Melkia1 0 Posté(e) le 18 juillet 2006 (source le monde des reptiles ) Voici un résumé d’un document sur la stomatite fait par le Doct Schilliger sur une revue vétérinaire : Le point vétérinaire , vol28 , n=184, juin juillet 1997. Cette fiche donne une large idée des divers diagnostics sur cette pathologie. Les traitements par injection d antibiotique ont été retiré volontairement de ma part et en accord avec l'auteur pour les raisons suivantes, seuls restent les principaux antiseptiques que vous pourrez utiliser : 1-Je ne suis pas pour l’automédication au niveau antibiotique qui pourrait se révéler dangereuse surtout si elle est faite sans analyse en laboratoire. 2-Pour retirer toutes responsabilités à l'auteur et à moi-même en cas d’accident d’automédication. Je tiens tout particulièrement à remercier le Doct Schilliger pour son autorisation à cette initiative, sa disponibilité lors de nos entretiens et pour toutes ses recherches en matière de reptile. Elles nous permettent d'enrichir nos connaissances en terrariophilie et de prévenir au plus tôt des maladies qui peuvent s'avérer fatales si elles ne sont pas traitées à temps. Les références des livres qui ont servi pour rédiger ce document prendraient trop de place et je les tiens à votre disposition par mail sur simple demande : wolfverine@nomade.fr. La stomatite infectieuse ulcérative est une affection très fréquente chez les ophidiens(serpents) en captivité. Elle sévit beaucoup plus rarement chez les sauriens(lézards) et les chéloniens(tortues). Appelée « chancre buccal » par les herpétologues français et « mouth rot » (bouche pourrie) par les Anglo-saxons, cette maladie bactérienne de la cavité buccale des serpents peut être fatale si elle n’est pas identifiée et traitée précocement. ETIOLOGIE : La stomatite infectieuse ulcérative semble exceptionnelle chez les reptiles sauvages. Elle affecte principalement les serpents captifs affaiblis et stressés par des conditions d’élevage inadaptées et approximatives. Facteurs prédisposants : Les facteurs qui favorisent l’apparition de cette maladie sont : 1. Le stress physiologique inhérent à la captivité. Il peut être provoqué par : le transport les manipulations intempestives une brusque variation de température la surpopulation dans un même terrarium et un mélange d’espèces différentes dans un même terrarium. 2. Une anorexie prolongée 3. Des tentatives répétées et traumatisantes de gavage par une sonde oro-gastriques. 4. Une poly-infestion parasitaire (externe et interne) qui provoque un affaiblissement de l’hôte. 5. Des blessures buccales occasionnées par les morsures de rongeurs lors de la constriction sur les gencives du serpent. 6. Une abrasion chronique du rostre contre les parois du terrarium. Facteurs déclenchants Les facteurs qui déclenchent cette stomatite sont des bactéries opportunistes Gram Négatives appartenant à la flore oro-pharyngienne normale des ophidiens. Les deux germes les plus fréquemment isolés après écouvillonnages (écouvillon = brosse cylindrique à long manche, pour nettoyer un corps creux) gingivaux effectués en cas de stomatite déclarée, sont : Pseudomonas sp. (P. aeruginosa, P. maltophilia, P. fluorescens ) et Aeromonas sp. ( A. aerogenes, A. aerophila, A. hydrophila, A. shigelloïdes, A. formicans). Ils peuvent être considérés comme les deux groupes d’agents principaux de la maladie. SYMPTÔMES ET LESIONS L’anorexie et l’hypersalivation sont les deux signes cliniques les plus précoces de cette maladie. Dans la forme débutante, on note, à l'examen de la cavité buccale une congestion gingivale généralisée et des pétéchies (Petites taches de sang, semblables à de petits points rouges sur la peau et causées par la rupture des petits vaisseaux sanguins situés juste sous la peau) irrégulièrement réparties le long de la dentition. La cavité buccale est très oedèmatiée et "enduite" d'un mucus translucide et mousseux (parfois, à tel point que la gueule ne se ferme pas complètement). A un stade plus avancé, de véritables ulcères sont présents autour de certaines dents qu'ils déchaussent. Ces ulcères deviennent rapidement purulents: C est la forme ulcérative purulente de la stomatite. On peut observer alors une paralysie linguale (La langue demeure pendante en dehors de la cavité buccale ou alors ne peut plus s'extérioriser de son fourreau). Ensuite des lésions de nécrose complètent et aggravent le tableau clinique: il s'agit alors de la forme ulcéro-nécrotique purulente. PRONOSTIC La stomatite infectieuse ulcérative est fatale à court terme si un traitement précoce n'est pas instauré. En effet en l'absence de thérapeutique adaptée, elle est mortelle à 100%, car elle se complique toujours. Souvent, l'animal présenté à la consultation est déjà touchés par l'une des quatre complications suivantes: - Complications de septicémie 1- La septicémie hémorragique à Aeromonas se détecte facilement à l'examen par la présence de suffusions (Epanchement d'un liquide de l'organisme à partir d'un vaisseau vers l'extérieur comme c'est le cas (entre autres) lors de la constitution d'un purpura correspondant à un écoulement anormal de sang au niveau de la peau ou des muqueuses : celles-ci sont parsemées de petites taches rouges vifs ou bleuâtres, qui en vieillissant deviennent brunâtres ou jaunâtres.) hémorragiques en "nappes" notamment visibles par transparence sous les écailles ventrales. Tous les organes sont alors congestionnés, hémorragiques et nécrosés. 2- La septicémie à Pseudomonas est plus rare que la précédente, mais tout aussi redoutable à cause de sa rapidité d'évolution. - Complications de broncho-pneumonie purulente Une broncho-pneumonie purulente peut être provoquée par l'inhalation de pus par l'orifice trachéal. Elle s'exprime cliniquement par de la dyspnée (respiration bruyante, gueule ouverte) puis à un stade plus avancé, par une suffocation qui pousse l'animal à tourner sur lui-même "en spirale" dans son vivarium avant de mourir cyanosé. - Complications d'entérite infectieuse Une entérite infectieuse peut apparaître à la suite de l'ingestion de pus à partir de la cavité buccale. On observe alors de la diarrhée, parfois hémorragique, provoquée par la prolifération de colonies d'Aeromonas sp. dans le tube digestif. - Complications d'abcès précornéen Il n'est pas rare de constater que la stomatite ulcéro-nécrotique se complique d'un abcès précornéen (unilatéral ou bilatéral).Cette complication demeure moins systématique que les précédentes. TRAITEMENT 1- Traitement local Un traitement local peut être tenté seul au tout début de l'évolution de la maladie (phase congestive avec pétéchies).En revanche, il est insuffisant au stade ulcéro-nécrotique. Les bactéries responsables se développent préférentiellement dans un micro-environnement légèrement alcalin. Le traitement local vise donc à instaurer une acidification modérée de la salive autour des lésions. Les antiseptiques préconisés dans le traitement local de la stomatite infectieuse sont regroupés dans le tableau suivant: Principe actif Nom commun ou déposé Dilution / posologie Acide acétique (CH3COOH) Vinaigre 1 cuiller à café/1 verre d'eau Acide chlorhydrique (HC1) Acide chlorhydrique à 1 normal 6 ml par litre d'eau de boisson Polyvidone iodée Bétadine* à 10% ou Vétadine 0,5 à 1 % Peroxyde d'hydrogène (H2O2) Eau oxygénée Gifrer à 3%/vol 0,5 à 1,5 % Héxétidine Hextril* à 0,1% non dilué Hypochlorite de sodium Soluté de Dakin Cooper 0,50% Chlorhexidine Elugel – Gel buccal appliquer sur les gencives 1 fois par jour Chlorhexidine Hibitane 5% non dilué Il est recommandé d'effectuer trois applications par jour d'antiseptiques sur les lésions gingivales jusqu'à guérison complète en utilisant par exemple un coton tige ou un petit pinceau passés dans le sens crânio-caudal. 2- Traitement général Ce traitement ne sera pas traité ici en accord avec l'auteur car seul un vétérinaire peut donner un traitement aux antibiotiques après un examen bactériologiques en laboratoire. Ceci va de la santé de votre animal. 3- Traitement adjuvant Un traitement adjuvant de vitamines A, B, et C est préconisé pour compléter le traitement local et général. Celui ci sera donné sous avis du vétérinaire et dosé convenablement. Il est essentiel, pour compléter le traitement de corriger les éventuelles erreurs de terrariophilie qui ont pu favoriser l'apparition de la maladie. PROPHYLAXIE La prophylaxie de la stomatite infectieuse ulcérative est uniquement d'ordre sanitaire. Elle consiste à proscrire tous les facteurs prédisposants: stress, conditions d'hébergement inadéquates, polyinfestation parasitaire, etc…. La stomatite ulcérative infectieuse n'est pas une maladie contagieuse, mais le propriétaire doit isoler les animaux malades dans un terrarium d'infirmerie pour éviter, en cas de complications, la transmission d'une broncho-pneumonie à d'autres serpents. La surveillance régulière de l'aspect des gencives de tout serpent captif permet d'enrayer la stomatite en tout début d'évolution. CONCLUSION Le syndrome "stomatite infectieuse ulcérative" des ophidiens est bien connu des herpétologues. Cette maladie bactérienne peut être facilement évitée si l'on respecte des conditions hygiéniques d'élevages élémentaires. Le cas échéant, il est bien rare que le traitement local suffise à combattre l'infection. Un traitement parentéral (Ce terme est habituellement employé pour désigner l'introduction d'une substance dans l'organisme par une voix autre que digestive. Ce peut-être la voie intraveineuse, intramusculaire ou sous-cutanée.)s'avère indispensable dans 90% des cas. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites