askook 0 Posté(e) le 28 novembre 2016 La coquille des escargots sert habituellement de structure défensive dans laquelle ils peuvent rentrer lorsqu’ils sont attaqués. Cependant, deux espèces d’escargots l’utilisent plutôt comme une arme.DÉFENSE. La meilleure défense, c’est l’attaque. Et certains escargots semblent l’avoir bien compris ! Si la plupart des gastéropodes s’enferment dans leur coquille lorsqu’ils se sentent en danger, d’autres ont décidé de prendre les choses en main – si l’on peut dire ainsi – en se défendant de manière plus active. C’est ce qu’ont découvert avec surprise des scientifiques japonais et russes à travers leurs travaux sur les interactions prédateurs-proies et leurs possibles influences sur l’évolution des proies. Ils ont décidé de se focaliser sur des escargots du genre Karaftohelix à la fois sur le continent russe et sur l’île japonaise pour étudier les variations phénotypiques (ensemble des caractères observables) et comment ces espèces ont évolué au cours du temps.Une anatomie appropriée à l’attaqueSur les neuf espèces d’escargots échantillonnées (55 individus), seulement deux ont été observées en train de se défendre activement à l’aide de leur coquille : Karaftohelix gainesi, trouvée au Japon, et Karaftohelix selskii, trouvée en Russie. Ces escargots balancent plusieurs fois leur coquille contre leurs prédateurs, en l’occurrence des carabidés malacophages, toujours à la même fréquence d’un coup toutes les trois secondes.Temps que mettent les escargots K. editha (a) et les K. gainesi (b) à répondre à un stimulus - © Nature« La différence se voit aussi dans la morphologie de la coquille, indiquant que ces comportements et la forme de celle-ci sont corrélés pour optimiser préférentiellement la stratégie défensive active », explique Yuta Morii, une des auteurs de l’étude. En effet, ces deux espèces d’escargots présentent des coquilles plus larges que leurs congénères et une ouverture également plus grande. L’espace étant plus grand, l’escargot peut alors développer une masse musculaire plus importante et les impacts provoqués par les coups de coquille engendrent davantage de dommages.Après analyses ADN, les chercheurs se sont aperçus que les deux espèces avaient évolué indépendamment mais étaient tout de même très proches génétiquement, sûrement du fait des possibles hybridations entre les deux gastéropodes. Karaftohelix gainesi et Karaftohelix selskiisont retrouvés dans le même type d’habitat : la pression sélective ne vient donc pas de leur milieu écologique mais bien des relations interspécifiques qu’ils ont avec les carabes prédateurs. Il s’agit ici d’une spéciation sympatrique, c'est-à-dire que les deux espèces sont issues d’un même ancêtre commun et vivent au sein d’une même zone géographique. « Notre étude montre l’importance des relations prédateurs/proies comme une des forces majeures de sélection affectant l’évolution de la morphologie et des traits comportementaux des organismes » conclut la chercheuse. Avec les escargots senestres et maintenant les escargots agressifs, ces animaux ont décidément encore beaucoup de secrets à nous dévoiler.Source: http://www.sciencesetavenir.fr/animaux/video-les-escargots-contre-attaquent_108340 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites