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Isasza

Malades de la peste humaine

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Par rapport à cette frayeur organisée de la grippe, interrogeons-nous donc sur nos façons de nous nourrir, ouvrons l'œil sur cette industrie de l'élevage et de l'abattage...

Un sujet de plus pour nous amener à réfléchir, et pas des moindres.



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Subject: malades de la peste humaine.....................





www.mediapart.fr/club/blog/jaquis/130809/les-animaux-malades-de-la-peste-humaine" target="_blank" rel="nofollow">http://www.facebook.com/l/;www.mediapart.fr/club/blog/jaquis/130809/les-animaux-malades-de-la-peste-humaine





Les animaux, malades de la peste humaine








Les consommateurs de viande que nous sommes presque tous
ne se doutent que très superficiellement de ce qui se passe dans les grands
centres de production de viande en vue de sa consommation humaine, à savoir les
usines à élevage intensif et les abattoirs dont le but est de fournir au marché
des produits carnés. Le consommateur, même le plus critique et le mieux
informé, manque des informations lui permettant de se faire réellement une
opinion fondée en faits vérifiés et irréfutables et donc en raison. Pourquoi ce
déficit en informations ? Parce qu'aucune institution publique ne souhaite
réellement l'en informer ! C'est que la
situation dans ces centres de production de viande est tellement grave qu'il
faudrait une volonté politique pour
transformer ce qu'il faut bien appeler une zone de non-droit en un espace
juridique et éthique (rêvons un peu ...) de responsabilité et de respect envers
les animaux. Zone de non-droit qui s'accompagne, et c'est en cela qu'il faut la
dénoncer, d'une quantité de violence jamais atteinte jusque là par l'homme à l'endroit des animaux : c'est
la thèse que défend avec une précision inouïe et une rigueur impressionnante
Jean-Luc Daub dans l' ouvrage important qu'il vient de publier : Ces bêtes
qu'on abat. Journal d'un enquêteur dans les abattoirs français (1993-2008).





La force et l'intérêt de ce livre résident précisément
dans le fait qu'il s'agit d'une enquête digne de la plus grande rigueur
sociologique : des descriptions très précises du fonctionnement de dizaines
d'abattoirs visités pendant près de 6 ans, la volonté de respecter une certaine
mais difficile objectivité pour ne pas être être accusé de partialité et donc
de militantisme dogmatique, le désir de comprendre le travail de ceux qui tuent
les animaux pour nourrir les humains et enfin l'analyse des nombreux et
révoltants actes qui sont à l'origine de cette violence industrielle infligée
aux animaux, violence présente dans les gestes des employés, dans les modes de
fonctionnement de ces lieux où, selon la législation, aucun animal ne doit
sortir vivant, dans la réduction de ces êtres sensibles à une dérisoire valeur
marchande qui viole leur statut d'être vivant et enfin dans la lâcheté de ceux
qui devraient être plus présents et plus conscients de leur responsabilité, à
savoir les dizaines de vétérinaires censés
exercer une surveillance sanitaire à l'égard de ces lieux abattage, mais
semblant s'être habitués à cette
"banalité du mal" qui leur interdit, pour beaucoup d'entre eux, de
ressentir de la compassion et par conséquent de se révolter devant cette
exploitation industrielle du vivant non humain, de ces animaux de boucherie.





Un exemple, parmi des milliers d'autres, tiré de cette
enquête exceptionnelle : que veut dire éléver un animal dans ce que l'auteur
n"hésite pas à appeler " les élevages intensifs et
concentrationnaires" ?





"Ici, l'élevage ne consiste pas à mener à l'âge
adulte, mais à faire grossir, à développer de la chair, à faire de la viande.


L'animal n'est rien d'autre qu'une chose à produire de la
viande. (...) La prise de poids est maîtrisée par la seule alimentation dans un
contexte d'élevage où l'animal n'a aucune activité physique. Il est donc
inutile de donner trop d'aliment, même si l'animal a encore faim, car il y a un
seuil à partir duquel l'aliment se transformerait en graisse et non en viande;
or ce qui est valorisé en "poids carcasse" à l'abattoir, c'est la
viande."





C'est cette logique économique qui est à l'origine de la
violence qui s'exerce sur les animaux que nous mangeons et qui se diffuse même
dans les manières de mettre fin à leur existence : souvent, dans les abattoirs,
en raison de la pression de la demande de viande, les employés commettent des
actes horribles sans même s'en rendre compte en ne respectant pas les simples
règles de mise à mort et de découpe de l'animal :





"En plus, les employés n'attendaient pas la fin de
la saignée pour intervenir. Alors que le sang coulait encore et à plein débit,
ils découpaient les antérieurs, puis la tête. A ce moment-là, les bovins
n'étaient toujours pas morts. On pouvait
voir un employé qui avait du mal à couper les antérieurs, le bovin les retirait
systématiquement et s'agitait. (...) Le directeur et le président de l'abattoir
m'ont dit qu'il fallait aller vite après l'étourdissement." Or, d'après le
règlement qui organise le fonctionnement de ce type d'industrie
alimentaire, en effet, les employés sont
obligés d'attendre la fin totale de l'écoulement du sang avant de procéder à la
découpe de l'animal, sans même parler de l'abattage rituel pratiqué par les
sacrificateurs juifs et musulmans, souvent dans les mêmes abattoirs, où il est
strictement interdit de procéder à un quelconque assommement de l'animal et où
la saignée se fait pendant que celui-ci est en pleine conscience de lui-même !.
Et ce au plus grand mépris de la législation !





Ces scènes
atroces, qu'aucun observateur extérieur ne supporterait, sont tirées de
milliers d'autres vues et vécues par l'auteur qui donnent à son témoignage une
valeur d'autant plus grande qu'il ne juge pas, mais fait l'effort, contre sa
sensibilité même, de proposer des
solutions pratiques pour diminuer la souffrance des animaux à la mort et à l'
agonie desquels il assiste quand même !


Solutions qui sont souvent rejetées par les acteurs de
cet univers de mort, avec des argumeuts irrationnels qui témoignent tous du
fait que la plupart des hommes n'ont encore aucune idée, aucune représentation
claire de ce que peut-être la souffarnce des bêtes, avant et pendant leur
abattage . Le consommateur n'ayant aucune idée de ce que sont ces systèmes
industriels d'élevage et abattage des animaux, le système d'exploitation se
maintient d'autant plus efficacement qu'il est quasiment impossible de pénétrer
dans ce milieu de désolation pour la plupart des individus. Mais la principale
justification de ce système repose sur
la consommation elle-même qui cautionne, d'une certaine manière, ces pratiques
largement d'élevage et de mise à mort, majoritairement répandues, sans même
savoir qu'elles existent et à quoi elles ressemblent.





Que faire dans ces conditions limites qui mettent en
péril la vie de millions d'animaux ? Cet
univers d'exploitation repose sur une inertie considérable justifiée par nos
pratiques alimentaires qui semblent se satisfaire de cette situation
insupportable : d'où la seule solution pour diminuer cette quantité de
violence, solution radicale mais en l'état actuel des choses, unique pour
sortir de cette réalité selon l'auteur Jean-Luc Daub :





"Si vous voulez-vraiment faire quelque chose pour
les animaux dits de boucherie, le mieux est de ne plus les manger. De ne plus
acheter de viande en pensant aux trois millions d'animaux abattus chaque jour
en France. C'est le plus beau cadeau que l'on puisse faire aux animaux. "





Solution extrême qui serait théoriquement efficace dans
une économie de marché comme la nôtre, mais solution impossible en raison de
lourdes et pesantes traditions culturelles et culinaires françaises reposant
sur une consommation importante de viande qui éloigne de toute prise de
conscience publique de cette fabrication industrielle et concentrationnaire de
viande ; en raison aussi de nombreux et
puissants groupes de pression qui vivent de cette misère animale ; en raison de
la lâcheté des pouvoirs publics qui ont, au fond, intérêt à ce que ce secteur
économique prospère pour le plus grand profit des éleveurs, des industriels et
des consommateurs; en raison, enfin, de l' égoïsme foncier de l'Homme,
prisonnier de ses "petits" plaisirs alimentaires et dont le
comportement hédoniste est la meilleure et la plus puissante juistication de ce
système de mort industriel.





Laissons le mot de la fin à l'auteur de cette éprouvante
et émouvante enquête qui ne peut que susciter l'admiration du lecteur que je
suis :





"Cependant le consommateur est toujours prêt à
pleurer sur la misère des animaux dits de boucherie, mais il semble incapable
de vouloir vraiment la soulager puisqu'il continue à manger le produit de cette
misère qu'est la viande. Par contre, il est probable qu'il se donne bonne
conscience en adhérant à telle ou telle association de protection des animaux.
Nous sommes responsables du sort des animaux par nos choix alimentaires et nos
achats."

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