Isasza 0 Posté(e) le 28 janvier 2007 Et un autre texte que je vous propose de partager autour de vous. Naturellement, il concerne les français chez qui la chasse et son omniprésence insuporte de plus en plus de populations. Un magistrat ose se lever contre cet abus, les maltraitances et gâchis perpétrés contre les animaux et notre environnement. Ici, les amis des chats nous sommes concernés car les chasseurs, vous le savez bien déjà..... Un texte de Gérard Charollois. <<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<< Fautifs ou otages ? L’Assemblée Nationale Française, ou ce qui en tient lieu compte 40% de députés émargeant au « groupe d’études sur la chasse ». Ultra-libéraux, conservateurs, sociaux-démocrates, prolétariens font assaut d’amabilité auprès des féodaux de la chasse française, se comportant avec autant d’indignité que s’ils se trouvaient au bout des fusils des 2% de chasseurs dont pâtit ce pays. Le leader du parti de l’argent roi, de la loi et l’ordre va en CAMARGUE rencontrer les braconniers d’oiseaux d’eau pour les assurer de son soutien et les encourager à perdurer dans leur violation de la loi et le secrétaire général du parti socialiste s’incline, en un instant de faiblesse, devant le président des chasseurs en l’assurant vouloir valoriser et simplifier l’exercice de ce loisir de mort. Cela n’empêche pas les mêmes personnages de signer le pacte écologiste proposé par le populaire Nicolas HULOT. Tout débat sur la chasse, mais également sur l’élevage, le transport des animaux tourne au délire anti-nature dans le parlement Français, les législateurs surenchérissant dans l’abjection . Or, il y a trente ans, l’Assemblée Nationale de ce pays adoptait à l’unanimité moins une voix une belle loi portant protection de la Nature, texte promulgué le 10 juillet 1976 et contresigné par onze ministres. Les députés y avaient inséré un amendement rappelant le « caractère sensible de l’animal ». Oui, le parlement Français déclamait : « il est du devoir de chacun de veiller à la sauvegarde du patrimoine naturel dans lequel il vit », texte que nous aurions pu adopter sous réserve du terme de « patrimoine », parfaitement inadéquat puisque la Nature n’est pas le « patrimoine » de l’homme. Oui, le Parlement Français affirmait alors que « l’animal est un être sensible ». Nous étions alors bien loin des « cormorans nazis » d’un obsédé de la mort loisir, loin de la chasse de nuit, des gluaux et tendelles. C’était en 1976, cinq ans après la création d’un premier ministère de l’environnement, trois ans avant l’adoption par l’Europe de la directive 79409, relative à la conservation des oiseaux, directive honnie par les tueurs agréés de ce pays. Et pourtant, en 1975, ce pays souffrait de la présence de plus de deux millions de chasseurs, c’est-à-dire un tiers de plus qu’aujourd’hui. Quelle régression morale frappe les politiques pour qu’ils se mettent au service d’un lobby dont l’absurde obsession du refus de toute concession, dont la grossièreté primaire dans l’argumentation, dont les exigences contre Nature, dont les aspirations contraires à celles de la mentalité majoritaire des contemporains devraient discréditer et affaiblir le poids sur la vie publique ? Sans doute que les élus de 1976 n’étaient guère plus éclairés,empathiques, respectueux du vivant que ceux de ce jour, mais en ce temps-là les politiques et les lobbies s’imaginaient pouvoir impunément rendre l’hommage du vice à la vertu, en adoptant des textes généreux destinés à ne surtout pas être appliqués. Ils ont appris que les protecteurs de la Nature savent utiliser la loi et les tribunaux pour défendre l’intérêt général contre les fantasmes et les caprices des groupes de pressions. Ils sont aujourd’hui plus soucieux des intérêts, ici des arriérés, , là des promoteurs urbanisant et veillent à ce que les lois ne protègent que les exactions des ennemis de la terre. C’est que la représentation politique n’est pas équitable et donne une prévalence au « rural profond ». Ainsi, les candidats écologistes ont plus que d’autres des difficultés pour obtenir des parrainages de « petits maires », élus d’une vingtaine d’habitants, presque tous chasseurs. La concentration des chasseurs, notamment d’oiseaux d’eau, les plus excités, dans des zones côtières fait craindre qu’ils puissent faire une trentaine de députés. Observons que cette inquiétude des « stratèges politiques » est démentie par les faits, mais les préjugés tiennent lieu de vérité pour des hommes d’appareils raisonnant sur un peuple théorique. Le parlement adopterait-il aujourd’hui la loi du 10 juillet 1976 ? Rien n’est moins assuré. La classe politique évolue au rebours de la société et confond un groupe de pressions tapageurs, très bien structuré mais ultra-minoritaire avec une majorité de citoyens. Cette classe politique s’affirme consciente de la maladie de la terre, de l’urgence de mesures pour sauver l’environnement, pour maintenir la biodiversité, mais il y a bien loin des intentions généreuses floues, vagues, lointaines et les faits concrets. Cette classe politique ne rêve que de développement immédiat et spéculatif, de croissance, d’expansion, d’aménagement du territoire (soixante mille hectares sont urbanisés chaque année en ce pays). Ils sont écologistes le temps d’une messe verte et oublient la vertu passée la déclaration . Chasseurs, agrochimistes, promoteurs, industriels, transporteurs routiers l’ont compris. L’écologie, c’est bon pour les discours, l’effet d’annonce, l’image. Lorsqu’arrive le temps des décisions, les périodes de chasse sont allongées au maximum, le programme autoroutier se poursuit, les promoteurs obtiennent toutes les facilités voulues pour saccager les sites. Oubliés, l’altération du climat, l’économie de l’énergie, l’impérieux devoir de changer le rapport à la faune, la flore et les milieux naturels. Comme nous sommes immergés dans une société spectacle, ultra-médiatisée, les bonnes gens demeurent dupes longtemps de la supercherie. Les candidats au suffrage universel signent tous le pacte écologique et assurent, dans le même temps, tous les lobbies contre Nature de leur docilité, aucun n’ayant l’élémentaire courage de mettre ses actes en accord avec ses promesses. Si la maison brûle, c’est parce qu’ils y ont mis le feu. Pour les politiques en place, l’écologie n’est qu’un gadget, une fioriture, une musique de fond. Le sérieux, le concret, pour eux, s’appellent la croissance, le développement,, sources d’emplois ! Non, la croissance, le développement deviennent sources de chômage, de désolations, d’enlaidissement du monde, ce que prouvent, chaque jour, les faits, les simples faits têtus qu’il suffit de contempler. Leur croissance, c’est tout simplement leurs immenses profits personnels. Tous ? Oui, à l’exception des écologistes, mais avec des différences de degré dans la soumission aux intérêts des forces d’arriération et d’argent roi. C’est cette différence de degré dans la nocivité qui fera, pour l’observateur perspicace,, le critère de choix. Essayons de discerner ceux qui sont résolument fautifs et ceux qui ne sont que de pitoyables otages ! Gérard CHAROLLOIS Président de la CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE. >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>> Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites