askook 0 Posté(e) le 13 novembre 2006 Septicémie Les septicémies sont assez fréquentes chez les reptiles, et en particulier chez les ophidiens. Elles doivent être considérées comme des urgences médicales. Ces infections généralisées sont souvent mortelles, causées par la dissémination dans le sang de germes pathogènes à partir d'un foyer infectieux initial. Etiologie Les infections speticémiques sont toujours provoquées, chez les reptiles, par des bactéries Gram négatives (Aeromonas sp., Pseudomonas sp., Arizona sp., Salmonella sp., Clostridium sp., Edwardsiella sp., ...). les germes les plus fréquents incriminés chez les ophidiens sont Aeromonas hydrophila, responsable de l'aéromonose généralisée, et Pseudomonas aeruginosa, le bacille pyocyanique. Les stomatites et les pneumopathies constituent les principaux foyers infectieux susceptibles de se compliquer en septicémie. Les défenses immunitaires de la victime sont alors dépassées par l'attaque massive et brutale de ces bactéries redoutables qui envahissent rapidement tout l'organisme. Ophionyssus natricis, le célèbre acariens hématophage des ophidiens est un vecteur supposé de l'aéromonose, qu'il peut transmettre de serpent en serpent au cours de ses nombreux repas de sang. Symptomatologie l'aéromonose généralisée est la septicémie la plus spectaculaire: c'est une forme hémorragique dans laquelle on observe, chez les ophidiens, la présence de pétéchies sous les écailles ventrales. Septicémie hémorragique à Aeromonas chez un Python regius: suffusions hémorragiques ventrales Photo extraite de" Guide Pratique des Maladies des reptiles en captivité" du Docteur Lionel Schilliger. 2004 - Edt MED'COM A l'examen nécropsique, on relève des hémorragies en nappe sur tous les organes (poumons, foie, intestin, reins, séreuses...). Chez les chéloniens, l'aéromonose se manifeste par des suffusions hémorragiques disséminées sur l'ensemble du tégument (en particulier au niveau des membres postérieurs), du plastron et des écailles marginales de la dossière. Septicémie hémorragique à Aeromonas chez une Trachemys scripta elegans: suffusions hémorragiques sur les faces ventrales des membres psotérieurs Photo extraite de" Guide Pratique des Maladies des reptiles en captivité" du Docteur Lionel Schilliger. 2004 - Edt MED'COM Les autres formes de septicémie présentent une symptomatologie moins spécifique: le reptile est seulement choqué, inerte, anorexique, déshydraté; il présente parfois des signes extérieurs de processus infectieux (stomatites, pneumopathie, entérite..). On peut observer des troubles oculaires secondaires à la septicémie (abcès précornéens, hypopions, uvéites...). La mort est souvent rapide. L'ostéopathie vertébrale ankylosante pourrait être une forme osseuse de septicémie chronique. Diagnostic Clinique La présence de suffusions hémorragiques sur le tégument d'un reptile doit immédiatement évoquer une septicémie à Aeromonas. Hématologique Le diagnostic de certitude d'une septicémie est hématologique: il s'appuie sur la présence d'une hyperleucocytose massive (supérieure à 30 000-40 000 leucocytes/mm3). La formule sanguine montre généralement une hétérophilie et/ou une hyperlymphocytose. Microbiologique Une hémoculture peut permettre, avant toute antibiothérapie, la mise en évidence de l'agent étiologique. Cette culture peut alors se poursuivre par la réalisation d'un antibiogramme pour vérifier la sensibilité de la souche testée à l'enrofloxacine, par exemple. Thérapeutique Le traitement des infections septicémiques fait appel à une antibiothérapie énergique, par voie I. V de préférence (eurofloxacine, Baytril N.D, à 5-10 mg/kg/j), accompagnée d'une fluidothérapie intraveineuse ou intracoelomique, et éventuellement associée à une injection unique de méthyl-prednisolone (Solu-Médrol N.D, 10 mg/kg en I. V ou I. M). Comme tout traitement anti-infectieux, l'animal doit être réchauffé sous lampe ou sur tapis chauffant à une température supérieure, de quelques degrés, à sa Température Moyenne Préférentielle. ce traitement symptomatique doit toujours être associé au traitement étiologique du foyer infectieux primitif lorsqu'il est identifié. Prophylaxie La prévention des septicémie des reptiles consister à traiter précocement toute infection, car, chez les animaux, un foyer septique initial est toujours susceptible de créer des foyers secondaires multiples plus ou moins apparents et de créer des décharges importantes et répétées, dans le sang, de germes pathogènes. Article extrait de" Guide Pratique des Maladies des reptiles en captivité" du Docteur Lionel Schilliger. 2004 - Edt MED'COM Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites