Soleil05 0 Posté(e) le 31 octobre 2007 Je fais actuellement une maîtrise en éducation (Formation à distance pour être précise) , et je viens de lire ce passage qui pourrait intéresser ceux et celles qui travaillent avec les jeunes (jaelle, sasha, etc.), mais je le trouvais aussi super intéressant - si on y pense - comme point pour notre philosophie R+ d'éducation canine... Le texte est au sujet de la motivation à l'apprentissage. " (...) L'enseignant qui prend la décision d'attribuer de l'importance aux composantes de la motivation scolaire de l'élève et d'intervenir directement et explicitement à ce niveau se voit dans l'obligation de créer un milieu de vie, un climat en classe qui n'était probablement pas présent jusqu'à maintenant. L'élève doit se retrouver dans un contexte où le recours à des statégies cognitives et métacognitives ainsi que le déploiement d'efforts et la responsabilisation constituent plus, selon les mots de Brophy (1986), un investissement dans son développement cognitif qu'un risque psychologique à la perception qu'il a de lui comme personne et comme apprenant. Dans une critique fort sévère de l'école, Clifford (1990) affirme qu'il s'agit d'un endroit qui favorise le suicide éducatif et qui provoque chez plusieurs élèves une surdose de succès synthétiques qui contribuent davantage à développer l'apathie que l'engagement et la participation dans les démarches d'apprentissages. Elle insiste tout particulièrement sur le fait que l'apprentissage sans erreurs est privilégié plutôt que la tolérante à l'erreur, que l'évitement systématique de l'erreur est valorisé plutôt que la correction de celle-ci et que les activités présentées constituent des tâches qui n'offrent aucun défi. Les observations de Clifford (1990) sont d'autant plus intéressantes que la création d'un contexte susceptible de favoriser chez l'élève la conception que l'école poursuit des buts d'apprentissage et la perception qu'il peut devenir le responsable de sa performance impose que les erreurs soient valorisés au lieu d'être pénalisées. Les erreurs offrent à l'enseignant l'information la plus juste pour l'amener à comprendre la construction du savoir que l'élève est en train d'effectuer sous ses yeux. Si les erreurs commises par l'élève sont utilisées exclusivement pour porter un jugement sur son niveau de compétence, elles sont forcément pénalisantes pour lui. Les erreurs ne sont pas pénalisantes lorsque l'enseignant les considère comme des informations importantes qui lui permettent de fournir une rétroaction significative à l'élève sur les raisons et les actions qui les ont provoqués. C'est d'ailleurs une source d'information aussi essentielle pour l'enseignant que pour l'élève." Source : J. Tardif (1992) "Motivation scolaire" (extraits) dans "Pour un enseignement stratégique", Montréal, Les éditions logiques, chap. 2, 133-153. Ceci me fait penser notamment au clicker, quand on apprends tant des "tentatives" du chien pour trouver la "bonne" réponse. Ce sont en fait ces tentatives, ces essais-erreurs, qui permettent au chien d'apprendre et de réfléchir, non ? Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Springer 0 Posté(e) le 31 octobre 2007 Bonjour! Moi je ne suis vraiment pas dans ce domaine, mais ça m'intéresse et j'aime en apprendre à ce sujet. Un peu dans le même ordre d'idées (mais pas sur le même sujet), j'ai visionné ce vidéo par un conférencier qui élabore la théorie que les écoles tuent la créativité. http://www.ted.com/index.php/talks/view/id/66 Il estime que les enfants sont des p'tites usines d'idées et de créativité sans limites ni censure et que souvent les systèmes d'éducation sont mal adaptés à des individus qui ont un potentiel énorme de se réaliser en tant qu'artistes et créateurs exceptionnels. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Soleil05 0 Posté(e) le 31 octobre 2007 Moi non plus ce n'est pas mon domaine, j'ai commencé il y a un mois à peine ! Je suis juriste-anthropologue de formation, mais je trouves effectivement que l'enseignement est fascinant, d'autant plus que nous y sommes tous passés n'est-ce pas ! Merci pour le lien, je regardes ça sous peu Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Jaelle1 0 Posté(e) le 31 octobre 2007 Ce n'est pas évident laisser les enfants faire des erreurs, on les aime et on voudrait les protéger, mais c'est important pour leur développement. Par exemple, quand j'aide des élèves à régler leur conflit, je ne leur dis pas la solution pour éviter que ça se reproduise. Elle vient d'eux, et parfois, je le sais très bien que ça ne fonctionnera pas (et parfois, ça fonctionne malgré ce que je pensais!). La semaine d'après, quand ils constatent que ça n'a pas fonctionné, on revient là-dessus avec eux, et l'apprentissage est beaucoup plus grand. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites