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Les grillons « poussés au suicide » par un ver parasite

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Les grillons « poussés au suicide » par un ver parasite




Nemobius sylvestris - Le Grillon des bois.

Photo extraite de Google.

Dans de nombreuses associations hôtes-parasites, les hôtes infectés présentent des différences de comportement ou de morphologie marquées, comparés aux individus sains. Ces modifications du phénotype hôte sont souvent adaptatives pour le parasite car elles augmentent la probabilité que ce dernier soit transmis d’un hôte à un autre, ou que ses stades infestant soient libérés dans un habitat favorable. Pour cette raison, on parle de manipulation parasitaire(1). Les scientifiques de l’équipe « évolution des systèmes symbiotiques »(2) tentent de percer les mystères des nématomorphes, vers parasites (environ 300 espèces réparties sur la planète) dont la biologie reste encore mal connue.



Ces vers sont parasites seulement à l’état larvaire ; au stade adulte, ils mènent une vie libre dans les ruisseaux et rivières. La principale fonction des nématomorphes adultes est de rechercher un partenaire sexuel et de se reproduire. Chaque femelle produit plusieurs millions d’œufs puis meurt. De ces œufs sortiront des larves capables d’infecter directement ou indirectement (utilisation d’un hôte intermédiaire) des insectes hôtes, surtout des orthoptères (grillons et sauterelles).


SÉQUENCE COMPORTEMENTALE ILLUSTRANT LE " SUICIDE " DU GRILLON DES BOIS
(NEMOBIUS SYLVESTRIS) SUIVI DE L'ÉMERGENCE DU PARASITE
PARAGORDIUS TRICUSPIDATUS.





« Images tirées du documentaire « Le Manipulateur »
copyright VB Films - satourne@club-internet.fr »


Cette séquence comportementale peut être visualisée en film à l’adresse suivante :
http://www.blackwell-science.com/products/journals/suppmat/Jeb/Jeb410/Jeb410sm.htm


Au cours de leur développement dans l’hôte, les nématomorphes passent en quelques semaines d’un stade microscopique à un ver gigantesque comparé à la taille de l’hôte. Arrivés à maturité, les nématomorphes doivent impérativement rejoindre l’eau pour se reproduire. Les scientifiques ont montré expérimentalement que ces parasites manipulaient le comportement des insectes hôtes (au moins chez neuf espèces d’orthoptères) obligeant ces derniers à se « suicider » en se jetant à l’eau.


Photo de Nématomorphes - Paragordius tricuspidatus.

Photo extraite de Google.


À la suite de cette modification spectaculaire du comportement de l’hôte, il y a émergence du parasite dans l’eau. Dans le sud de la France, les « suicides » du grillon des bois (Nemobius sylvestris) ont lieu en juillet alors que ceux des huit autres espèces d’orthoptères ont lieu aux mois d’août et de septembre.

Tout aussi intéressant, on assiste dans la même région à des suicides d’araignées infectées par des nématodes de la famille des mermithidés. Les mermithidés, bien que phylogénétiquement distincts des nématomorphes, évoluent sous des contraintes écologiques similaires. En effet, après s’être développés dans un arthropode terrestre (insecte ou araignée), ils doivent aussi rejoindre le milieu aquatique pour leur reproduction. La similarité des troubles comportementaux qu’ils induisent chez leurs hôtes doit être considérée comme une convergence évolutive.

Les mécanismes exacts de cette manipulation parasitaire sont encore mal compris. Sur la base des expériences menées en laboratoire, il ne semble pas que les insectes infectés soient véritablement attirés par l’eau, au moins à longue distance. Il semblerait plutôt que les insectes infectés par un ver mature développent un comportement erratique et ne réagissent plus à certains stimuli synonymes de danger comme l’eau.
Sachant que les forêts dans lesquelles ce système hôte-parasite évolue sont truffées de ruisseaux, une telle modification de comportement conduirait tôt ou tard l’insecte infecté à rejoindre le milieu aquatique. Les recherches à venir porteront sur l’identification du ou des mécanismes par lesquels ces parasites manipulent le comportement de leurs hôtes.




Un dossier entièrement consacré au parasitisme est disponible sur le site presse du CNRS à l’adresse suivante :
http://www.cnrs.fr/Cnrspresse/n385/n385.htm
Voir CNRS Info n° 385, juillet 2000.



Référence :
• Thomas, F., Schmidt-Rhaesa, A., Martin, G., Manu, C., Durand P. & Renaud F. 2002. Do Hairworms (Nematomorpha) manipulate their terrestrial host to seek water ? Journal of Evolutionary Biology. 15 : 356-361.
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Salut,

Fort intéressant cet article. Je reste comme même sur mes garde car pour réguler des espèces, nous avons réintroduit ou introduit des animaux ou végétaux et nous avons quels problèmes maintenant avec eux. Je prends l'exemple avec le rat gondin.

Trop d'animaux morts dans les eaux, attention.

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Cet Article m'a bien plut et j'ai voulu vous le faire partager.

Ce qui est fou dans cette histoire et encore incompréhensible pour l'homme, c'est que l'insecte infecté par ce ver soit irrésistiblement attiré par l'eau. Jusqu'à s'y plonger totalement et y mourir.

Comment un parasite peut-il arriver à convaincre "le cerveau" ou plutôt "les sens" d'un insecte jusqu'à le pousser vers l'eau où lui a besoin de se reproduire et où l'insecte mourra ?

C'est très étrange et très intéressant à la fois.

Je ne sais si chez nous autres les humains, un tel parasite pourrait nous pousser à commettre un acte similaire : un genre de "suicide", enfin "d'auto- destruction".

J'aimerais assez en savoir plus sur d'autres cas semblables.
Je vais encore chercher.

clin oeil

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C est comme le parasite qui oblige la fourmi a se mettre en haut de brin d'herbe pour se faire manger par un mouton ...

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Rafilayardi a écrit:
C est comme le parasite qui oblige la fourmi a se mettre en haut de brin d'herbe pour se faire manger par un mouton ...


Ah ? Il faudra que tu nous trouves l'article Rafi.
Ce serait intéressant.

clin oeil

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C'était dans un livre et sur une émission que j'avais vu ça.

Sinon il ne faut pas penser que votre grillon trouvé noyé est habité par un parasite trop hâtivement non plus.

Car les grillons ont l'idée toujours d'aller se noyer dans la moindre goutte d'eau et ce n'est pas pour cela qu'ils sont habités par ce vers parasite ...

y a aussi les grillons achetés en animalerie qui meurent inexplicablement ! Et en fait, après des heures de recherche j'ai pu constater que certaines animaleries ont des grillons nourris trop en protéine pour les reptiles mais ils en meurent ...

Sinon, il y a eu une rumeur également sur les grillons étant aspergé ou nourris avec un produit pour retarder ou arrêter le processus de mue ... Mais je n'ai pas encore pu souligner et vérifier la véracité de ces dires

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Salut Rafi,

Ce que tu dis est très intéressant et mérite des recherches.

C'est vrai les grillons peuvent se noyer sans être parasités. Heureusement.

L'article que j'ai posté parle surtout des Grillons qui vivent à l'état sauvage.

Les animaleries vendent parfois de mauvaises souches.

Par contre, pourquoi vouloir arrêter le processus de mue chez le grillon, je n'en vois pas l'intérêt ?

Dès que je peux, je fais des recherches.


clin oeil

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