RAF-nacannonce 0 Posté(e) le 23 septembre 2007 Chlamydosaurus kingii Chlamydosaurus kingii est originaire du Sud d’Irian Jaya et de la Nouvelle–Guinée. Il se maintient différemment des Chlamydosaurus provenant des régions plus sèches d’Australie. Le « lézard à collerette » est un grand agamidé qui atteint la taille respectable de 80–90 cm pour les mâles et 60 cm environ pour les femelles. En captivité –quand il est dans son terrarium– Chlamydosaurus kingii est un lézard calme, qui reste paisiblement perché sur les branches. D’une manière générale, il peut devenir assez familier, notamment s’il est né en captivité, il accepte facilement la nourriture à la main mais il n’apprécie pas trop les manipulations. AMENAGEMENT DU TERRARIUM Deux mâles Chlamydosaurus kingii ne peuvent cohabiter. En revanche, un mâle peut partager le territoire avec une ou plusieurs femelles, selon les dimensions du terrarium. A ma connaissance, les femelles ne sont pas agressives entre elles. Pour maintenir le lézard à collerette, il est nécessaire de prévoir un assez grand terrarium, ou un vivarium, dont la taille minimale devrait être, à mon avis, 1 x 1 x 2 m. Les dimensions du vivarium dans lequel je garde un mâle et trois femelles, sont : 2,0 x 1,0 x 2,3 m. En tout état de cause, la hauteur doit être privilégiée, puisqu’il s’agit d’un lézard essentiellement arboricole. Pour la même raison, le terrarium sera aménagé avec des branches et/ou des rondins, placés horizontalement en hauteur et verticalement, comme des troncs d’arbre. La plupart du temps, le lézard à collerette reste ainsi accroché sur les branches verticales. Une lampe à vapeur de mercure mixte (type Powersun) suspendue au plafond apporte aux animaux la chaleur, les UVA et UVB. J’aménage ainsi un gradient thermique entre le haut et le bas du terrarium. En dehors de la période hivernale, la température varie entre 35° C au point le plus chaud et 28° C au point le plus frais ; la nuit elle descend autour de 22–25° C environ. Deux tubes néon qui émettent des UVA et UVB (type Zoomed Reptisun 5.0 ) sont également fixés au plafond. Ils produisent une luminosité supplémentaire, ainsi que le rayonnement ultraviolet dont profitent les lézards qui s’arrêtent sur les branches (couvertes d’écorces de chêne–liège) placées 30 cm en dessous des néons. Sur le fond du terrarium le substrat est constitué d’un tapis de linoléum, plus facile à nettoyer, donc plus hygiénique. Un bac d’eau de volume suffisant pour que les lézards puissent s’y baigner entièrement (45 x 35 x 15 cm) est le seul objet présent sur le sol. Les lézards peuvent ainsi évoluer aisément, s’adonner aux parades nuptiales et aux accouplements. L’eau doit être changée quotidiennement, étant donné que Chlamydosaurus kingii a l’habitude de déféquer dans l’eau. Eventuellement, l’installation d’une bonde d’évacuation facilite cette opération. Quand la saison des accouplements commence, j’ajoute une boite de ponte constituée d’une simple bassine (45 x 35 x 25 cm) remplie de tourbe humide et partiellement cachée par des plantes en plastique. ALIMENTATION Chlamydosaurus kingii est exclusivement insectivore. En captivité, les adultes seront nourris en premier lieu avec des insectes comme : grillons (Acheta domestica, Gryllus bimaculatus, Gryllus assimilis), blattes (Blaptica dubia, Blaberus atropos, Gromphadorrhina (blatte souffleuse de Madagascar), Nauphoeta cinerea), criquets (Locusta migratoria, Shistocerca gregaria), larves de Zoophobas morio, vers de farine (en quantité limitée). Alternativement, je leur propose également : souriceaux (pinkies ou blanchons) et cuisses de grenouilles. Aux juvéniles jusqu’à 40 cm je donne uniquement des insectes, grillons et blattes, de taille adaptée ; en revanche, les larves de Zoophobas morio et les vers de farine sont à proscrire, car la grande quantité de chitine contenue dans ces larves peut provoquer une occlusion intestinale ou un prolapsus (descente d’organes) cloacal qui peut se solder avec la mort du jeune animal. Aux juvéniles de taille supérieure à 40 cm je propose également des souriceaux, pinkies ou blanchons. Les proies sont saupoudrées avec du carbonate de calcium à chaque fois qu’elles sont distribuées. Une fois tous les 15 jours pour les adultes, une fois par semaine pour les juvéniles, j’ajoute également des vitamines (Petphos croissance pour chiots mélangé avec Ocevital pour oiseaux). Le lézard à collerette est un animal plutôt indolent, en dehors de la période d’accouplement il ne bouge pas beaucoup et passe ses journées accroché ou perché sur les branches. Pour cela il risque facilement l’obésité, avec toutes les pathologies qui y sont liées. Ainsi, je distribue les repas aux adultes trois, voire deux, fois par semaine environ, selon la saison : plus souvent au printemps, moins en été et en automne, pas du tout en hiver. En revanche, les juvéniles mangent tous les jours. REPRODUCTION EN CAPTIVITE En captivité, la femelle Chlamydosaurus kingii peut être sexuellement mature à l’âge de 18 mois. Pour déclencher les accouplements et les pontes, une alternance saisonnière est nécessaire. Dans cette intention, je baisse la photopériode d’une demi–heure par semaine à partir du mois de septembre, afin de descendre de 14 heures jusqu’à 8 heures de lumière à la fin novembre. A partir de janvier, la photopériode est de nouveau augmentée. En même temps, à la sortie de l’hiver je vaporise le vivarium deux fois par jour ; en été les vaporisations seront plus espacées, une fois par jour, voire tous les deux jours. En effet, le climat de Nouvelle–Guinée est moins sec que celui d’Australie. D’après mes observations, les pontes sont constituées de 5 à 8 œufs. Les œufs sont pondus dans un trou creusé par la femelle dans la boite de ponte, et aussitôt recouvert. Ils sont placés en incubation dans une boite profonde de dix centimètres, remplie à moitié de tourbe humide et fermée avec un couvercle troué. Cette boite est ensuite installée dans l’incubateur où la température est maintenue entre 26 et 28° C, l’hygrométrie étant de 100% environ. D’après mon expérience, et également celle d’autres éleveurs, il est indispensable que la température d’incubation ne dépasse pas les 28° C : en cas contraire, les jeunes Chlamydosaurus meurent avant l’éclosion. Quand la température ambiante est supérieure à cette valeur pendant la journée –par exemple en été–, je place la boite de ponte en dehors de l’incubateur, sur une étagère, de façon que du moins la nuit les œufs soient exposés à une température maximale de 28° C. La durée d’incubation est d’environ 90 jours. Les nouveau–nés ne sont pas très farouches, dans la mesure où leur moyen de défense est plutôt l’immobilité. Pour leur éviter au maximum le stress, je les installe dans un terrarium de 60 x 30 x 50 cm avec beaucoup de branches et plantes en plastique. Dans ce terrarium, un néon UV (type Reptisun) assure l’apport d’UVA et UVB et la luminosité nécessaire, tandis qu’un spot de 40W ou 60W, selon la saison, permet de maintenir la température sur les mêmes valeurs que celle des adultes. Dans le terrarium, un bac d’eau 10 x 10 x 5 cm permet aux nouveau–nés de se baigner, l’eau étant changée dès qu’elle est souillée. Des vaporisations journalières gardent une hygrométrie assez importante. Les jeunes Chlamydosaurus kingii peuvent être élevés ensemble. Pour en savoir plus : BIBLIOGRAPHIE · BROGARD J., 1992. Les maladies des reptiles. Collection Médecine Vétérinaire : 320 p. · COGGER H. G., 2000. Reptiles and Amphibians of Australia. New Holland Publishers. · DE VOSJOLI P., 1997. The lizards keepers handbook. Advanced Vivarium Systems. 176 p. · GERARD P., 1997. L’élevage des lézards. Philippe Gérard Editions. 82 p. · GERARD P., HUSSARD N., ROSSELLE S., SAVARIN P., SCHILLIGER L., 2003. Atlas de la terrariophilie. Les lézards. Animalia Editions Vol. 3 : 192 p. · GREER A. E., 1989. The Biology and Evolution of Australian Lizards. Surrey Beatty & Sons Pty Limited. · HAUSCHILD A., BOSCH H., 2000. Agames barbus et lézard à collerette. Matthias Schmidt Publications : 95 p. · HOSER R. T., 1989. Australian Reptiles & Frogs. Pierson & Co. · HUSSARD N., 2001. Le lézard à collerette. Reptil Mag 5 : 16-20. · MANTHEY U., SCHUSTER N., 1996. Agamid Lizards. 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