Valko03 0 Posté(e) le 11 juillet 2006 Bombina orientalis Habitat Naturel Bombina orientalis est une petite grenouille de 4 à 7 cm. Elle vit en Asie orientale, de la Sibérie du Sud-est à la Corée (c'est à dire dans un climat allant de tempéré froid à tempéré chaud). La variété habituelle a le dos vert taché de noir, mais il semble exister une variété (j'en ai vu chez un grossiste en suisse) avec les dos marron taché de noir. D'après M Harnéquaux, il s'agirait d'une autre espèce, Bombina bombina. Il existe une autre espèce, Bombina maxima, dont le mode de vie est proche, mais qu'on trouve assez rarement dans le commerce. Vous pouvez lui appliquer cette fiche de maintenance sans soucis, les besoins de cette espèce sont simillaires à ceux de B orientalis. B. orientalis est un animal très aquatique, qui passe la plus grande partie de sa vie dans l'eau ou juste à côté. Son mode de vie ressemble en fait beaucoup à celui de son cousin, Bombina variegata, le sonneur à ventre jaune, assez commun dans nos régions. Les Bombina orientalis, lorsqu'ils sont dérangés ou agressés, présentent un comportement défensif : C'est le reflexe d'Unken (du nom de l'herpétologiste allemand qui à décrit ce phénomène pour la première fois). Les crapauds ainsi dérangés s'arc-boutent sur leur dos et présentent leur face ventrale à leur assaillant, tandis qu'ils rapprochent leurs membres. L'agresseur est alors averti, par le rouge du ventre que s'il va plus loin, il risque d'avoir des problèmes. Et c'est ce qui ne manque pas d'arriver si l'agression continue : les sonneurs à ventre rouge produisent alors un produit laiteux, toxique, qui a un goût âcre et putride, et qui a pour effet de faire gonfler les muqueuses. Nul besoin de dire qu'un chien ou un serpent qui a essayé de manger une fois un crapaud, apprend vite à les éviter. Une fois habitué à son soigneur, Bombina orientalis en captivité ne montre normalement pas ce type de comportement. Les Bombina suintent une substance toxique par des pores à venin (une photo de Patrick THIEBEAUX). La toxine de Bombina orientalis semble assez active : 1 mlg injecté à une souris suffirait à la tuer en 15 minutes. Des Bombina entassées dans un petit terrarium (pour un transport, par exemple) peuvent s'intoxiquer mutuellement, jusqu'à la mort. Certains conseils même de changer de temps en temps le substrat de leur terrarium, pour éviter l'accumulation des toxines. Cela semble cependant inutile, de l'avis d'éleveurs de Bombina. Il semble plus probable que la toxine se dégrade avec le temps, perdant sa dangerosité. Pas de crainte démesurée à avoir : Bombina ne peut injecter sa toxine. Mais mieux vaut éviter de la toucher avec une main portant des plaies, ou de se frotter les yeux après en avoir pris une en main. D'un point de vue général, il ne faut de toute façon pas manipuler les animaux, pour leur éviter le stress, et se laver les mains aprè toute manipulation indispensable. L'espérance de vie de ces crapauds est de 10 à 14 ans, mais certains rapports vont bien au delà : 20 ans en captivité. Terrarium B.Orientalis aime vivre en groupe. 2 Animaux sont un minimum. 5 ou 6 sont beaucoup mieux. Le terrarium doit donc être relativement grand. Un aquarium de 80 L (60 cm X 30 cm X 40 cm) ou plus convient très bien pour un groupe de 4 à 6 Bombina. Les animaux aimant l'eau, ce terrarium (en fait un aquaterrarium) devra avoir environ 70 à 75% de sa surface occupée par l'eau. Faites vous couper un pan de vitre de la largeur de votre bac, et de 10-15 cm de haut. Collez le en travers de l'aquarium avec de la colle au silicone. Attendez 5 à 7 jours que les joints soient secs. Vous pouvez « habiller » la séparation avec une plaque d'ardoise (découpée aux bonnes dimensions à la scie), ce qui est plus esthétique. La partie aquatique peut alors être remplie d'eau. Une filtration n'est pas indispensable si vous changez au moins 50% de l'eau chaque semaine. Les Bombina ne sont pas très sensibles aux paramètres de l'eau (dureté ou acidité), mais une eau propre reste importante. Je conseille de mettre du sable de Loire au fond de l'eau, et d'y placer des escargots mélanoïdes. Ce sont des escargots détritivores, qui aideront à garder le bac propre. On les trouve facilement dans les magasins d'aquariophilie. Il y a 2 écoles pour le substrat de la partie terrestre : Le substrat artificiel. Il s'agit d'un substrat à base de moquette verte en plastique (en général) qu'on trouve dans les animaleries. On le complète avec des plantes en plastique. L'avantage de ce système est de pouvoir être lavé et désinfecté régulièrement. Certains se contentent même d'un sopalain changé régulièrement. Le substrat naturel. Il s'agit de remplir la partie terrestre avec de la terre, d'y planter éventuellement quelques plantes (fougères ou lierres, Scindapsus aureus,..). On recouvre la terre avec des plaques de mousse ramassées en forêt ou dans son jardin. Pour éviter que la terre soit détrempée (il y a toujours des débordements de la partie aquatique), il est conseillé de mettre un drain au fond de la partie terrestre, en dessous de la terre : 3 cm de gravier, de pouzzolane, ou mieux de billes d'argiles expansées (plus légères) feront l'affaire. Certains conseillent de mettre de la terre de bruyère, plus acide que du terreau, afin de freiner le développement d'éventuels champignons. Je ne le fais pas, et je n'ai jamais eu de problème. Mais c'est une précaution qui ne coûte rien, sauf peut-être une mauvaise pousse des plantes (la terre de bruyère est très acide). On peut aussi envisager de n'en mettre qu'une couche superficielle (pour protéger contre les champignons), et de placer du vrai terreau en dessous (pour les plantes). Je préfère nettement la méthode du substrat naturel, beaucoup plus esthétique, et qui ne m'a jamais posé de problème sanitaire. Le couvercle du terrarium doit être grillagé. En effet, l'humidité d'un tel aquaterrarium est très forte. A défaut d'aération, tout sera toujours humide, et les vitres toujours embuées. Un bon système consiste à couper 4 tasseaux de 3 ou 4 cm de section, et de les coller à la colle à bois aux dimensions du bac. Il ne reste plus qu'à tendre ce cadre avec un grillage à petits trous. Les Bombina, qui sont bonnes grimpeuses, ne pourront s'échapper. Mais le terrarium respirera, et la buée sera faible ou inexistante. Le cadre peut reposer directement sur les parois de verre, ou mieux, sur des renforts latéraux collés à l'intérieur, tout autour du bac. Il n'est donc guère nécessaire de suivre l'hygrométrie. En cas de sécheresse improbable de l'air, les Bombina prendront un bain. L'été, on peut parfaitement placer ses grenouilles dans un bassin de jardin. Il n'est pas sûr qu'elles cherchent à s'enfuir, mais un petit enclos peut être plus prudent. Soyez alors très attentifs : il faut impérativement éviter des introductions dans la nature d'espèces étrangères à nos contrées. Elles peuvent déséquilibrer un biotope, en éliminant les espèces locales. Eclairage Les Bombina sont des grenouilles essentiellement diurnes. A la saison des amours, elles peuvent cependant chanter la sérénade une partie de la nuit - leur cri ressemble à celui d'une chouette, et n'est pas trop bruyant. Un éclairage est donc le bienvenu. Il est d'autant plus important si des plantes vivantes sont dans l'aquaterrarium. Un tube spécialisé à synthèse de vitamines (avec des UV, donc) semble moins important que pour des reptiles. Je mets des tubes biolux (dont l'indice de rendu des couleurs est de 97% de celui de la lumière du jour), des tubes tritons ou des tubes "daylight" achetés en grande surface. Je n'ai jamais eu de problème de carence identifié. Si on ne souhaite pas de reproduction, un éclairage uniforme de 10 H /J est suffisant. Dans le cas inverse, retrouver un rythme saisonnier est utile. Dans ce cas un minima à 10 H (au solstice d'hiver, le 21/12 - ou le 31/12 pour simplifier) et un maxima à 14 H (au solstice d'été, le 21/6 - ou le 31/6 pour simplifier) peuvent être recréés. Je rajoute ou je déduis 15 Mn tous les 15 jours. Température Les Bombina viennent de régions tempérées, voire froides. Il est d'ailleurs possible que selon les régions d'origine et leurs climats, il y ait des variétés avec des besoins ou des tolérances différentes. La personne qui ne souhaite pas faire de reproduction peut les laisser à la température ambiante de la pièce, c'est à dire 17 à 19° l'hiver (selon le chauffage de la maison) et 23-27° l'été. Pour la reproduction, il est plutôt conseillé d'organiser une période fraîche de 2-3 mois à 15-17°, puis une hausse régulière et assez rapide (en 1 ou 2 mois) jusqu'à 25°-28°. Dans ce cas, un chauffage spécifique au bac permet de mieux régler. Un chauffage aquatique (achetable en magasin d'aquariophilie) suffira. Nourritures Tout ce qui bouge et qui est à la taille de la bouche sera accepté : mouches, tebos, vers de farine, grillons, araignées, papillons, vers de terre,... Les insectes peuvent se trouver dans son jardin (mieux vaut alors les laver si il y a des risques de pesticides), en animalerie, en magasin de pêche. On peut aussi élever ces petites bêtes (voir la partie « nourritures vivantes »). Un membre de la mailing-liste francophone de terrariophilie a ensemencé la partie terrestre de son bac avec des vers de terres californiens (plus petits) et des cloportes. Ils se reproduisent, et les Bombina s'en nourrissent. Il dit ne pas avoir nourri ses grenouilles depuis plusieurs années. Voir ses explications. Attention à l'abus d'animaux trop chitineux (la chitine est la carapace des insectes), comme les cloportes ou les vers de farine. La chitine n'est pas très bien digérée. Il y a même des risques d'occlusion intestinale. Une variété maximale est idéale pour éviter les carences. Le meilleur équilibre serait trouvé avec des sauterelles, grillons et vers de terre. On peut aussi nourrir des animaux habitués à leur soigneur avec de la nourriture morte décongelée : crevettes, poissons, viande de bœuf,... La nourriture est alors présentée au bout des doigts ou d'une pince à épiler. Après des débuts laborieux, ils s'y font vite et bien. Reproduction Les Bombina se reproduisent plutôt au printemps. Il faut respecter une période de 2/3 mois à 15/17°, puis remonter en 1 ou 2 mois vers 25°-28°, puis redescendre en fin d'année en 1 ou 2 mois. Faire varier la durée d'éclairage de 10 à 13/14 H (voir plus haut) est un plus. Les mâles se différencient mal des femelles. Celles-ci sont cependant un peu plus grande. Au printemps (saison des amours), la distinction devient plus aisée : Les mâles montent sur les femelles pour l'amplexus lombaire (ils serrent les femelles juste au dessus des hanches). Ils sont plus minces que les femelles, qui sont gonflées par leurs ovaires. Ils présentent des formations noires et cornées sur leurs doigts et leur avant-bras, qui leur permettent de saisir les femelles. Ils sont les seuls à chanter (même si les femelles peuvent émettre des gloussements de mécontentement quand elles sont trop pressées par les mâles). Le chant est un petit "hou-hou" assez discret, émit seulement à la saison des amours. Les œufs sont pondus individuellement ou en petites masses de gelée. Il est préférable d'avoir un peu de végétation flottante : les œufs seront pondus dedans. On peut retirer les œufs pour les laisser éclore. Les têtards peuvent être nourris peu après la naissance avec des paillettes pour poissons exotiques, des petits bouts de viande ou de poisson. Après la transformation, les petites grenouilles quittent partiellement l'eau (attention à ne pas les noyer). Elles peuvent être nourries avec des pucerons, des drosophiles, des micro-grillons. En cas d'incapacité à se procurer tout ça, on peut essayer de les laisser dans un récipient partiellement aquatique posé dans le jardin ou sur le balcon. Une petite lumière peut attirer des proies la nuit. Les couleurs des jeunes sont assez différentes de ce qu'elles deviendront par la suite. Une nourriture journalière et abondante est fondamentale pour une bonne croissance. Attention, les parents sont volontiers cannibales. Ils faut séparer les animaux par tailles, sinon les gros mangent les petits (avec des risques d'empoisonnement du cannibale, qui plus est). Maladies Ces crapauds, comme les grenouilles à griffe africaine (Xenopus sp.), sécrètent des antibiotiques naturels ayant une activité remarquable sur les bactéries et les champignons, il est par conséquent très rare de rencontrer des problèmes de maladie chez cette espèce. Toutefois des infections par des parasites sont possibles, elles passent souvent inaperçues, mais peuvent entraîner la mort d'un animal si celui-ci est débilité par le manque de nourriture, le stress dû aux agressions de ses congénères ou à de mauvaises conditions d'hébergement. Parasitisme : Symptômes : Amaigrissement, manque d'appétit, décoloration ou au contraire pigmentation sombre excessive, déplacements ralentis. Traitement : a ce jour aucun traitement fiable n'a été démontré. La seule mesure de protection, réside dans l'établissement d'une quarantaine de trois semaines avant l'introduction de nouveaux individus au sein d'une communauté. Trois molécules sont néanmoins à essayer : le parachlorophénoxéthol à 1/1000 à raison de 1ml/100g de poids vif, le di-n-butyl-oxide de zinc à 25mg/100g/jr pendant 3 jours, le flagyl pendant 8 à 10 jours (voire la méthode utilisée pour déparasiter les Axolotls). * Merci à Christophe Cagé Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites