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Filoue11

Mobilisation pour une tortue

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Mobilisation pour une tortue


Des pêcheurs de Gouaro aux membres de Bwärä,
en passant par le vétérinaire de Bourail, une chaîne de mobilisation
s’est mise en place pour tenter de sauver l’animal.


Vendredi dernier, des pêcheurs de la tribu de Gouaro ont repêché une tortue verte mal en point, après qu’elle eut vraisemblablement absorbé un sac plastique. Si l’animal est finalement mort dimanche à l’Aquarium des lagons, la mobilisation a été exemplaire.

Certes, elle n’a pas survécu. Mais les efforts déployés pour tenter de la sauver témoignent d’une « prise de conscience qui commence à faire des petits », se félicite Karine Mesnier, membre de l’association Bwärä tortues marines.

En ayant le réflexe d’amener immédiatement la petite tortue souffrante à l’association, vendredi dernier, Ronald Georges, coutumier de la tribu de Gouaro, aurait pu la sauver de la mort. D’après les pêcheurs de la tribu, au moment où ils l’ont récupérée la tortue ne pouvait plus plonger. « Ne plus pouvoir plonger signifie pour les tortues marines ne plus pouvoir s'alimenter. D’après les premiers symptômes, il semble fort probable qu'elle ait ingéré un pochon plastique », expliquait Christophe Mesnier, un des écogardes de Bwärä.



Soins. La tortue, âgée d’une quinzaine d’années, semblait ne pas avoir mangé depuis très longtemps. Les bénévoles de l’association ont mis tout en œuvre pour la sauver. Après avoir essayé de contacter différents services, c'est finalement Sylvana Bima, vétérinaire à Bourail, qui est venue lui prodiguer gratuitement les premiers soins, avec une première piqûre d’antibiotique. La professionnelle a alors conseillé de la nourrir avec « des sardines allongées d'huile de paraffine » et de nettoyer régulièrement son bac.

L’animal a donc passé la nuit de vendredi hors de l’océan, à l’abri dans un jardin. Samedi toute la journée, Bernard Guillaumet et Michèle Deffois, tous deux écogardes de Bwärä, sont restés à son chevet. Il a fallu aussi récupérer des bidons d'eau de mer. « Le transport du précieux liquide a été une vraie corvée », témoignent Karine et Christophe Mesnier, qui s’y sont attelés.


Relais. Les uns et les autres ont ainsi cru pouvoir la tirer d’affaire, la tortue semblant reprendre un peu d’énergie. Samedi soir, la vétérinaire est revenue lui administrer des piqûres d’antibiotique et de réhydratation. Le lendemain matin, la tortue paraissait en bien meilleure forme, même si elle n'avait toujours pas réussi à rejeter le corps étranger avalé. D’où la décision des bénévoles de Bwärä de passer le relais aux professionnels de l’Aquarium des lagons, qui disposent de conditions de remise en forme plus appropriées.


Autopsie. Laëtitia et Sébastien Fritsch, des anciens de l’association, ont joué les ambulances de service en déposant l’animal dimanche à Nouméa. Mais malgré tous ces efforts et l’espoir d’un « petit miracle de début d’année », la tortue est morte le soir même. Une autopsie sera pratiquée pour connaître les causes.

En ce moment, l’Aquarium de Nouméa veille sur deux autres tortues une verte et une olivâtre , mal en point, « qui flottent ». « Nous en recevons régulièrement, mais il est rare que nous en ayons autant en même temps. Hélas, neuf fois sur dix, on ne peut rien faire pour elles. La plupart du temps, c’est parce qu’elles ont avalé des matières étrangères. »

Plutôt fière de cette mobilisation, Karine Mesnier « remercie, au nom de l’association, toutes les personnes qui ont apporté leur concours pour tenter de sauver cette tortue » et « salue l’action positive des pêcheurs ».

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Des pontes prometteuses

Depuis le 10 novembre, la saison des pontes bat son plein (jusqu’en avril). L’association Bwärä a déjà recensé 105 nids sur la plage de la Roche et une vingtaine à la baie des Tortues. Pour son président, Dominique Lafage, cette saison est prometteuse : « J’ai l’impression, que les tortues choisissent de plus en plus nos plages pour y déposer leurs œufs. Nos baies semblent très attrayantes, d’autant plus que, sur la plage du bonhomme, le sable est revenu à 90 % à son état initial », s’est-il félicité. Le public semble avoir pris conscience des précautions à respecter, puisque rien n’est encore venu contrarier le déroulement des pontes. « Mais il faut rester vigilant », avertit l’association, qui rappelle qu’il est important de ne jeter, dans l’eau comme sur les plages, ni poches en plastique ni mégots de cigarettes. « Les tortues prennent les poches pour des méduses et les mégots pour des crevettes. Cette ingurgitation leur est fatale. Si vous en trouvez, n’hésitez pas à les ramasser, insiste le président. Ceux qui partent sur les îlots, doivent faire attention aussi à ne pas faire de feu sur les plages où il y a des pontes. Et éviter également d’y emmener les chiens. »


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