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Nomadacris septemfasciata

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Le criquet nomade révèle son code couleur


Annoncer la dangerosité proche d’un rassemblement de criquets en fonction de la couleur des insectes : cela sera désormais possible grâce aux résultats d’une récente étude du Cirad sur le criquet nomade à Madagascar. L’équipe a réussi à quantifier le lien entre la densité de criquets et la couleur que prennent les différentes parties de leur corps. Les résultats permettent ainsi de considérer la variation de couleurs comme un indicateur précoce de grégarisation.

Solitaire, le criquet est sans danger ; mais en groupe, ils dévastent les cultures. D’un état à l’autre, le criquet subit un certain nombre de changements biologiques et physiologiques, mais également de comportement et de couleur. Ainsi, les jeunes criquets nomades (larves) sont verts lorsqu’ils sont isolés et prennent une couleur orangée et jaune tachetée de noir lorsqu’ils sont grégaires. Ce changement s’effectue progressivement et, entre ces deux extrêmes, il existe plusieurs stades intermédiaires. A Madagascar, les chercheurs du Cirad ont montré que la variation des couleurs du criquet nomade pouvait être un indicateur précoce de grégarisation, révélant avec précision, les couleurs qui apparaissent progressivement sur les criquets en fonction de leur densité par mètre carré (m2). Sur l’île, le criquet nomade (Nomadacris septemfasciata ) est une menace, notamment pour les bassins rizicoles du pays. L’épandage d’insecticides, parfois même de bioinsecticides, est le principal moyen de lutte. Comprendre le mécanisme de changement de phases des criquets et identifier les étapes les plus préliminaires, initiatrices du phénomène, permettraient la mise en place de stratégies de lutte précoces et ciblées.

Un point noir sur le fémur : tout premier signe de grégarisation

Pour l’étude, plus de 1100 larves de criquets nomades ont été collectées dans le Sud-Ouest de Madagascar dans des zones de diverses densités entre moins de 1 criquet/m2 jusqu'à plusieurs centaines de criquets/m2. Pour chaque individu, la couleur de la tête, des yeux et du corps a été étudiée. Ainsi, chaque densité de population a été définie par un panel de couleurs spécifiques. Les chercheurs ont notamment mis en évidence le tout premier signe de grégarisation, dès 10 criquets/m2: un point noir sur le fémur postérieur des criquets. Ensuite, à partir de 30 criquets/m2, la tête prend une teinte rouge-orangé et le premier segment thoracique devient jaune avec une bande dorsale légèrement noire. A partir de 70 criquets/m2, la partie postérieure de la tête et les yeux commencent à noircir. Au dessus de 100 criquets/m2, le corps du criquet devient orange vif, le jaune du premier segment thoracique augmente et les zones noires s’intensifient.

Vers une prévention de haute précision

Ce code de couleurs, ainsi défini reflète la densité des criquets nomades et traduit l’évolution progressive de la phase solitaire vers la phase grégaire. Cette typologie pigmentaire des populations de criquets – basée sur des critères simples et non ambigus - permet d’améliorer la fiabilité des données récoltées sur le terrain. Ainsi, le centre national Malgache de lutte anti-criquets peut désormais suivre plus précisément l’évolution de l’état phasaire et donc de la dangerosité des populations de criquets nomades et améliorer sa stratégie de prévention et de lutte précoce ciblée sur des zones restreintes du pays.

Ces travaux entrent dans le cadre d’un projet de recherche sur le criquet nomade dont l’exécution a été confiée au CIRAD par le Centre national malgache de développement rural (FOFIFA) sur financements de la Banque africaine pour le développement (BAD). Ils ont été réalisés en collaboration avec le Centre national antiacridien malgache (CNLA) et l’université de Tuléar.
Source:http://www.cirad.fr

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