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Joe04

Voyage pour des enfants.....

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Si, je suis con... je dois avoir une copie quelque part.
Mais je n'y avais plus pensé.

Je chercherai dès lundi (pas le temps maintenant, je bouffe, je vais travailler et demain et dimanche : Télévie à Lierneux)

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AAAAAAAAAAAAAh ben voilà où elle sont toutes les photos!! lool

Je suis en train de lire ton livre, et tu dis je fais photo de ci, de ça, et c'est ici qu'elles sont toutes ces photos!!! fou

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Merci d'avoir remonté le poste, ça me rappelle que je dois continuer le texte...

Bons allez, j'en remets une couche !
Mais pour les photos..... pffff.... pas cherché et pas envie de rescanner.
Tant pis... z'avez qu'à lire sans les images comme les grands lool

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Au syndicat d'initiative, où je suis entrée, car ici, le tourisme l'emporte sur les fermes, je lance un "holà, buenos dias" qui étonne, puis, je me rattrape en français. On me trouve un abri pour la nuit. Un box pour Karamelle, une cuisine pour Douro, un lit pour moi.
Je suis dans deux piscines : je n'avais pas jugé utile de passer mon pantalon de toile cirée, vu que j'étais jambes nues, hé bien, tant pis pour moi ! L'eau glisse très bien sur les mollets, et elle ne se gène pas pour engorger chaussettes et bottines.
Mais le papier journal viendra à bout de cette mésaventure qui m'a servi de leçon. Et Bernadette sait bien ranimer le poêle pour réchauffer la pièce où peuvent sécher vêtements, chien et autres ayant passé la journée sous la flotte.


Je parle à nouveau français depuis quelques jours, mais les mots espagnols me trottent continuellement dans la tête. Un visage d'une rencontre passée en mémoire, et les conversations imaginaires se font aussitôt dans cette langue. On n'oublie pas si vite un cours intensif de cinq mois.


Me retrouvant pas très loin de la côte Méditerranéenne, traversant des villages aux noms de "machin les bains" ou "truc les thermes", je suis quasi obligée de me diriger chaque soir vers un centre équestre, les particuliers avec des chevaux étant très rares et les fermes inexistantes. Mais, à ma surprise, cela n'affecte en rien mon portefeuille, qui en fin de voyage commence à se faire vide.


En quittant la chaîne Pyrénéenne, nous nous engageons dans celle des Corbières. La montagne nous oblige à nouveau à faire des détours parfois frustrants.
Une partie de la journée du 24 octobre se déroulera à observer, puis perdre de vue le gîte où il est possible de passer la nuit. Nous longeons et contournons un versant de montagne, la petite ferme étant sur celui opposé.
Et vas-y que je te dépasse, puis que je te rejoins pour m'éloigner à nouveau afin de pouvoir mieux me rapprocher. Et une petite boucle de plus, tu n'es pas encore assez près.
Le soir tombe, et personne n'habite cette ferme. Pourtant, il y a des vaches, des moutons, un hangar et du foin.
Alors, pour la première fois, parce que la nuit est là et que le prochain lieu habité est à des kilomètres d'ici, pour la première fois, je squatte.
J'installe Karamelle, et "emprunte" un peu de foin, suffisamment pour qu'elle n'ait pas faim, ensuite, je prépare ma couche.
Il y a un abreuvoir, donc de l'eau. Il m'en reste un peu de potable dans ma gourde, l'autre servant pour Karamelle, Douro, et ma séance de lavage. Brrr, il commence à faire frisquet.
Nous ne serons pas dérangés cette nuit, seuls et isolés de tout, en pleine montagne.
Le matin, je fais un tas avec les crottins de Karamelle, tout est propre, nous quittons l'endroit avec le sentiment d'être un peu voleurs, mais bon, ….


Nous arrivons à hauteur de Narbonne, où doivent arriver mes vêtements et autres objets qui nous permettront d'affronter l'hiver.
Il serait bête de devoir ferrer Karamelle à quelques kilomètres de l'arrivée, aussi, je fais un pari avec le maréchal ferrant de l'endroit. Et ce pari, il l'a gagné. L'ultime ferrure aura tenu plus de mille cinq cents kilomètres (avec cônes au tungstène) et plus de sept semaines de marche.
Karamelle passera neuf jours dans un paddock, avec du foin à volonté et quatre kilos de grains par jour. Je l'obligerai à travailler une petite heure chaque jour.


Patrick me rejoint avec Gaëlle et Audrey, cela fait deux mois que nous ne nous sommes pas vus.
Je donne toute ma confiance à Pascal, pour s'occuper de Karamelle et nous partons pour la première fois nous offrir trois jours de vacances.


Nous retournons à trois cents kilomètres d'ici, pour revoir Fatima et sa famille, puis nous poussons une pointe jusque Barcelone, seconde ville après Santiago que je me permets de visiter depuis le départ. Cent kilomètres de plus pour souper avec Rosalia et Mariano, un couple que j'apprécie également énormément.
Pascal nous a offert des places pour le safari africain à quelques kilomètres de Narbonne, et c'est autour des enfants de passer une bonne journée.


De retour au club, Gaëlle et Audrey montent Karamelle, ce qui me permet d'observer son comportement de loin. Elle a changé, elle s'est assagie.
Il y a un an d'ici, les enfants n'auraient tenu que quelques secondes sur son dos, mais à présent, …


Place à présent aux journalistes, à la radio, à la photo de famille.
Patrick et les enfants s'en vont. Demain, nous repartons pour ce dernier chapitre de voyage. Nous ne devons plus traîner, j'ai dit un jour, lorsqu'on me demandait quand je rentrerais :
- "Bah, je s'rai rentrée pour Noël".
Et j'ai intérêt à m'y tenir, car cette phrase n'est pas passée inaperçue de mes deux filles.
Pas question d'arriver à la maison le 26 décembre, sinon, je vais me faire mal voir.


Alors, grouille-toi, Jojo, Vide tes sacoches d'une partie de ton chargement et fonce !!!

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Joe a écrit:
Merci d'avoir remonté le poste, ça me rappelle que je dois continuer le texte...


Oki, mais moi je ne viendrai plus ici pour le moment alors, car pas encore fini ton livre... fou

Par contre moi je dis encooooooooooooooore des photos, une à chaque page, comme dans la bibliothèque bleue lool


Caro, grandi un peu!! olala


Non, je grandirai plus, et je fais 1.54m...Alors, z'peux avoir des photos???

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Nous quittons Narbonne dimanche, vers dix heures trente. Nous longerons le canal de la Robine durant presque toute la journée. Le vent est violent, Karamelle a du mal à me porter, tant elle doit affronter celui-ci. Je descends, et nous poussons, lentement, contre cette force invisible qui nous empêche d'avancer.
Les vents souffleront de cent dix à cent vingt kilomètres heures, aujourd'hui.


A une quinzaine de kilomètres, il y a une jonction entre deux canaux et le fleuve de l'Aude. Je dois changer de canal et le chemin de halage se trouve de l'autre côté.
Un cycliste m'a certifié qu'il passait régulièrement sur le pont du chemin de fer pour traverser le fleuve et qu'il y a un passage pour y monter.
Seulement, ce que le cycliste à oublié de me dire, c'est que le passage dont il parle est un escalier, à hauteur du pont. Avec Karamelle, c'est un obstacle infranchissable.
La ligne de chemin de fer est à présent touristique, il y a très peu de passage, mais nous sommes dimanche et il est quatorze heures.
Je longe les rails, sur la gauche, à la recherche d'un endroit pour pouvoir nous engager.
Il faudra remonter près d'un kilomètre, traverser des buissons, et nous voici sur la voie. Nous la suivons, en repartant dans la direction du nord, mais je ne suis pas tranquille.


En approchant du pont, celui ci est relativement haut, le fleuve en dessous est sauvage, et les plaques de ferraille servant de plancher sont rouillées, pourries par endroit, trouées au point que nous voyons l'eau sous nos pieds.
J'hésite à continuer. Le train y passe encore de temps en temps, donc le poids de Karamelle devrait être supportable.
Je me colle contre les rails, là où cela devrait être le plus renforcé. Le pas de Karamelle énergique tape et résonne dans ce décor vu de haut. J'allonge l'allure, le cœur battant fort, prenant soin de ne pas regarder sous mes pieds, et j'espère qu'aucun train n'aura la bonne idée de venir à notre rencontre.
Si pour atteindre le pont, il y avait un escalier, pour en descendre, il en est de même.
Je suis prise au piège, sur des rails, à quinze mètres de hauteur. Nous continuons donc notre progression lente, enjambant les billes de chemin de fer.
Il faudra plusieurs centaines de mètres avant de pouvoir descendre le long d'un talus raide, haut, pas très franchissable, mais Karamelle a acquis tant de métier, à présent, que cela semble un jeu pour elle.


Le plateau du Vercors est magnifique, seulement, tout comme dans la Drôme, je reste dans les vallées. La neige nous a à présent rattrapés. Le dessus des montagnes est blanc. Le froid commence à me pincer les joues et le bout des doigts. Le soir, à l'étape, Douro tremble. S'il est mouillé, je le bouchonne avec de la paille, il apprécie. Une fois réchauffé et après une petite heure de repos, je lui donne sa ration, puis, il se fait un nid dans la paille ou le foin, je le recouvre et il s'endort.


J'ai les larmes aux yeux depuis quelques jours, la tempête a ravagé toute la région de Narbonne, certains villages où je suis passée sont inondés. Que sont devenues les familles chez lesquelles j'ai dormi ? Je n'ose pas téléphoner, de peur de passer pour une curieuse malsaine, et pourtant, …


Nous restons à Montelier durant trois jours. Karamelle a un peu de température et n'a pas beaucoup d'appétit.
Nous traitons une éventuelle piroplasmose, car la région y est propice et j'ai eu assez de problème avec Douro en Espagne. A l'analyse, il n'y a pourtant pas de piroplasmes. Mais mieux vaut prévenir que guérir et le traitement chez un cheval n'est pas aussi brutal que chez un chien.
Quelques bonnes doses d'antibiotiques, pour faire tomber la fièvre et anéantir une possible trachéite.
Elle va déjà mieux, en tous cas, c'est ce qu'elle a l'air de dire en me faisant des coups de cul en prairie.


Je trie mon matériel, et en laisse une partie chez Odile et Didier, j'aurai l'occasion de le récupérer plus tard.
Des cent quarante huit kilos que portait Karamelle en Espagne et au Portugal, il n'en reste plus ou moins que cent dix, moi comprise sur son dos. Cela fait une sacrée différence.


Loyette, à l'entrée de l'Ain, petite ville jumelée avec Loyers, près de Namur. Un panneau indicateur nous annonce : Namur : 700 km !! Et bien, nous voilà prévenus. Sans s'arrêter, cela nous fait une moyenne de trente kilomètres durant vingt-quatre jours.
Faisable, mais il ne s'agit plus de tomber en panne.


Nous longeons le Jura à sa base, car je n'ai ni envie, ni le temps de reprendre la montagne. La fatigue et peut-être la solitude de Karamelle se fait ressentir. Les kilomètres avancent plus vite et paraissent moins durs sur le plat.


Raymond me dépose tôt le matin en ville, à une dizaine de kilomètres de chez lui. Il me laisse son vélo et part travailler. J'ai besoin de faire le plein de nourriture pour Douro et moi même, nous n'avons plus de réserves.
Je n'ai pas roulé à vélo depuis longtemps, mais cela ne s'oublie pas paraît-il.
La route descend, il n'y a pas de freins et la roue arrière est voilée.
Je me rends tout à coup compte comme on est bien sur Karamelle, même si de temps en temps, elle est remuante.


Nous approchons des Ardennes, je retrouve une région au paysage que je connais bien. Les forêts remplacent les montagnes, le sol boueux a pris la place des rocailles et des cailloux.
Ici, Douro peut à nouveau marcher sans chaussures. Gorgées d'eau, elles sont lourdes et cela le fatigue inutilement. Le sol souple ne fait aucun mal.
La neige a recouvert les arbres. Les branches de sapins sont si basses qu'il est impossible de passer dessous. A coup de bâton, du haut de Karamelle, je tape sur les branches afin de les décharger de cette poudreuse blanche.
Je m'en mets plein le cou, et le matériel, mais Karamelle ne bouge pas.
Avec le sol enneigé, de gros blocs de glace se forment sous ses sabots. Il est alors impossible pour elle de marcher sans se tordre les pieds. Le curetage de ceux-ci est rendu obligatoire tous les cinq cents mètres. Cela ralenti fortement l'allure et nous empêche de trotter.


Dans les Ardennes, les prés gorgés d'eau n'accueillent plus les vaches et les étables sont pleines. Nous dormons souvent sous un hangar, ou dans une grange. Karamelle n'a pas froid, pourtant, certaines nuits, la température descend jusqu'à moins huit degrés.
J'apprécie mon duvet. Je m'y endors, la tête enfouie à l'intérieur pour réchauffer l'air. J'utilise comme pyjama l'ensemble Damart reçu et bienvenu en ce moment.
Le plus dur étant de sortir du duvet, au petit matin, de me dépêcher de m'habiller avec mes vêtements que j'ai pris soin de mettre dans le sac, à mes pieds, pour qu'ils ne soient pas trop froids.


Depuis quelques jours, j'ai largement diminué la ration de Karamelle. Je ne lui accorde plus que deux à trois kilos de complément par jour. Paille ou foin à volonté, cependant.
D'ici quelques dizaines de kilomètres, elle va retrouver une vie sédentaire, et il ne faut pas que cela cause un incident intestinal.
Douro continue à manger à volonté, il n'a pas de graisse à perdre. Et à la mienne, j'y pense !!


Mardi 21 décembre, nous quittons le petit village de Ave et Auffe, pour une ultime étape de plus de cinquante-cinq kilomètres.
Vers dix huit heures, Patrick me rejoint en voiture, nous faisons le point.
A l'écurie où est Pepsi, mon vieux cheval de vingt-trois ans (ha ! je l'aurai regretté tout le long du chemin, celui-là), les propriétaires ne m'ont pas gardé la place de Karamelle. Je me dirige vers la ferme de Brigitte, à Wierde.
Nous décidons d'abréger la journée en empruntant la nationale 4.
J'ai passé un harnais réfléchissant au dessus de ma veste, et Karamelle est équipée de quatre guêtres fluos. Je remets les chaussures à Douro, l'oblige à rester au pied.
Nous parcourrons nos dix derniers kilomètres au trot, escortés par la Jeep de Brigitte, et suivis de Patrick en voiture, tous feux clignotants, à la surprise des autres conducteurs sur cette route pas trop accueillante à cheval.

Karamelle aura droit à un dernier repas aujourd'hui, et un ballot de foin.
A partir de demain, régime. Sans quoi, elle serait capable de prendre cent kilos en deux mois, sans oublier les conséquences que cela pourrait entraîner.
Je la suppose contente d'être rentrée.

Douro a retrouvé le hall de notre maison. Je ne sais pas s'il a compris que le voyage est terminé car après deux jours au calme, il recommence ses allers retours durant nos promenades quotidiennes et s'excite en faisant des kilomètres inutiles à tourner dans le jardin. Je me demande vraiment s'il ne préférait pas repartir


Chacun de mes compagnons passe devant leur vétérinaire respectif.
Un bilan du voyage très important à mes yeux, seule preuve concrète et sur papier que je les aurai soigné du mieux que je pouvais.
Une analyse de sang est demandée pour chacun.
Nous constatons avec bonheur que la piro de Douro a entièrement guéri, plus aucune trace de piroplasmes, il se porte à merveille.
Karamelle n'a plus de traces de blessures, pas de tares molles ou dures dues aux nombreux efforts. Elle se trouve en parfaite santé, elle aussi


24 décembre 1999, contrairement aux autres années nous passons le réveillon de Noël à quatre, devant un simple repas.
Je n'ai pas eu beaucoup de temps pour chercher les cadeaux, alors on s'offre de petites choses. Mais, comme tant de gens me l'on affirmé, le retour n'est il pas plus apprécié que le reste ?

Pour les enfants et le mari, oui.



Voilàààà, c'est fini. Merci d'avoir suivi.
Pour en savoir plus (détails plus croustillants et "meilleure" écriture, yaka acheter le bouquin mort de rire

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