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lorent6202

les tortues des genres Testudo et Agrionemys

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LES TORTUES DES GENRES Testudo, Eurotestudo et Agrionemys



Espèces : caractéristiques, aires de répartition et biotopes

Testudo hermanni (Gmelin, 1789)
Tortue d’Hermann
C’est la seule tortue terrestre française. Elle est présente dans le département du Var (massif des Maures) et en Corse, mais également en Italie, Espagne, et de nombreuses îles méditerranéennes, Sicile, Sardaigne, Majorque et Minorque.
La tortue d’Hermann se caractérise par sa carapace assez arrondie de forme ovale et parfois fortement trapézoïdale chez certains mâles, de coloration noire et jaune. Elle possède un éperon corné situé à la pointe de sa queue, divisé longitudinalement en deux. La plaque supracaudale est toujours divisé médialement, contrairement à Testudo boettgeri où elle peut être simple. Les membres antérieurs, pourvus de cinq griffes, sont couvert de grandes écailles cornées sur la face extérieure, tandis que les membres postérieurs ont de petites écailles et seulement quatre griffes. Elle n’a pas d’ergots derrière les cuisses. Les tâches noires du plastron forment deux larges bandes continues. Sa taille ne dépasse pas 19 cm.
La tortue d’Hermann occupe une grande variété d’habitats tels que les plaines alluviales plus ou moins arides, les landes, les dunes côtières avec végétation, les maquis et garrigues ouverts, les forêts claires, les lisières.


Testudo boettgeri (Mojsisovics, 1889)

Tortue de Boettger, tortue d’Hermann orientale
L’aire de répartition de T. boettgeri s’étend plus à l’Est que celle de T. hermanni. Elle s’étend depuis le Monténégro, l’Albanie, la Serbie, la Macédoine, la Bulgarie, La Roumanie, la Turquie, la Grèce, le Péloponnèse.Très similaire à T. hermanni, puisqu’elle en était autrefois la sous-espèce orientale, elle possède à l’instar de celle-ci une griffe au bout de la queue, une supracaudale normalement divisée, des bandes noires longitudinales sous le plastron, des vertébrales étroites, de petites écailles sur la face antérieure des avant-bras. Toutefois T. boettgeri peut être distinguée de T. hermanni par sa coloration plus claire, dont la teinte de fond est un jaune pâle à verdâtre ; des sutures différentes sur le plastron (fémorales égales ou plus petites que les pectorales) ; des bandes noires sous le plastron beaucoup plus fractionnées. Sa taille est également plus importante et peut atteindre 34 cm (observé en Bulgarie). Il est à noter que les populations du sud du Péloponnèse sont réellement « naines » et ne dépassent pas 15 cm.
T. hermanni vit dans un milieu de garrigue et de maquis méditerranéen modérément boisé, avec des zones ouvertes pour s’ensoleiller.

Testudo marginata (Schoepff, 1793)
Tortue bordée, tortue marginée
Elle s’observe principalement en Grèce, mais on la trouve également dans les Balkans, en Sardaigne, en Toscane et en Sicile.
Cette tortue est la plus grande des Testudo, avec des records de 40 cm pour 6 kg pour certaines femelles, et c’est la seule à présenter un élargissement aussi important des marginales arrières, en forme de jupe. La coloration générale est brune à noirâtre. Elle ne possède pas d’éperons cornés derrière les cuisses et pas d’ergot au bout de la queue.
T. marginata est souvent décrite comme une espèce inféodée aux collines ou même aux montagnes ; il est vrai que cette tortue peut se rencontrer à des altitudes supérieures à 1000m. Cependant, l’espèce est également présente en plaine, jusqu’au niveau de la mer. Son aire de répartition comprend une large variété de biotopes, quoique T. marginata est le plus souvent associée à des milieux ouverts, pentus, rocheux, avec une abondante couverture de broussailles et de buissons.

Testudo graeca
(Linné, 1758)

Tortue mauresque
On rencontre cette espèce en Afrique du Nord, du Maroc jusqu’au nord-ouest de la Libye, ainsi qu’au sud de l’Espagne et aux Baléares, en Sardaigne et en Sicile.
Cette tortue présente des ergots cornés derrière les cuisses et ne possède pas de griffe au bout de la queue ; l’écaille supracaudale n’est pas divisée dans 99% des cas ; la première vertébrale est courbée (sauf chez T. graeca nabeulensis) ; le plastron, jaunâtre à crème, est marqué de tâches noires irrégulières ou à peine visibles, et jamais de bandes latérales noires régulières. Sa taille maximum peut atteindre 30cm. La coloration est variable selon les sous-espèces.
Cette espèce vit dans les milieux arides et est donc habituée à un climat chaud et sec. Elle craint le froid et l’humidité qui entraîne souvent chez elle des maladies pulmonaires chroniques (rhinite) pouvant entraîner une mort rapide.


Testudo ibera
(Pallas, 1814)

Tortue d’Ibérie (ancien nom de l’est de la Géorgie)
Cette espèce occupe un vaste territoire depuis l’Azerbaïdjan, le sud de l’Ukraine, l’est de la Géorgie, la Turquie, l’est de la Grèce et de la Roumanie.
C’est une grande tortue, jusqu’à 26 cm, avec une carapace relativement large et basse. Les marginales arrières sont évasées, avec souvent des parties dentelées. Elle possède des ergots derrière chaque cuisse. La coloration de la carapace des juvéniles est olive clair à jaunâtre, avec des marques noires qui s’étendent en vieillissant.
La tortue d’Ibérie préfère les habitats semi-désertiques, les steppes, les sites vallonnés couverts d’herbes et les contreforts plus ou moins envahis de buissons. On la rencontre également dans les zones cultivées, tels que les champs, les jardins et les vignes.


Agrionemys horsfieldii
(Gray, 1844)

Tortue des steppes
Le territoire de cette tortue est vaste, puisqu’il va de l’Iran à l’Ouest, jusqu’en Chine à l’est, en Russie au nord et à la mer d’Oman au Pakistan au sud. Elle est bien représentée dans les pays qui entourent la mer Noire.
Cette espèce ne possède que quatre doigts aux pattes avant, ce qui la différencie des Testudo, mais ce sont des doigts dotés d’ongles puissants, assez large, qui favorise le creusement de profonds terriers dans lesquels elle se dissimule. La tortue des steppes montre donc une morphologie adaptée à une vie fouisseuse : carapace déprimée, massive ; les ouvertures antérieure et postérieure de la carapace sont vastes, permettant un important débattement des pattes. Elle est uniformément brune à rougeâtre et sa taille adulte n’excède pas 28 cm.
Trois sous-espèces sont décrites : A. h. horsfieldii en Afghanistan ; A. h. kazachstanica au Kazakhstan ; A. h. rustamovi au Turkménistan.
C’est une tortue qui vit dans des steppes sèches, parfois désertiques, à des altitudes comprises entre 200 et 2500m. Confrontée à des contraintes thermiques extrêmes, la tortue des steppes s’enterrent dés que les conditions deviennent défavorables.


Dimorphisme sexuel
Le plastron est plus creusé chez le mâle (visible à partie de 5 à 6 ans) que chez la femelle.
La queue est beaucoup plus épaisse chez le mâle.
La supracaudale est plus évasée chez la femelle.
Le mâle a une taille plus réduite.


Maintenance

L’enclos
Les enclos destinés à accueillir les tortues décrites ci-avant seront identiques. On s’assurera que le taux d’humidité de l’enclos sera plus faible dans le cas de la maintenance de Testudo graeca et d’ Agrionemys horsfieldii.
Les tortues sont donc placées dans un enclos grillagé. Le grillage sera enterré sur au moins 30 cm et le bord supérieur sera recourbé vers l’intérieur afin d’éviter les évasions.
Pour les juvéniles, l’enclos disposera d’un toit grillagé amovible pour les protéger d’éventuels prédateurs. Une cabane sera positionnée de manière à ce qu’elle reçoive le soleil le matin. Les juvéniles ont besoin d’un taux d’hygrométrie élevé.

L’enclos doit comprendre trois zones bien distinctes :
- une zone plantée (trèfle, pissenlit, petits arbustes non toxiques, thym, romarin, fraisier, menthe, citronnelle, estragon)
- une zone découverte et plutôt aride
- une zone en paillis d’écorce de pin
Il faut prévoir une plage d’insolation en tuile, bois ou parpaing .
L’enclos des adultes est identique toute proportion gardée, avec ses trois zones distinctes. Des cachettes en pierre seront garnies de paillis, des plaques de fibrociment pourront servir de plage d’insolation.


La serre
Dans les régions du nord de la France, la serre est réellement un équipement de choix pour la maintenance et l’élevage d’un grand nombre d’espèces de tortues terrestres. Elle peut être juxtaposée à l’enclos et servir ainsi d’abri aux tortues pendant les mauvais jours. Elle peut être agencée de la même manière que l’enclos avec les trois zones distinctes. Elle peut être éventuellement chauffé et équipé de lampe à UV. L’inconvénient de la serre est la température à l’intérieur durant l’été… L’idéal est de la choisir avec un toit amovible.

Plantation pour l’enclos
Elle est identique pour toutes les Testudo : Ceanothe, capucine, fraisier, framboisier, lavatère, hibiscus, lavande, pensée, romarin, thym, sedum, spectabile…

Alimentation
Les Testudo nécessite un repas à base de divers végétaux. Ceux-ci doivent leurs apporter les divers nutriments indispensables pour leur croissance, leur métabolisme de base, leur reproduction… Une attention particulière sera portée à l’apport en calcium, sachant que celui-ci sera éliminé si l’apport en phosphore est trop important ; ainsi, plus le rapport calcium sur phosphore est grand, meilleur est l’aliment pour les tortues.
Exemples de végétaux à donner : laiteron commun, luzerne, pissenlit, plantain lancéolé, liseron, plantain majeur, trèfle blanc, trèfle violet, Opuntia ficus-indica (oter les épines avec une brosse et découper en morceau)


Hibrnation
Elle est identique pour les boettgeri, hermanni, ibera, marginata. Pour les graeca et horsfieldi le protocole est le même, mais la température et la durée d’hibernation sont différentes.
Vers la mi-octobre, il y a un ralentissement des activités. On peut choisir de les faire hiberner en caisse ou dans l’enclos, en prévoyant des fosses sous les abris. Le substat sera très humide (taux compris entre 90 et 95%) et composé d’un mélange de terre, terreau, terre de bruyère et de feuilles. La caisse sera grillagée sur le dessus (pour éviter d’éventuelles attaques de rongeurs) et placer dans un endroit hors gel.
Pour les juvéniles, il est possible de réduire leur durée d’hibernation en les placant en terrarium au début de la mauvaise saison.
Pour celles et ceux qui hésiteraient à faire hiberner leurs juvéniles les premières années, je les invite à prendre connaissance du rapport paru dans le n°2 de la revue Chéloniens, pages 40 à 42, concernant l’influence de l’hibernation sur le taux de mortalité des juvéniles Testudo et Eurotestudo aux cours de leurs premières années de vie.



Reproduction
La reproductrion est la récompense d’un élevage réussi.

La ponte
En captivité, les pontes surviennent entre 5 et 7 semaines après l’hibernation, pour commencer vers la mi-mai dans les régions du sud ou en serre, en juin si absence de serre. Il s’écoule de quatre à six semaines entre l’accouplement et la ponte. Les femelles maintenues dans une enceinte extérieure doivent être surveillées attentivement lorsque leur comportement indique que la ponte est imminente, pour pouvoir récupérer les œufs immédiatement après. On repère le sommet de l’œuf en dessinant une petite croix avec un crayon à mine tendre, et on place les œufs dans un incubateur. Il n’y a aucun inconvénient à retourner les œufs si l’opération se fait juste après la ponte ; en effet il faut 24 à 48 h pour que l’embryon se fixe. Dans le doute on évite de retourner les œufs. En fonction de l’âge et du poids de la femelle, la taille des œufs va varier.
Il est possible de mirer les œufs pour vérifier la présence d’un embryon (masse de couleur orangée irriguée par des vaisseaux sanguins) à travers la coquille à l’aide d’une lampe émettant une lumière intense. Cette opération ne doit être faite qu’après 4 à 5 semaines d’incubation.
La durée des incubations dépend largement de la température, elle est d‘environ 90 jours. La température idéale pour un partage équilibré des naissances entre mâles et femelles semble être de 31,5°C (travaux de EENDEBAK en 1995).


Les naissances
A la naissance, les bébés sont un peu déformés, mais ils retrouvent une forme normale au bout de quelques heures. On baigne les petites tortues juste après l’éclosion, puis on les place dans un petit récipient dans le fond duquel on place de la vermiculite humide jusqu’à ce que leur sac vitellin soit entièrement résorbé. Mais si il est possible de les laisser dans la coquille, c’est encore mieux.
Les juvéniles sont ensuite maintenus de la même manière que les adultes. Il est important de les baigner une fois par semaine et de maintenir une hygrométrie correcte dans l’enclos afin d’éviter qu’ils ne se déshydratent.
A la naissance le bébé tortue est stérile, il n’a pas de flore microbienne, pas de flore intestinale. Il est alors possible de le mettre en présence de jeunes de l’année précédente, ou alors de leur donner à manger des selles de tortues non parasitées.

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