askook 0 Posté(e) le 10 février 2012 Le passage d’un ouragan ou d’une tornade n’implique pas toujours uniquement une destruction importante. Pour des chercheurs de l’Université de Californie à Davis, en effet, les impacts d’un ouragan dévastateur sur une population de lézards des Caraïbes auront permis d’étudier pour la première fois une caractéristique très particulière de l’évolution des espèces.Selon une étude dont les résultats seront publiés le 17 février dans la version papier du magazine Science, la quasi-disparition de l’anolis marron (Anolis sagrei), une espèce de lézard peuplant diverses îles des Caraïbes, à la suite de l’ouragan Frances en 2004 aurait permis d’étudier l’effet fondateur. Celui-ci est un aspect théorique du principe d’évolution décrivant la perte de variation génétique survenant lorsqu’une nouvelle population est « établie » par un très petit nombre d’individus provenant d’une population beaucoup plus importante.L’impact réel de ce phénomène sur le processus évolutif fait toutefois l’objet de débats depuis le début des années 1940, lorsque le biologiste allemand Ernst Mayr en a décrit le fonctionnement pour la première fois.Certains chercheurs, indique Science, affirment que l’effet fondateur est un aspect primordial de l’évolution des espèces. D’autres arguent que son impact est minime, et que la sélection naturelle joue plutôt le rôle le plus important.Quoi qu’il en soit, l’effet fondateur est extrêmement dur à étudier, mentionne Thomas Schoener, l’un des coauteurs de l’étude, et qui enseigne l’évolution et l’écologie à UC Davis. « Une personne doit se trouver exactement au bon endroit au bon moment pour observer un événement fondateur. Et ensuite être assez chanceux pour observer une population pendant une certaine période de temps. »Lorsque Frances a submergé plusieurs petites îles situées près des Bahamas, la population de lézards qui y vivaient a disparu. En mai 2005, les chercheurs ont choisi aléatoirement un mâle et une femelle de la même espèce sur une île voisine plus grande pour découvrir une nouvelle population d’anolis marron. Au cours des années qui ont suivi, en sélectionnant toujours des lézards au hasard, les scientifiques ont découvert que toutes les populations de lézards s’étaient adaptées à leur environnement, tout en conservant certaines caractéristiques génétiques de leurs ancêtres.Si la sélection naturelle avait supplanté l’effet fondateur, explique l’étude, toutes les populations de lézards sur cette île possèderaient des caractéristiques semblables, et ce peu importe la génétique des « fondateurs », ce qui n’a pas été constaté.« Ce que nous avons découvert, indique M. Schoener, c’est que l’effet fondateur peut laisser un marqueur persistant alors que les générations se succèdent au fil du temps, même lorsque les populations s’adaptent à de nouvelles conditions. Notre étude de ces principes évolutionnaires fondamentaux change notre compréhension générale du fonctionnement du monde biologique. »Source:http://www.pieuvre.ca/2012/02/08/evolution-lezard/Article:http://www.sciencemag.org/content/early/2012/02/01/science.1209566.abstract?sid=3c384bf6-ffd0-435d-86d5-ebfab50a22ba Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites