Valko03 0 Posté(e) le 12 juillet 2006 Introduction : Quel que soit l'animal que l'on décide d'acquérir, certaines règles doivent impérativement être respectées si l'on ne veut pas regretter très vite son geste. Il ne faut jamais acquérir un animal à la hâte, c'est bien connu et valable aussi bien pour un chien, un cochon d'Inde, que pour une mygale, peut-être même plus (il sera très difficile de trouver quelqu'un qui voudra bien s'occuper de l'araignée dont on ne veut plus), à supposer que l'animal n'aie pas perdu la vie par l'inexpérience de son acquéreur empressé ou causé du tort à quelqu'un... Il faut s'intéresser au préalable aux conditions de maintien de l'araignée, à son mode de vie et à son alimentation pour pouvoir prétendre avoir les bases minimum suffisantes à l'élevage de ces mygales. Le choix du premier spécimen est très important et il faut choisir une espèce assez calme et robuste pour débuter telles Brachypelma albopilosa, Grammostola pulchra ou encore Phryxotrichus roseus. Conditions d'élevage: Le terrarium : En verre ou en plastique, le premier s'avérant peut-être plus pratique à long terme (ne se raye pas, garde un aspect neuf après de longues années, mais attention à la casse!) et globalement préférable pour les adultes (terrarium définitif). Les bacs en plastiques, munis de couvercle et spécialement conçus au maintien d'animaux sont tout de même très intéressants pour des tailles d'araignées intermédiaires. Sa taille dépend de celle de l'araignée. Le substrat : Ni sable, ni terre, de la tourbe : Le sable favorise la présence de parasites et plus particulièrement celle d'acariens qu'il faut éviter à tout prix faute de quoi les conditions sanitaires ne seront pas satisfaisantes. La terre, quant à elle peut (selon sa qualité) devenir quelque peu boueuse par excès d'humidité et se transformer en marécage. A utiliser de la tourbe blonde à laquelle il faut ajouter parfois des écorces de pins pour le décor et favoriser les cachettes. La tourbe a plusieurs particularités qui en font un substrat de choix, notamment l'acidité de son pH qui empêche la prolifération microbienne et permet donc de garder ce substrat durant 4 à 6 mois sans risques. De plus, la tourbe a la propriété de retenir jusqu'à 8 fois son volume en eau et garde ainsi l'hygrométrie élevée nécessaire aux mygales dans le terrarium. L'épaisseur du substrat dépend de l'espèce de l'araignée : 5 cm suffisent pour celles qui ne creusent que rarement (Brachypelma par exemple, et toutes les arboricoles je pense) ; pour celles qui creusent volontiers (Acanthoscurria Antillensis) et plus encore pour les souterraines (Hystérocrates Gigas par ex.) l'épaisseur doit être au moins de 10 cm pour les adultes et plus si c'est possible. L'abreuvoir : Il doit être présent dans tous les terrariums, et sa taille doit permettre aux mygales de pouvoir s'y abreuver en trempant leur céphalothorax. La température : Elle doit être de 24 à 30°C suivant les espèces. Les moyens de chauffer les moins mauvais sont peut-être les plaques et cordons chauffants (moins mauvais et non les mieux parce qu'ils apportent une chaleur par le sol qui n'est pas naturelle. Attention: pour les cordons chauffants de forte puissance (> 50 W), il faut surélever le terrarium pour qu'il ne soit pas en contact direct avec le cordon car la chaleur risquerait de fendre le verre. L'idéal est de climatiser l'ensemble de la pièce, solution que j'ai depuis longtemps adoptée mais qui n'est valable que pour des élevages de nombreux spécimens; Il suffit ensuite de placer judicieusement les spécimens selon leur besoin en chaleur: ceux qui nécessitent les températures les plus fortes seront placés dans la partie haute de la pièce, endroit le plus chaud. L'hygrométrie : Elle varie elle aussi suivant les espèces, de 60 à 95 %. Elle peut être facilement obtenue par pulvérisation d'eau. Un taux d'humidité idéal est souvent difficile à obtenir au départ mais avec le temps, on apprend à doser convenablement et à déterminer très précisément l'hygrométrie d'un biotope. La nourriture : Elle est un point très important également et il faut respecter le rapport de taille entre la mygale et les proies. Les juvéniles seront nourris avec des micro grillons, des drosophiles ou des petits vers (fifises). Puis des vers de farine (larves de Tenebrio molitor), des grillons (acheta domesticus), des criquets migrateurs (Locusta migratoria), des blattes mexicaines (Blabera fusca) varient leurs repas. La fréquence dépend de l'âge de la mygale (2 à 3 repas par semaine pour les très jeunes, 1 repas hebdomadaire pour les jeunes de 1 à 2 ans puis 1 repas tous les 10 à 15 jours pour les adultes. Bien sûr, cela dépend de la quantité servie à l'araignée. Quelle nourriture : Les mygales se nourrissent essentiellement de grands insectes, même si des petits mammifères (souris, mulot, …) oiseaux et batraciens peuvent aussi parfois faire partie de leur alimentation. En élevage, je pense qu'il est rare de nourrir ses animaux avec des batraciens et encore plus rare avec des oiseaux (même pour les arboricoles), pourtant le régime alimentaire des araignées serait ainsi plus varié et donc meilleur ; Les souris, elles, peuvent représenter un danger, même pour les grandes espèces comme Theraphosa Leblondi ou Lasiodora parahybana ; En effet, il peut arriver que la mygale se fasse blesser par ce mammifère qui n'hésitera pas à mordre ou griffer pour se défendre. Les insectes restent donc un bon moyen de garantir l'alimentation nécessaire. Bien que les mygales ne fassent pas de repas quotidien, la quantité de nourriture à offrir devient vite conséquente lorsque l'élevage compte plusieurs dizaines de spécimens, et c'est pourquoi des élevages menés en parallèles sont la meilleure solution. Les larves de vers de farine mesurent 40 mm à l'état adulte et sont à peine visible pour les plus jeunes, on peut donc les utiliser pour nourrir de très jeunes mygales. Biologie : Comme toutes les araignées, les mygales sont des invertébrés disposant d'un exosquelette (ou squelette externe). Pour grandir, les mygales doivent donc muer. Le corps d'une mygale est constitué d'un abdomen et d'un céphalothorax où viennent s'articuler la paire de pédipalpes et les 4 paires de pattes. Céphalothorax et abdomen sont reliés par un étroit pédicule qui confère aux mygales une grande souplesse. Le céphalothorax : Alors que chez l'insecte la tête et le thorax sont deux parties distinctes, elles sont unies chez la mygale et forme le céphalothorax. Celui-ci est fortement chitinisé, ce qui lui confère sa rigidité. A l'avant, le céphalothorax porte les 2 chélicères sur lesquelles viennent s'articuler les crochets. Il est à noter que l'orifice du canal à venin se trouve sur la face externe, légèrement avant l'extrémité terminale (tout comme chez bon nombre de serpents, et ce afin que celui-ci ne s'obstrue lors de ses manoeuvres). Chez les mygales, les crochets sont articulés dans le sens de la longueur de l'araignée, particularité des orthognates, groupe auquel elles appartiennent (dite araignées primitives) en comparaison au groupe des labidognates qui sont des araignées plus évoluées dont les chélicères s'articulent l'une en face de l'autre, perpendiculairement à l'axe du corps. Le céphalothorax porte les pièces buccales, la paire de pédipalpes ainsi que les 4 paires de pattes servant à la locomotion de l'animal. Les 4 paires de pattes (numérotées patte I à IV de l'avant vers l'arrière) sont composées de 7 segments: coxa (ou hanche), trochanter, fémur, patelle, tibia, métatarse et le tarse qui porte les griffes. Les pédipalpes comportent, eux, 6 segments (métatarse absent) et servent principalement à ce que l'on peut apparenter au toucher. A leur extrémité terminale, les mâles disposent de bulbes copulateurs, réservoirs spermatiques nécessaires à la reproduction. Toujours chez les mâles, un crochet apophysaire (simple ou double) est souvent présent sur les pattes I. Leur rôle consiste à maintenir la femelle (et ses crochets en particulier) dans une position propice à l'accouplement. Bien que les mygales aient une vision très faible, un groupe oculaire de 4 paires de petits yeux est présent à l'avant du couvercle du céphalothorax. Organisation interne : Le céphalotorax renferme les systèmes nerveux, sensoriel et une partie de l'appareil digestif (production des sucs digestifs et acheminement de la nourriture prédigérée dans l'intestin antérieur). Les glandes à venin se trouvent dans les chélicères. L'abdomen : C'est la partie molle de l'araignée, ce qui permet à son volume de varier suivant ses repas. Organisation externe: A son extrémité postérieure se trouvent les 2 paires de filières qui ont pour rôle la production de soie (dont les fonctions sont multiples): 1 paire de filières inférieures et 1 paire de filières supérieures. Juste au-dessus de la base des filières supérieures apparaît l'orifice anal. Sur la face inférieure de l'abdomen, on aperçoit les 4 orifices pulmonaires (4 paires de poumons chez la mygale, absence de trachée) et l'épigyne ou sillon épigastrique (orifice génital) entre les deux poumons antérieurs. Organisation interne: L'abdomen renferme le système circulatoire de la mygale, les appareils reproducteur et respiratoire, les glandes séricigènes (production de la soie) et la continuité de l'appareil digestif (intestins moyen et postérieur) La digestion des aliments se fait en deux temps. Le premier est externe : les aliments sont broyés, puis décomposés, partiellement ou totalement, par les sécrétions des pièces buccales et les sucs digestifs dont ils sont enduits. La bouillie ou le liquide obtenus sont ensuite aspirés, et la seconde phase de la digestion a lieu dans le tube digestif. La mue : La mue est un phénomène clé propre aux invertébrés. C'est en effet le moyen grâce auquel ces animaux peuvent croître. Sans entrer dans les détails extrêmement complexes de la mue, en voici les grandes lignes... Le moment venu, la mygale va donc "sortir" de son ancienne "peau" qui est en fait son squelette externe (exosquelette). Une fois sortie, elle grandit très rapidement avant que sa nouvelle peau ne soit complètement sèche et solide de nouveau. Dans la nature, cette période de mue est très dangereuse pour l'araignée car celle-ci y est extrêmement vulnérable. La vie de la mygale est donc entrecoupée par ces phénomènes fantastiques que sont les mues. 1) Phase de pré-mue : Après une période d'activité dont la longueur dépend de nombreux facteurs tels l'âge de la mygale, l'espèce, ou encore les conditions de maintien, la mygale entre dans cette période de pré-mue. La mygale va se préparer à muer. A ce stade, elle cesse de s'alimenter, sa couleur devient de plus en plus terne car sa future enveloppe corporelle finie sa formation (on peut d'ailleurs la voir par transparence au niveau de son abdomen si une partie est à nue, sans poils urticants). Son activité baisse généralement quelques peu. Cette phase peut durer de quelques jours (chez les très jeunes) à plusieurs mois (chez les adultes, femelles, puisque les mâles ne muent plus un fois l'état adulte atteint). Il ne faut donc pas s'inquiéter de voir une mygale refuser toute nourriture même durant une longue période si sa dernière mue commence à dater. 2) La mue Lorsque le moment sera venu, la mygale va se mettre à tisser une épaisse toile qui la protègera du sol et de ses parasites lors de sa mue. Les arboricoles aussi tissent cette toile de mue. La mygale s'installe sur cette toile dans une position qui peut inquiéter les débutants, en effet, elle est retournée, les 8 pattes en l'air. Elle va rester dans cette position durant de longues heures. Puis, doucement, par des phénomènes de pression interne du liquide interstitiel constitué entre la nouvelle et l'ancienne enveloppe, le couvercle du céphalothorax va se décoller. C'est par l'espace libéré que toute la mygale va passer, en s'extirpant lentement de son ancienne enveloppe. Cette phase est assez longue (environ 1 heure chez les jeunes, 2 ou 3 chez les adultes) et très éprouvante pour l'araignée. Une fois sortie, épuisée, elle restera un moment sur le dos avant de se remettre sur ses pattes. 3) Phase de repos Les couleurs de cette nouvelle mygale à la peau "neuve" sont différentes, très éclatantes chez les adultes et blanc clair, presque transparent chez les très jeunes (photos ci-dessous). On peut repérer les crochets qui sont blanc et rougeâtre. Ils ne seront pas fonctionnels durant les quelques jours qui suivent. La mygale ne peut donc pas se nourrir durant cette période et doit être laissée au calme, loin de tout stress pour lui permettre de récupérer après fourni. L'ancienne peau, abandonnée, est nommée exuvie. Celle-ci est molle et peut être mise en forme pour être ensuite exposée. Voilà vous savez à peu près tout, à vous de choisir votre nouvel "ami" Merci à l'excellent site "Chez Alice" Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
BCID1 0 Posté(e) le 24 juillet 2006 Toujours au top L'ami, t'es un chef Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Smocker's 0 Posté(e) le 21 août 2006 Merci pour les infos Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
taz06 0 Posté(e) le 1 septembre 2006 merci pour toute ces infos bien detaillés Valko car je vais bientot commencer mon terrarium pour y recevoir une mygale a plus. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
conf60 0 Posté(e) le 15 novembre 2006 taz a écrit:merci pour toute ces infos bien detaillés Valko car je vais bientot commencer mon terrarium pour y recevoir une mygale a plus. meme chose que taz superbe valko Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
cupidonloves1 0 Posté(e) le 27 décembre 2006 je savais pas que des "araigné" pouvais ètre ten convoité moi j'en est trop peur pour en avoir une !! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Chance-reptil-virus 0 Posté(e) le 27 décembre 2006 cupidonloves a écrit:je savais pas que des "araigné" pouvais ètre ten convoité moi j'en est trop peur pour en avoir une !! Salut Les mygales sont très convoitées et aussi parfois très chères !! C'est une réelle passion et quand tu les regardes vivre, elles sont magnifiques Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites