askook 0 Posté(e) le 23 novembre 2007 Les coccinelles asiatiques attaquentLe nord-est de la France subit une invasion de coccinelles asiatiques. Harmonia axyridis a été importée de Chine en France par l'Inra, dès 1982, à des fins de recherche dans la lutte contre les pucerons. Elle a ensuite été commercialisée dans les années 1990. Egalement importée en Belgique et utilisée comme agent de lutte biologique dans les serres et jardins, cette coccinelle a été observée pour la première fois dans la nature en Europe en 2001. Elle se propage depuis à grande vitesse.Harmonia axyridis. Photo pour illustration. Source:googleSans danger sanitaire pour l'homme, l'espèce provoque des nuisances et devient indésirable en entrant par milliers dans les maisons: les insectes y cherchent un abri pour l'hiver. Sa prolifération menace aussi les coccinelles autochtones en les privant d'espace et de nourriture.Un observatoire national créé en 2006 suit Harmonia axyridis en France. Pour tenter de freiner l'invasion, l'Inra a sélectionné une souche non volante, à son tour commercialisée: les adultes pourront ainsi passer moins facilement d'une parcelle ou d'un jardin à l'autre.La vitesse de propagation de Harmonia axyridis chez nos voisins européens, tout notre pays pourrait être colonisé d'ici trois à quatre ans.Source: Science et Avenir. N°730-Décembre 2007Lien sur les coccinelles:/insectes-et-autres-invertebres-f9/new-york-720000-coccinelles-pour-se-debarrasser-d-insectes-t6535.htm Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
askook 0 Posté(e) le 17 avril 2010 Les routes d'invasion de la coccinelle asiatique Harmonia axyridis retracéesL'aire native de la coccinelle Harmonia axyridis se situe en Asie. L'espèce a longtemps été utilisée en lutte biologique contre les pucerons, mais sans installation et multiplication notables dans les zones où elle a été utilisée, en Amérique du Nord (depuis 1916), en Europe (depuis 1990) et en Amérique du Sud dans les années 1990. Ce n'est que récemment qu'un premier foyer invasif a été détecté en Amérique du Nord-Est en 1988, puis un second en Amérique du Nord-Ouest en 1991. En 2001, deux populations invasives ont été observées en Amérique du Sud et en Europe tandis qu'un foyer était observé en Afrique du Sud en 2004.D'espèce bénéfique, la coccinelle asiatique est ainsi passée au statut d'insecte nuisible de par ses impacts écologiques (impact sur la biodiversité par la compétition ou la prédation d'espèces non-cibles du type coccinelles indigènes, lépidoptères, etc.), économiques (détérioration de la qualité des productions viticoles) et sociaux (agrégation en grand nombre à l'automne et en hiver dans les habitations, entraînant diverses perturbations et quelques cas d'allergies). Se posent alors naturellement des questions relatives aux relations de parenté entre ces différentes populations envahissantes (qui est la source de qui ?) et au rôle relatif dans l'émergence de ces populations envahissantes des introductions accidentelles et des introductions intentionnelles pour la lutte biologique.Les analyses de génétique des populations réalisées par les chercheurs de l'INRA ont permis de reconstituer avec un niveau de précision et de confiance élevé les routes et les modalités d'introduction des populations envahissantes d'H. axyridis, sur l'ensemble des aires envahies (Amérique du Nord, Amérique du Sud, Afrique du Sud et Europe). Des échantillons de populations récoltés dans la nature (aire native et aires envahies) et d'autres, représentatifs de la souche originaire d'Asie utilisée pour la lutte biologique, importée par l'INRA en 1982 et utilisée par la suite par plusieurs biofabriques européennes, ont été caractérisés avec des marqueurs génétiques. Grâce à ces marqueurs, un grand nombre de scénarios d'introduction ont été comparés et leur probabilité relative a été estimée à l'aide du logiciel d'analyse statistique DIYABC.Une tête de pont invasive dans le nord-est de l'AmériqueL'aire native est à l'origine de deux foyers principaux en Amérique du Nord-Est et du Nord-Ouest. Ces deux introductions sont donc indépendantes, mais il est impossible de savoir si elles sont accidentelles ou proviennent de populations utilisées en lutte biologique. Les foyers invasifs d'Amérique du Sud et d'Afrique du Sud proviennent de la zone envahie en Amérique du Nord-Est. Enfin les populations invasives en Europe de l'Ouest sont issues d'un mélange entre des individus provenant d'Amérique du Nord-Est et des individus utilisés en Europe pour la lutte biologique, avec une contribution génétique de l'ordre de 40% pour ces derniers.Origine des populations envahissantes d’Harmonia axyridis. Les aires natives et envahies sont respectivement en vert et rouge. La probabilité estimée pour chaque scénario d’introduction est en noir (P). Les dates de première observation des invasions sont en bleu. ENA = Est Nord Amérique, ONA = Ouest Nord Amérique, AS = Amérique du Sud, AFS = Afrique du Sud, EU = Europe de l’Ouest (Belgique). Dans le cas de la population Ouest Européenne (EU), les contributions génétiques relatives des sources Est Nord Amérique (ENA ; flèche rouge) et de la population de lutte biologique européenne (LBE ; flèche bleue) sont respectivement égales à 59% et 41%.Les chercheurs impliqués dans cette étude n'ont pas détecté jusqu'à présent de foyers envahissants dont l'origine serait exclusivement liée à la souche de lutte biologique européenne.Ces analyses ont ainsi démontré la contribution majeure de la population américaine du Nord-Est dans l'historique de l'invasion. Ce résultat illustre la notion de « tête de pont invasive » (ou invasive bridgehead effect) qui repose sur la mise en évidence d'une population envahissante particulière se comportant comme la source de nombreuses autres invasions dans des zones éloignées. La mise en évidence de populations invasives « têtes de pont » a des implications fortes en gestion des populations en incitant à une vigilance accrue envers ces populations.D'autre part, le scénario d'invasion déduit de cette analyse suggère la possibilité d'un changement évolutif dans la population « tête de pont », localisée en Amérique du Nord-Est pour la coccinelle asiatique. Cette hypothèse fait l'objet de recherches avec des approches de génétique quantitative menées par les mêmes équipes.En Europe de l'Ouest, la question de l'effet sur la capacité d'invasion d'un mélange génétique entre les individus provenant d'Amérique du Nord-Est et ceux issus de la souche de lutte biologique précédemment citée est en cours d'étude.Source:http://www.notre-planete.info/actualites/lireactus.php?id=2341Article:E. Lombaert, T. Guillemaud, J-M. Cornuet, T. Malausa, B. Facon & A. Estoup (2010) Bridgehead effect in the worldwide invasion of the biocontrol harlequin ladybird. PLoS ONEhttp://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0009743 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Morback11 0 Posté(e) le 17 avril 2010 Pas cool tout ça ... l'invasion de millier dans une maison sa dois pas être très marrant ... Merci Askook Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
askook 0 Posté(e) le 10 février 2012 La coccinelle asiatique n'est plus la bienvenue en Europe. Introduite à la fin des années 1980 pour lutter contre les pucerons, elle s'attaque également aux coccinelles locales, fragilisant les populations. Le symbole d'une introduction non maîtrisée.La coccinelle asiatique (Harmonia axyridis) est l’un des meilleurs exemples de lutte biologique mal contrôlée. Cet insecte fut importé en Europe et aux États-Unis dans les années 1980 et les premières populations ont été détectées en Belgique au début des années 2000. Elle y est maintenant installée durablement et fragilise très fortement les populations de coccinelles locales.Cette espèce invasive est particulièrement vorace et c’est précisément pour son appétit qu’elle a été importée en Amérique du Nord puis en Europe, en tant qu’agent de lutte biologique contre les pucerons qui s’attaquent aux jardins et cultures. Mais en réalisant sa tâche, l'’insecte est entré en compétition avec ses cousines européennes dont les populations sont désormais en déclin, ce qui n’était pas exactement l’effet escompté... Ou comment un antinuisible devient nuisible à son tour.Sept espèces de coccinelles locales en déclin sur huit étudiéesEn Angleterre et en Belgique, où les études ont eu lieu, il existe respectivement vingt-cinq et trente-huit espèces de coccinelles connues. Des programmes de science participative visant à les recenser y ont été mis en place avant même l’introduction de H. axyridis. Une base de données précieuse pour les scientifiques car les citoyens ont réalisé des comptages (vérifiés par un biologiste expert) avant et après l'arrivée de l’organisme invasif. Au total, plus de 150.000 enregistrements ont été effectués. Les scientifiques ont néanmoins concentré leur analyse sur huit espèces communes aux deux pays et ont ainsi déterminé que pour cinq d’entre elles en Belgique et sept en Angleterre, le nombre d’individus avait chuté suite à l'arrivée du spécimen asiatique. Seule Coccinella septempunctata a résisté à l’envahisseur, comme l'expliquent les chercheurs dans la revue Diversity and Ditribution.Prédation et compétition pour l'habitat et la nourritureH. axyridis entre en effet en compétition avec les autres espèces, dont elle partage les niches écologiques en chassant les mêmes proies et en vivant sensiblement au sein des mêmes habitats. Mais, de surcroît, forte d’une taille plus importante, la coccinelle asiatique s’attaque également aux autres espèces. Une thèse confortée par la résistance de C. septempunctata, insecte d’assez grande taille et dont l’habitat est sensiblement différent de H. axyridis.Une introduction ratée donc et qui n’est pas sans conséquences, à plus grande échelle. De plus, il n’est pas garanti que H. axyridis soit capable d’assurer les services écologiques initialement sous la responsabilité des autres coccinelles. En effet, elle s'attaque davantage aux pucerons en champs alors que certaines coccinelles locales ont également une action sur les ravageurs d’arbres et arbustes.Enfin, comme le rappellent les auteurs de l’étude, les espèces invasives font partie des cinq facteurs les plus néfastes pour la biodiversité. Il est déjà difficile de lutter contre les introductions involontaires. Toutefois, on continue à sciemment perturber les écosystèmes en pensant ensuite pouvoir les maîtriser. Or, l’expérience montre que l’on se trompe...Source:http://www.futura-sciences.com/ Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites