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Lâcher de couleuvre

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Saint-Gaudens. Il va pleuvoir des couleuvres en Comminges


Ce n'est pas un canular mais une expérience scientifique très sérieuse: le Comminges va accueillir, dans la Garonne un fort lâcher de couleuvres pour une étude.

Un arrêté préfectoral va ouvrir une consultation, du 5 octobre au 5 novembre, sur une demande d'autorisation d'introduction de couleuvres vipérines et de couleuvres à colliers dans la vallée de la Garonne. Cette demande concerne trente et une communes qui se trouvent le long du fleuve, une quinzaine pour le Comminges, de Cazères et Lestelle. L'introduction intempestive de serpents pourrait apeurer la population, mais, dans ce cas, il ne s'agit que de relâcher dans le milieu naturel des sujets qui ont été capturés de quelques jours à quelques semaines auparavant, aux mêmes endroits, et qui de toute manière sont inoffensifs pour l'homme. Fabien Aubret, chercheur du CNRS à la station d'écologie de Moulis (Ariège) mène une étude expérimentale sur ces couleuvres afin de comprendre comment elles s'accommodent au contexte de changement climatique «Ce projet mêle travail de terrain (capture marquage et recapture) et expériences en laboratoire sur ce serpent amphibie qui chasse principalement des poissons et échappe aux prédateurs dans l'eau, mais thermorégule et se reproduit sur terre. Les animaux ectothermes amphibies sont d'autant plus vulnérables au changement climatique que leurs fonctions physiologiques de base comme la croissance, la locomotion ou la reproduction sont dépendants de la température de leur environnement. La finalité de cette étude vise à identifier un modèle servant d'indicateur biologique du changement climatique» explique Fabien Aubret.


Fort de vingt ans d'expérience avec les reptiles, Fabien Aubret mène ce projet scientifique./ Photo DDM


Capture à la main

En début d'été, ces couleuvres sont capturées à la main le long des berges des cours d'eau et des gravières puis mises en sacs de toile et dans une boite pour le transport au laboratoire où Fabien et ses étudiants pourront y effectuer plusieurs mesures morphologiques et comportementales. Les serpents sont relâchés sur le lieu de leur capture sauf 20 à 30 femelles gravides qui sont conservées au laboratoire jusqu'à la ponte, avant d'être relâchées. Les œufs sont incubés et les serpenteaux nés à Moulis sont aussi relâchés à l'endroit exact de la capture de leurs mères (données GPS). Entre la Garonne et Moulis, ces couleuvres vont être étudiées sous toutes leurs écailles, et ce suivi méthodique indiquera comment la population animale se comporte globalement face à de nouvelles conditions climatiques.

Le chiffre:

Une trentaine de femelles conservées. Les animaux sont gardés au laboratoire jusqu'à la ponte des œufs. Ils sont ensuite relâchés là où ils ont été capturés et les serpenteaux issus des œufs seront également relâchés. Chaque femelle pond en moyenne une dizaine d'œufs. Le calcul est vite fait pour savoir combien ce ces serpents seront rendus à la nature.
Source: http://www.ladepeche.fr

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