre 7 à 9 cm. Ils pèsent 2 grammes. Ils consomment chaque jour leur poids de plantes, Le transit intestinal est très rapide, environ une demi-heure, mais en période de disette le transit est ralenti, la nourriture pouvant mettre 2 à 3 jours pour passer, et ainsi l'insecte résiste à la faim et à la soif, ce qui est bien utile quand on traverse les régions désertiques du Sahara, surtout si en plus les copains sont déjà passés par là !On retrouve cette espèce en Afrique du Nord, au Moyen-Orient, au Pakistan et en Inde sur environ 16 millions de kilomètres carrés. Ils sont capables de traverser continents et océans en essaims ravageurs.Il change de comportement quand le nombre de ses congénères augmente. Normalement solitaire, il devient alors grégaire et forme d'immenses essaims qui peuvent atteindre plusieurs centaines de millions à quelques dizaines de milliards d'individus. Ce changement de comportement semble dû à une hormone qui est aussi un neurotransmetteur, la sérotonine. Elle augmente quand les contacts sociaux sont de plus en plus importants et elle est indispensable pour qu'il y ait formation de grands rassemblements. Ce pourrait être une piste pour la lutte contre les nuages de criquets ravageurs, mais à étudier avec attention, car la sérotonine joue un rôle chez toutes les espèces évoluées.Tous les deux mois, une nouvelle génération d'insectes peut s'accoupler. Le sperme du mâle est gardé précieusement par la femelle dans un réceptacle séminal. La ponte peut avoir lieu quelques jours à plusieurs semaines après l'accouplement si les conditions de milieu ne sont pas favorables, la femelle recherche un endroit sablonneux et frais, elle creuse le sol avec son oviscapte jusqu'à environ 7 cm (il y a des records à 15 cm). Les œufs sont fécondés au moment de la ponte. La femelle dépose une oothèque que le soleil couve (une centaine d'œufs agglomérés entre eux par une sécrétion gluante qui durcit à l'air). La femelle peut être fécondée plusieurs fois et peut déposer jusqu'à dix oothèques dans sa vie. Une femelle dépose en moyenne 3 à 4 pontes espacées de 6 à 11 jours.L'une des problématiques de la lutte contre les essaims de criquets est l'usage de grande quantité d'insecticide. La campagne de 1987-1988 a montré que les insecticides restent le moyen de lutte le plus performant, malgré les effets polluants sur le milieu biologique.Le criquet pèlerin possède des prédateurs naturels : les hérons, les cigognes, les lézards, les rats, les singes, en sont friands. Mais la consommation de tous ces insectivores est largement dépassée par la rapidité du cycle reproducteur du criquet pèlerin. Les femelles sont très prolifiques, et en quelques mois, soit trois ou quatre générations, un essaim peut multiplier ses effectifs par dix mille, voire un million. Des mouches, des guêpes et des coléoptères s'attaquent aux œufs, des araignées à ses larves. Mais ces prédateurs sont beaucoup moins prolifique et ne peuvent non plus pourchasser les essaims dans leurs migrations.Le principal moyen de lutte est donc la lutte chimique. L'expérience a montré qu'arroser chimiquement les nuages d'insectes volants est inefficace: les doses mortelles mettraient en péril tous les êtres vivants de la contrée. Le traitement retenu se pratique le matin, juste avant l'envol.Pour empêcher les oeufs d'éclore, il est parfois recommandé de labourer le sol à grande profondeur. Mais, le plus souvent, le relief et les moyens d'accès l'interdisent. La campagne 1987-1988 aura toutefois permis d'expérimenter sur les essaims de larves des insecticides de plus en plus raffinés. Soutenus par les écologistes, les pyréthrinoïdes sont des molécules de synthèse copiées sur les toxines naturelles du pyrèthre, un végétal qui pousse en Afrique. Efficaces, mais peu rémanents ces produits exigent des pulvérisations fréquentes et coûteuses. La plus heureuse surprise est venue avec les dérégulateurs de croissance comme le téflubenzuron. Répandue sur les larves, avant la poussée des ailes définitives, cette sorte d'hormone empêche le raidissement du nouveau squelette de chitine lors de la dernière mue. Ne pouvant s'extraire de leur tégument précédent, 99 à 100 pour 100 des insectes meurent avant d'avoir pu s'envoler. Inoffensive pour les oiseaux et mammifères, cette " potion " peut être dangereuse pour les autres insectes. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Dr Mac1 0 Posté(e) le 3 juillet 2010 voilà une étude fort intéressant qui complétera cette petit fiche !!http://www.cirad.fr/ur/index.php/acridologie/projets_recherche Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Phenix_08 0 Posté(e) le 3 juillet 2010 Merci, Doc. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
x-guttatus-x 0 Posté(e) le 3 juillet 2010 Merci pour cette jolie fiche ! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Dr Mac1 0 Posté(e) le 3 juillet 2010 x-guttatus-x a écrit:Merci pour cette jolie fiche !tu vois l'utilité de pas clore la fiche x-guttatus-x cela permet de la complété par d'autre Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
x-guttatus-x 0 Posté(e) le 3 juillet 2010 C'est vrai, même si à la base, on était dans l'esprit découverte uniquement. Maintenant, on a des fiches très complètes, mais au moins, on en apprend bien plus sur chacune des espèces... Je pensais ré-ouvrir les fiches fermées, mais placer toutes celles qui sont à peu près complètes en Post-it, sans les verrouiller, comme ça libre à chacun d'y ajouter des précision... Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Phenix_08 0 Posté(e) le 3 juillet 2010 Et ben, voilà... Trés bonne idée, Emmanuel. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites