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Hydrosaurus weberi

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Hydrosaurus weberi est originaire d’Indonésie. Nous ne connaissons malheureusement pas la localité exacte d’où proviennent nos reproducteurs.
C’est le plus grand représentant de la famille des agamidés, les mâles peuvent atteindre 120 cm. Ce lézard impressionnant par sa taille et son allure, possède, chez les mâles adultes, une crête sur la nuque, une sur le dos et une troisième haute crête soutenue par des vertèbres à la base de la queue. Autre caractéristique liée à ses mœurs aquatiques, les doigts de ses pattes postérieures sont « palmés ».
Principalement insectivore quand il est jeune, il devient végétarien à l’âge adulte.
Les animaux issus d’importation sont souvent très parasités et farouches, difficiles à acclimater. En revanche, les hydrosaures d’élevage sont très robustes et familiers.



AMENAGEMENT DU TERRARIUM

Les dimensions minimales pour garder correctement un couple d’Hydrosaurus adultes sont 2 m x 1 m x 2 m ; un vivarium mesurant 2,0 m x 2,0 m x 2,5 m serait toutefois préférable. Pour accueillir un couple d’hydrosaures, par exemple, j’ai fermé un coin de ma salle d’élevage avec des plaques de « placo » de manière à agencer une pièce de 3,0 m x 2,0 m x 2,3 m, dans laquelle on entre par une porte. Le carrelage, une haute plinthe et la peinture lavable sur les murs garantissent hygiène et étanchéité.
Un grand bassin d’eau, qui ait au moins les dimensions de l’animal, est indispensable. Etant donné que Hydrosaurus défèque dans l’eau, le nettoyage sera quotidien, pour cela il est préférable d’équiper le bassin d’une bonde d’évacuation. Pour ma part, j’ai installé une baignoire reliée au tout-à-l'égout et qui est remplie par un tuyau raccordé au robinet.
Des rondins sont vissés aux murs à une distance de 30 cm environ des tubes néon (type Reptisun®️) fixés au plafond : l’animal, installé sur ces perchoirs, peut ainsi bénéficier du rayonnement UV. Une lampe à vapeur de mercure mixte (type Powersun®️) de 150 W est suspendue au-dessus de la baignoire. Quand le lézard se repose sur la grande écorce en chêne–liège qui de la baignoire atteint le plafond, il profite pleinement du rayonnement de la lampe, il se chauffe et absorbe en même temps les UVA et UVB, indispensables à une bonne absorption du calcium. D’autres branches et souches permettent à l’hydrosaure de monter jusqu’aux poutrelles qui traversent, en haut, son vivarium. La température dans le vivarium varie, au printemps et en été, entre 35 et 25° C ; en automne et en hiver, elle varie entre 28 et 18° C. La photopériode est de 14h en été et de 8h en hiver. Les changements dans la durée du jour sont programmés en ôtant ou en ajoutant une demi heure de lumière par semaine. Je pense que ces changements favorisent la reproduction. De fait, les accouplements en captivité, à ces conditions, ont toujours lieu au printemps et en été. Un autre facteur qui marque la succession des saisons est l’hygrométrie. Au printemps–été je vaporise quotidiennement les animaux et le vivarium, tandis que le restant du temps l’hygrométrie est déterminée uniquement par la présence de la baignoire remplie d’eau.
La boite de ponte est constituée par une bassine (45 x 35 x 25 cm) remplie de tourbe humide.
Les plantes véritables sont à éviter car pour Hydrosaurus elles ne sont que des garde–manger. Les plantes en plastique ne sont pas une solution non plus, puisque les hydrosaures en mangent les feuilles sans difficulté et ils s’exposent ainsi aux dangers d’une occlusion intestinale.
D’après mes observations, les hydrosaures passent le plus clair de leur temps en hauteur, sur les branches et poutrelles. Dès qu’ils se sont accoutumés à leur environnement, ces lézards assez paisibles et calmes ne craignent plus la présence du soigneur, ni d’éventuels "visiteurs". Toutefois, ils acceptent toujours mal les manipulations et, si on essaye de les toucher, ils réagissent souvent par la fuite ou par un coup de queue d’avertissement. Très territoriaux, deux mâles Hydrosaurus adultes ne peuvent cohabiter, l’agression est inévitable. En revanche, un mâle peut partager le vivarium avec plusieurs femelles (tout dépend naturellement des dimensions de la surface occupée), notamment si les animaux ont grandi ensemble ou s’ils ont été introduits au même moment dans leur nouveau territoire.


ALIMENTATION

Hydrosaurus juvénile, c’est–à–dire jusqu’à l’age d’un an environ, est presque exclusivement insectivore. Sa diète comprend grillons (Acheta domestica, Gryllus assimilis), blattes (Nauphoeta cinerea), criquets (Locusta migratoria, Shistocerca gregaria) de taille adaptée. De temps à autre, je donne aux juvéniles également des souriceaux, pinkies ou blanchons selon la taille du lézard, et des végétaux.
Au fur et à mesure que l’animal grandit, il devient de plus en plus végétarien. A l’âge adulte, 95 % du régime alimentaire d’Hydrosaurus est composé de végétaux, à savoir : légumes (haricots verts, carottes, petits pois, tomates…), fruits (figues, pêches, abricots, mangues, raisins…) et feuilles (les salades qui ont un bon rapport calcium/phosphore (2/1), comme la romaine, la frisée, la mâche, le pissenlit…). Le restant 5 % est constitué par des blattes (Blaptica dubia, Nauphoeta cinerea, Blaberus atropos, Gromphadorrhina (blatte souffleuse de Madagascar), grillons (Gryllus bimaculatus), larves de Zoophobas morio, souris, cuisses de grenouilles que je propose aux hydrosaures une ou deux fois par mois.
Si je nourris de cette manière mes lézards, c’est en raison d’observations accomplies au cours de 7 années d’élevage. Quand la nourriture animale était abondante, les pontes n’étaient pas viables, les œufs étaient déformés –peut être en raison de la masse trop importante des lobes de graisse dans la cavité abdominale– et ils moisissaient en quelques jours. De plus, certains signes d’obésité, comme la déformation de la crête dorsale, non plus droite mais ondulante, commençaient à se manifester. De ce fait, en connaissant les dangers d’une excessive accumulation de graisse chez les reptiles, j’ai changé le régime alimentaire de ces lézards et, depuis, non seulement ils sont en parfaite santé mais les pontes ont été toutes productives.
Les proies, ainsi que les végétaux, sont saupoudrés de carbonate de calcium deux fois par semaine et de vitamines (Petphos croissance®️ pour chiots mélangé avec Ocevital®️ pour oiseaux) tous les 15 jours (une fois par semaine pour les juvéniles).


REPRODUCTION

Bien qu’on ne puisse pas parler d’hivernage pour cette espèce tropicale, je lui impose cependant un changement saisonnier par une modification dans la durée du jour. A partir de la mi–septembre, quand la photopériode est de 14h, je diminue progressivement d’une demi heure par semaine la photopériode, jusqu’à avoir des journées de 8h au début décembre. Cette condition dure un mois. Début janvier, les journées rallongent d’une demi heure par semaine jusqu’à avoir 11h30 de lumière à la fin février ; ensuite la photopériode est encore augmentée au début mars (12h), à la mi-mars (12h30), à la fin avril (13h), à la mi–juillet (13h30) et finalement au début août (14h). Pendant cette période hivernale, les températures demeurent relativement hautes : de 18 à 25° C. Pour ce faire, je remplace la lampe Powersun®️ par une lampe à vapeur de mercure mixte de 250 W (type Osram®️), le rayonnement UV étant toujours assuré par les tubes néon.
D’après mes observations, les accouplements commencent fin–janvier/février. La femelle peut pondre 4 à 5 fois par saison. La période de gestation est de 37–38 jours. Les œufs sont déposés dans un trou creusé jusqu’au fond du pondoir. Le nombre d’œufs n’est pas très important, de 4 à 8. Les œufs sont mis en incubation dans une boite, fermée par un couvercle troué, contenant 5 cm de tourbe humide et ils sont recouverts de tourbe. Cette boite est placée soit dans un incubateur à une température stable de 28° C (au début de saison), soit, dès que la température ambiante devient trop élevée (+ de 30° C), sur une étagère dans la pièce d’élevage. De cette manière, les œufs ne sont pas exposés à des valeurs trop hautes trop longtemps, puisque la nuit la température baisse (28° C environ). C’est pour cette raison que la durée d’incubation est plus longue en début de saison (86 à 90 jours) et plus courte en plein été (72–74 jours).
Les nouveau–nés, assez craintifs, sont installés au calme, dans un terrarium mesurant 60 x 30 x 12 cm, avec beaucoup de branches, feuilles et cachettes. Un bassin d’eau relativement grand (50 x 20 x 30 cm) sera nettoyé quotidiennement. En grandissant, les juvéniles deviennent de moins en moins farouches, mangent à la main et, certains individus, grimpent sans problème sur l’épaule du soigneur. Cependant, j’évite toujours de les manipuler. En effet, un "stress" trop important peut provoquer un prolapsus ( descente d’organes) cloacal qui peut se solder avec la mort de l’animal.
Chez les juvéniles il n’existe pas de dimorphisme sexuel. Ce n’est qu’à partir de l’âge d’un an, voire deux ans, que la crête dorsale commence à se développer, en permettant ainsi de différencier les mâles et les femelles.

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