askook 0 Posté(e) le 16 novembre 2007 Une araignée fossile vue de l’intérieur et en 3D Trouvée dans le bassin parisien au cœur d’une bille d’ambre par un paléontologiste britannique, cette araignée de 53 millions d’années a été scannée aux rayons X par une équipe belge. C’est la première fois que l’on utilise cette technique médicale pour étudier un fossile… "Une dissection numérique" : c’est ainsi que David Penney, paléontologiste spécialiste des araignées, qualifie l’opération qu’il a effectuée sur le fossile de Cenotextricella simoni, découvert dans le bassin parisien, emprisonnée dans un bloc d’ambre. L’animal s’y est fait piéger il y a 53 millions d’années et a été répertorié comme une espèce nouvelle. Pour l’étudier de plus près, le chercheur britannique, de l’université de Manchester, a renoncé à une dissection destructrice. Il s’est adressé à l’équipe du Centre de tomographie à rayons X de l’université de Gent, en Belgique, qui a peaufiné la technique dite VHR-CT, pour Volumetric High-Resolution Computed Tomography. Cette variante de la classique tomographie CT à rayons X, le « scanner » de la médecine, fournit des images en trois dimensions et s’utilise notamment pour l’imagerie du poumon. A l’université de Gent, le Centre de tomographie X peut disséquer toutes sortes de structures (ici, une orange) et en donner une image 3D manipulable par ordinateur. © Centre de tomographie à rayons X, Université de Gent L’université du Texas possède déjà une installation VHR-CT à la disposition d’organismes de recherche mais les ingénieurs belges en ont « nettement augmenté la résolution, apportant des résultats extraordinaires » selon David Penney. Bien mise à profit, en effet, cette technique a permis de reconstituer en 3D le corps de l’araignée fossile jusque dans ses organes internes. Au cœur de l’ambre L’aranéide a ainsi livré les secrets de son anatomie intime aussi bien que si elle avait été soigneusement disséquée sur la paillasse. Les résultats n’ont pas bouleversé nos connaissances sur ces animaux mais ils inaugurent une nouvelle manière de travailler en paléontologie. « C’est clairement la bonne méthode pour étudier les fossiles dans l’ambre » conclut David Penney. Cenotextricella simoni en 3D… © David Penney Le chercheur britannique sait de quoi il parle : il s’est fait une spécialité de l’observation des traces animales et végétales incluses dans la résine fossilisée, une source précieuse pour la paléontologie. « L’ambre fournit une fenêtre unique en son genre sur les écosystèmes forestiers du passé, s’enthousiasme-t-il. Elle contient un quantité incroyable d’informations, pas seulement sur les araignées elles-mêmes mais aussi sur l’environnement dans lequel elles vivaient. » A l’heure où ces lignes sont écrites, ce passionné d’araignées reconnu par ses pairs (des collègues admiratifs ont d’ailleurs donné son nom à une espèce fossile récemment découverte) est déjà reparti dans la jungle à la recherche d'autres pièges d'ambre. David Penney montre un morceau d’ambre. Pour lui, c’est un trésor dont, avec passion, il étudie les joyaux, en l’occurrence les restes d’animaux et de végétaux. © Université de Manchester Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
askook 0 Posté(e) le 16 novembre 2007 Autre article: Penney D., Dierick M., Cnudde V., Masschaele B., Vlassenbroeck J., Van Hoorebeke L. & Jacobs P., 2007. First fossil Micropholcommatidae (Araneae), imaged in Eocene Paris amber using X-Ray Computed Tomography. Zootaxa 1623: 47–53 On a passé une petite (environ 1 mm de long) araignée fossile, prise dans de l’ambre, au scanner à rayons X à très haute résolution. Cette ambre date de l’Eocène (53 Ma) et provient du bassin de Paris. Cette araignée, qui porte le doux nom de Cenotextricella simoni, appartient à la famille des Micropholcommatidae, et représente la première occurrence de cette famille dans l’hémisphère nord. Elle est aussi le premier enregistrement fossile de la famille des Micropholcommatidae. Sa très bonne préservation, couplée à l’examen aux RX, a permis aux chercheurs de bien la décrire (on peut même voir des organes internes !) et de la comparer avec des espèces actuelles. Ceci est rarement fait par les arachnologues mais cette étude prouve que c’est tout à fait possible, et très utile. Les RX ont permis d’étudier en détail la morphologie des pièces buccales (très importante en systématique), mais pas les soies, pourtant bien visibles, présentes sur les pattes de l’araignée. L’étude classique grâce à un microscope n’est donc pas encore remisée au placard. et le lien d'origine http://www.mapress.com/zootaxa/2007f/z01623p053f.pdf Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites