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Le musée des crocodiles en Egypte

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Le Musée du crocodile d’Assouan vient d’ouvrir ses portes après quatre ans de retard. Une découverte unique en son genre.


Entre crainte et vénération


Situé en face du temple de Kom Ombo (dédié à Sobek et à Horus), le premier musée consacré au crocodile devait ouvrir ses portes aux visiteurs en 2008. Mais il n’a été inauguré officiellement que quatre ans plus tard, le 1er février 2012. Une ouverture qui entre dans le cadre de la célébration de la révolution du 25 janvier et de la fête nationale du gouvernorat d’Assouan.

Cet extraordinaire musée donne directement sur le Nil. « Le musée rend compte de l’importance des crocodiles en général et de Sobek, considéré comme un symbole de fertilité du Nil. La construction de ce musée, qui est le plus grand au monde consacré à un seul animal, a coûté 7 millions de L.E. Je pense que ce musée deviendra une source d’attraction touristique », explique Mohamad Ibrahim, ministre d’Etat des Antiquités.

Le Musée du crocodile expose, entre autres, une vingtaine de momies de crocodiles parmi les cinquante découvertes dans la zone à proximité du temple de Kom Ombo. Les momies exposées proviennent d’animaux de différents âges et de différentes tailles. Elles vont d’un mètre et demi de longueur pour les plus petites à plus de cinq mètres pour les plus grandes. « Le Musée du crocodile possède la plus grande collection au monde de crocodiles momifiés. Il présente les différentes étapes de la momification des crocodiles. C’est en fait la même méthode qui est suivie pour la momification des rois de l’Egypte ancienne », souligne Mohamad Al-Biyali, directeur général des antiquités de la Haute-Egypte.

Dans les vitrines, on peut également découvrir des fœtus, des œufs de crocodiles, des dents et des yeux en or placés sur les momies. Pour compléter le tout, une collection de sculptures de crocodiles en bois et en granit, des sarcophages ainsi que des répliques de niches de crocodiles dans les rives sont visibles dans le musée.

Une partie des Egyptiens de l’Antiquité vénérait Sobek, surtout pendant la XIIe dynastie. La présence de crocodiles dans le Nil était pour les pharaons l’annonce d’une crue favorable aux récoltes. Mais les Anciens Egyptiens redoutaient aussi les crocodiles et cherchaient à s’en protéger par des charmes et des amulettes. Le célèbre historien grec Hérodote nous apprend que les habitants d’Eléphantine mangeaient les crocodiles.

Le crocodile, qui se nourrit presque essentiellement de poissons, était adoré à Kom Ombo et dans la capitale du Fayoum, nommée par les Grecs « Crocodilopolis ». Dans ces cités consacrées à Sobek, les crocodiles étaient soignés et nourris. Les habitants de certaines villes élevaient et apprivoisaient chacun un crocodile.

« Ils paraient ses oreilles de boucles en or et en cristal et entouraient ses pattes avant de bracelets. Ils les nourrissaient aussi des restes choisis provenant des sacrifices. Une fois mort, le crocodile était embaumé et on lui consacrait une sépulture », écrit Hérodote.

Très répandu sur le continent africain, le crocodile du Nil est l’un des plus grands reptiles vivants. C’est un carnivore féroce. Le dieu Sobek est représenté soit sous la forme d’un crocodile, soit sous celle d’un homme à tête de crocodile. Le crocodile est aujourd’hui protégé. Il est menacé d’extinction dans certaines régions l.
Source:http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/2012/2/22/voy4.htm

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