Valko03 0 Posté(e) le 11 juillet 2006 Habitat Naturel La famille des dendrobatidés compte plusieurs genres, regroupant chacun plusieures espèces. Les genres concernés sont Dendrobates, Phyllobates, Aromobates, Epipedobates, Colosthethus, Minyobates. Les Anglo-Saxons regroupent les espèces de ces différents genres sous le nom de poison frogs, ou poison dart frogs. Ce nom populaire vient de la réputation toxique des ces petites grenouilles, que certaines tribus indiennes utiliseraient pour enduire de poison la pointe de leurs flèches (dart). En pratique, seules 3 espèces de Phyllobates, dont Phyllobates terribilis, sont réellement dangereuses dans la nature. Les autres espèces provoques simplement des réactions d'irritations, surtout si le poison qu'elles sécrètent entre en contacte avec les muqueuses. Quand aux animaux du commerce, même les phyllobates, ils ne sont normalement pas dangereux. En effet, en captivité, ces grenouilles perdent l'essentiel de leur toxicité. C'est encore plus vrai pour les animaux nés en captivité. La théorie ancienne et dominante (mais longtemps pas vraiment prouvée) voulait que leur poison soit d'origine exogène, c'est à dire produit hors de leur corps. Il viendrait d'insectes eux-mêmes toxiques, dont ils se nourrissent. Personne ne faisant encore l'élevage de tels insectes pour nourrir ses pensionnaires, ceux-ci perdent donc assez vite leur toxicité. Début 2004, des travaux ont été publiés indiquant que la réalité est un petit peu plus complexe : les grenouilles ont effectivement besoin de se procurer les alcaloïdes de base pour leur poison dans les insectes qu'elles chassent. Mais elles n'utilisent pas tous les alcaloïdes ainsi collectés tels quels. Une équipe de chercheurs américains, menée par John Cover, de l'Aquarium National de Baltimore (Etats-Unis), a réussi à montrer chez des Dendrobates la présence d'une hydroxylase capable de transformer un alcaloïde donné en un composé cinq fois plus dangereux. Article. Il peut être prudent de se renseigner sur l'origine (sauvage ou captive) des animaux achetés. Mieux vaut également se laver les mains rapidement après avoir touché ces grenouilles. Ces petites grenouilles font 2 à 6 cm (en moyenne 4 cm), et sont très colorées. Ces couleurs, loin d'être un camouflage, sont un signal leur permettant d'être repérées par les prédateurs. Ceux-ci connaissent leur goût affreux, voire leur dangerosité, et les évitent donc. Les Dendrobatidés vivent dans les forêts pluviales d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud. Ils vivent surtout au niveau du sol. Certaines espèces ont un tempérament de grimpeuses, et montent volontiers sur les arbres. Mais à l'exception de quelques espèces, les Dendrobatidés ne sont pas véritablement des arboricoles. Les espèces dont il sera question ci-dessous sont les plus fréquemment rencontrées dans le commerce (ce qui est d'ailleurs très relatif). Les autres espèces n'ont d'ailleurs pas forcément des conditions de maintenance très différentes. * Dendrobates auratus vient d'Amérique centrale et du nord de la colombie. 3-4 cm. * Dendrobates azureus vient du Surinam, ou des régions brésiliennes frontalières. 4-5 cm. * Dendrobates leucomelas vient de certaines régions du Brésil, de Colombie, du Guyana, et surtoût du Vénézuéla. 3-4 cm. * Dendrobates ventrimaculatus vient d'Amazonie péruvienne, équatorienne et régions limitrophes brésiliennes, ainsi que de la Guyane française pour la plupart des variétés en terrarium. 2 cm. * Phyllobates vittatus vient de la côte Pacifique du Panama et du Costa Rica. 3 cm. Ces espèces vivent en plaine ou à basse altitude. Terrarium Les Dendrobates peuvent parfaitement vivre en groupe dans un terrarium. Mais il est prudent de ne pas mélanger les espèces. Certains le font cependant, avec des résultats parfois satisfaisant. Mais il y a toujours un risque. En effet, la plupart de ces batraciens, même en captivité, restent toujours un peu vénéneux, et ils s'empoisonnent entre eux. La toxicité des Dendrobates est plus faible en terrarium, et les espèces proches ont sans doute des poisons proches, mais restons prudents. Malgré leur petite taille, les Dendrobates doivent avoir un minimum d'espace. Un terrarium comme le mien (80 cm X 50 cm X 50 cm) peut contenir 4 à 6 animaux. Les cachettes sont quelques chose d'important. Ces animaux doivent pouvoir se cacher en cas de peur, mais aussi pouvoir s'isoler les un des autres. Les mâles, en particulier, peuvent être assez territoriaux et bagarreurs. Des espaces très plantés, avec de nombreuses cachettes, mais aussi des espaces dégagés, pour faciliter la chasse des proies, sont très souhaitables. Bien que n'étant pas vraiment arboricoles, on a vu que les Dendrobates habitaient la forêt pluviale, et appréciait de pouvoir grimper sur les plantes. Beaucoup apprécient donc une position élevée. Offrez leurs des souches, des fougères, des plantes grimpantes. Certaines espèces sont plus grimpeuses que d'autres. Voir l'article de stéphane. Il y a 2 écoles pour le substrat de la partie terrestre : 1/ Le substrat artificiel. Il s'agit d'un substrat à base de moquette verte en plastique (en général) qu'on trouve dans les animaleries. On la complète avec des plantes en plastique. L'avantage de ce système est de pouvoir être lavé et désinfecté régulièrement. Certains se contentent même d'un sopalain changé régulièrement. Evitez les "gazons" en plastique. Les brins d'herbes en plastique peuvent blesser les animaux, en particulier s'ils chassent une proie qui s'est coincée dedans. 2/ Le substrat naturel. Il s'agit de remplir la partie terrestre avec de la terre, d'y planter éventuellement des plantes (fougères ou lierre, Scindapsus aureus, Tilandsia Sp,...). On recouvre la terre avec des plaques de mousse ramassées en forêt ou dans son jardin. Pour éviter que la terre soit détrempée il est conseillé de mettre un drain au fonds de la partie terrestre, en dessous de la terre : 3 cm de graviers, de pouzzolane, ou mieux de boules d'argiles expansées, très légères (en jardinerie), feront l'affaire. Certains conseils de mettre de la terre de bruyère, plus acide que du terreau, afin de freiner le développement d'éventuels champignons. Mais c'est une précaution qui ne coûte rien. Attention cependant en cas de plantations. Un sol acide n'accueille pas n'importe quelles plantes. Une stérilisation micro-onde du substrat est parfois recommandée. Je ne la pratique pas, et l'apport de plantes "recontamine" le substrat. Mais cela peut par contre éliminer des bestioles indésirables. La méthode naturelle a un autre avantage. Les plantes « suent » de l'eau, et participent donc de la maintenance d'un taux d'humidité élevé dans le terrarium. Ces animaux viennent en effet de la forêt pluviale, et nécessitent une humidité élevée, proche de 90%-100%. Pour s'en assurer, il est très souhaitable de prévoir un hygromètre, qui donne l'humidité de l'air. Rappelons ce que signifie le pourcentage d'humidité : Plus l'air est chaud, plus celui-ci peu contenir de l'eau sous forme de gaz (la vapeur d'eau). Le pourcentage signifie que l'air a absorbé 80%, ou 90%, ou 100% de la vapeur d'eau qu'il peut théoriquement contenir compte tenu de sa température. Un taux de 100% implique une certaine tendance à la condensation : les vitres sont en générale plus froide, et l'air qui est à leur contacte devient ainsi plus froid. Il peut donc contenir moins d'eau, et relâche une partie de la vapeur d'eau qu'il contient, sous forme de gouttelettes : c'est la condensation. Il y a deux façons de réduire la condensation, laquelle n'améliore pas l'esthétique du terrarium et son hygiène : 1/ Réduire l'humidité du terrarium : c'est une grave erreur. Si ça ne tue pas les animaux, cela les rendra plus fragile. Ils auront tendance à se cacher dans la mousse et les plantes (plus humide), et vous ne les verrez guère. 2/ Mettre un couvercle grillagé (attention à la taille des mailles, une grenouille se faufile dans des interstices de petites tailles. Même sans parler des grenouilles, vous avez tout intérêt à mettre un grillage très fin, type moustiquaire. Cela évitera aux proies de s'enfuir du terrarium). L'inconvénient du grillage est d'assécher le terrarium. On compense en apportant de l'humidité en permanence. Certains ont recours à des pulvérisations manuelles, ce qui doit être effectué plusieurs fois par jour. Il semble plus simple d'organiser une cascade ou une pulvérisation artificielle (voir ci-dessous). A noter que les éleveurs insistent tous sur la nécessité d'une bonne aération pour la bonne santé des animaux. Techniques pour maintenir un taux d'humidité élevé : La cascade : On recouvre la vitre arrière du terrarium avec un décor en résine, en ardoises collées au silicone, etc... On installe un tuyau de PVC (qualité alimentaire) percé de petits trous, pour rejeter de l'eau sur le haut de la cascade. Ces tuyaux se trouvent déjà percés en magasin d'aquariophilie. On peut aussi les acheter dans un magasin de bricolage (rayon sanitaire), et les percer avec une perceuse (forêts de taille minimale : 2 mlm). L'eau est amenée par un tuyau depuis un réservoir ou se trouve une pompe aquariophile. Le réservoir peut-être : * A l'extérieur du terrarium (un seau peut suffire) : l'eau coule sur la vitre du fond (éventuellement recouverte d'ardoise). Elle se répand donc dans le terra, sauf si on a créé un bassin ou elle est recueillie. Le bassin est créé par une simple plaque de verre de 5-10 cm de haut collée à 10 cm de la vitre du fond. L'eau s'accumule dans ce bassin, puis déborde. Un seau est placé sous le terrarium. On fait un trou d'au moins 2 cm (voir plus : il vaut mieux trop que pas assez) dans le coté du terra (partie bassin), pour que l'eau déborde par là. Il faut évidement que le trou soit légèrement plus bas que le bord du bassin. On place un tuyau dans le trou, et on silicone. Le tuyau amène l'eau dans un seau. Une pompe s'y trouve pour remonter l'eau par un autre tuyau vers la cascade. Pour changer l'eau, il suffit de vider le seau, et de le remplir avec de l'eau neuve. Schéma de ce système. * A l'intérieur du bac. C'est le même principe qu'au dessus, mais sans seau en-dessous. La pompe de remontée est placée DANS le bassin. L'inconvénient, c'est que le niveau d'eau varie dans le bassin avec l'évaporation, et que le changement d'eau est plus compliqué. Dans le 1er système décrit, le niveau d'eau ne varie pasdans le bassin avec l'évaporation, il varie dans le seau. Mais c'est bien plus facile à fabriquer. * A l'intérieur du bac, dissimulé sous le substrat (généralement sous la cascade) : dans le cas de mon terrarium, il s'agit d'une simple plaque de verre de 12 cm de haut, et de 80 cm de long, coupant le bac en deux à 20 cm de la cascade. Il y a une plaque dessus, pour empêcher la terre de tomber dedans. L'eau tombant de la cascade est recueillie dans ce réservoir souterrain (et invisible), ou se trouve la pompe. L'eau est changée tous les 15 jours. Ce système est bâti sur le même système que le système N°1, mais l'équivalent du seau est dans le bac, et le bassin est posé dessus. C'est le système le plus complexe et le plus dure à entretenir (la pompe est presque inatteignable). Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
askook 0 Posté(e) le 12 février 2007 Dossier d'élevage Dendrobates Source: Terrarium Pratique N°3 Mars 2001 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
askook 0 Posté(e) le 12 février 2007 Source: Terrarium Pratique N°3 Mars 2001 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
askook 0 Posté(e) le 12 février 2007 Source: Terrarium Pratique N°3 Mars 2001 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
$h@rK59 0 Posté(e) le 12 février 2007 merci encore vlako c'est très instructif! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
askook 0 Posté(e) le 12 février 2007 Dossier d'élevage Dendrobates (suite) Source: Terrarium Pratique N°4 Avril/Mai 2001 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites